La première idée du metteur en scène Harmony Korine en ce qui concerne Spring Breakers fut celle d'un groupe de filles en maillots de bain, avec des cagoules sur la tête et portant une arme. On peut retrouver cette image initiale sur certaines des affiches américaines du film.
Le réalisateur a cherché à mélanger différents éléments qui constituent la "pop-culture" américaine d'aujourd'hui. En plus d'avoir choisi des actrices à la mode auprès des adolescentes, il s'est aussi inspiré d'images de "spring-break" vu sur internet ou de clips en tous genres comme ceux de Britney Spears : "Je voulais m'approprier des images que tout le monde connaît tout en essayant de les transformer, c'est-à-dire en montrant ce que ces images évoquent pour moi", explique Harmony Korine.
Pour écrire un scénario qui soit proche de la réalité, Harmony Korine a fait le choix de partir en Floride, au moment où le "Spring break" battait son plein. Cette pause dans le calendrier scolaire permet aux étudiants de se détendre et le plus souvent, de faire une fête qui dure l'espace d'une semaine ou deux. Il se souvient de cette expérience avec une pointe d'humour : "J’ai écrit le scénario en séjournant à l’hôtel, avec des gamins qui vomissaient devant l’entrée…". Il lui a fallu 10 jours pour le terminer.
Le premier acteur choisi par Harmony Korine pour Spring Breakers a été James Franco. Ils avaient déjà le désir de collaborer ensemble depuis plusieurs années. L'acteur a accepté très rapidement de jouer dans le film en se fiant au réalisateur.
Plutôt habitué à des films plus confidentiels avec des acteurs non-professionnels, Harmony Korine a, avec Spring Breakers, découvert la difficulté de tourner avec un casting de stars. Une grande partie des séquences étant tournées en décors naturels, il n'était pas rare que de nombreux fans et paparazzis envahissent littéralement les lieux de tournage.
Avec Spring Breakers, Selena Gomez a découvert une nouvelle manière de travailler, notamment à travers l'improvisation. La jeune actrice a tellement apprécié cette expérience qu'elle ne se voit plus abandonner cette méthode : "L’improvisation vous oblige à devenir réellement la personne que vous incarnez. Vous avez une ligne directrice, vous savez qui vous êtes censé jouer, mais c’est à vous de créer vos répliques et de donner forme à la scène. Je n’avais jamais rien fait qui me mette autant à l’épreuve", explique-t-elle.
James Franco s'est inspiré de rappeurs comme Gucci Mane (qu'Harmony Korine connaît pour avoir tourné des clips avec lui), Lil Wayne et Dangerous (que le cinéaste a rencontré lors du casting). Pour autant, l'acteur a essayé de se détacher de ces modèles pour trouver la véritable clé d'Alien, son personnage : "Je crois que le secret, c’est de ne pas essayer de faire coller le personnage à quelque chose qu’on a déjà vu (...) Mon personnage est une espèce de cocktail bizarre avec le côté gangster en surface, et en dessous ce côté « mystique qui glande sur les plages » qui le rend un peu mystérieux."
Harmony Korine a toujours eu un attrait pour filmer la jeunesse, comme le montre ses deux scénarios qu'il a rédigés pour Larry Clark, ainsi que ses propres films. Dans Spring Breakers, il s'est intéressé à une jeunesse bien ancrée dans le présent : "Les jeunes d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'à l'époque, ils ont été élevés avec les jeux-vidéos, la télé-réalité et les clips sur internet. Du coup, la frontière entre le fait de regarder et de reproduire ce que l'on voit est plus mince qu'auparavant", explique le cinéaste.
D'une manière ou d'une autre, Vanessa Hudgens devait figurer au casting de Spring Breakers : si elle connaissait un peu l'univers du réalisateur, c'est grâce à son père, fan du film Kids, réalisé en 1995 par Larry Clark et écrit par Harmony Korine qui faisait alors ses débuts. Elle avait aussi déjà côtoyé la comédienne Ashley Benson par le biais du théâtre il y a de ça quelques années.
Si le musicien Cliff Martinez est un habitué des bandes-originales (c'est à lui que l'on doit la musique de nombreux films de Steven Soderbergh et, dernièrement, de Drive réalisé par Nicolas Winding Refn), ce n'est pas le cas du DJ Skrillex qui n'avait jusqu'alors jamais composé de musique pour un film.