La réalisatrice Anca Hirte a eu l'idée de faire un film sur les "petites mères" en s'inspirant de son histoire personnelle. Après avoir perdu son mari, la réalisatrice a fait une analogie entre ce qu'elle a ressenti et ce que devaient ressentir ces femmes : "Loin de mes certitudes passées, et aimant moi-même un être au corps absent, j’ai trouvé que leur vécu faisait écho au mien", confie-t-elle.
À travers Teodora pécheresse, Anca Hirte a voyagé dans le temps en se remémorant ses souvenirs d'enfance. En effet, ses grands-parents vivaient en Roumanie dans une maison juste à côté de l'église : "Les bruits des cloches, des percussions en bois, annonceurs de toute messe orthodoxe, ont bercé mes réveils dans cette maison où je me sentais si heureuse", partage-t-elle.
La mère supérieure du monastère de Varatec a joué un rôle très important dans la réalisation de ce documentaire en soutenant le projet et en rassurant les filles du monastère, perturbées par la présence de la caméra et de l'équipe du film : "Tout s’est passé magnifiquement bien grâce à la mère supérieure qui est une personne exceptionnelle (...) un peu comme un général dans l’armée, [elle] a le pouvoir de décider pour tout le monde", affirme la réalisatrice Anca Hirte.
Teodora n'est pas le vrai prénom du personnage principal. Elle a été baptisée ainsi à son arrivée au monastère : "La seule chose que je regretterai, c’est de changer de prénom", avoue-t-elle. Après avoir rencontré la jeune femme, Anca Hirte raconte : "Elle semble s’être persuadée que Jésus est tombé amoureux de Teodora et de personne d’autre. Si elle ne gardait pas son prénom, il pourrait refuser l’union... Selon moi, se donner entièrement dans une relation amoureuse n’est pas une perte d’identité, au contraire, c’est un épanouissement. Le fait de se voir refléter dans un regard d’amour est unique."
Teodora pécheresse a été nominé pour le prix GOPO du Meilleur documentaire au Festival de Roumanie.