Mika Gianotti à réalisé en 2004 un documentaire, Dans le sillon du juge sans robe, évoquant la thématique de la conciliation au tribunal d'instance du 14ème arrondissement de Paris. Elle a été accompagnée et guidée par deux femmes : l'une juge et vice-présidente du tribunal, l'autre conciliatrice de justice, ancienne magistrate.
"Accepter ce tournage, c’était permettre de mieux nommer ce qui se passe en justice. Un miroir... On dit beaucoup de sottises et d’inexactitudes sur l’acte de juger... Or il s’agit d’un regard avec l’humanité et humanité. Un regard partagé", nous confie sereinement le Président de cour d'assises.
Le Président de cour d'assises a accepté que Mika Gianotti filme les débats des sessions d’assises afin de montrer le fonctionnement exact de l’Institution Judiciaire, mais à une condition : que la caméra ne perturbe pas le déroulement des procès en cours.
L'intention du documentaire est de montrer que chaque homme transpose dans sa dimension humaine, par le biais de situations choisies incarnées par des confrontations, de véritables échanges de points de vue entre l'accusé et le tribunal.
La réalisatrice à suivi le parcours du Président des Assises, Dominique Schaffhauser, qu'elle connait depuis plus de 20 ans : "En le suivant dans son parcours j’ai eu l’occasion d’assister aux procès qu’il présidait en Cour d’Assises", nous confie-t-elle, avant de poursuivre qu'elle a "découvert dans les affaires terribles que sont les procès criminels, un Président qui parvenait à installer un climat propice à la parole de chacun, une certaine sérénité."
La documentariste a pu rencontrer des magistrats très qualifiés, pour réaliser son film, qui croient eux-mêmes en ce qu'ils font, autrement dit au rôle de la justice en tant que garant des libertés et de la prise en compte de l'aspect humain.
Mika Gianotti a déjà réalisé cinq films autour de la justice : "l’injustice quelle qu’en soit la forme, m’a toujours été insupportable", assure-t-elle, pour évoquer ensuite cette notion indissociable de la liberté qui nous concerne tous.
La réalisatrice Mika Gianotti donne à voir un exemple de justice en passant par les coulisses et la salle d’audience, des magistrats aux accusés et aux jurés. Elle souhaite montrer une justice "en action, vers l’humanité, avec humanité", en dessinant le portrait d’hommes confrontés les uns aux autres et à eux-mêmes.