Suite du film culte de Ridley Scott paru il y a trente-cinq ans, réalisé par Denis Villeneuve qui reprend le flambeau sans parvenir à la hauteur de son ainé, Blade Runner 2049 est un long-métrage de science-fiction très moyen. L'histoire se déroule trente années après les évènements de son prédécesseur et nous fait suivre K, un modèle récent de réplicant obéissant, travaillant en tant que blade runner. Son travail consiste à pourchasser et éliminer les anciens modèles délinquants. Menant une vie monotone, son seul plaisir est la compagnie de sa petite amie holographique. Mais un secret enfoui capable de changer le monde va ressurgir et ainsi bousculer ses certitudes et son destin puisqu'il va devenir le traqué. Son seul espoir pour s'en sortir est de retrouver Rick Deckard, un ancien blade runner disparu depuis des décennies. Ce scénario s'avère malheureusement très décevant malgré un début prometteur. Hélas, on se rend vite compte qu'il ne va rien se passer pendant plus de deux heures et demie de visionnage. Cette durée conséquente se fait largement ressentir tant l'intrigue est peu captivante, pour ne pas dire soporifique, à cause d'un manque d'action flagrant. Le rythme est lent, voir carrément mou, et le récit manque de tension et d'enjeu. Le problème majeur c'est que celui-ci passe totalement à côté de son sujet. Le propos n'est pas pertinent. Pourtant, il y avait tellement de pistes à explorer afin d'approfondir cet univers d'une grande richesse que le film originel ne développait pas. De plus, il faut attendre la dernière heure pour que ce scénario se raccroche à celui du premier. Même au niveau de l'atmosphère il ne parvient pas à être aussi sombre et poisseux malgré une violence froide. Les personnages manquent également de consistance, en dépit d'une distribution convaincante entre Ryan Gosling, Ana de Armas, Robin Wright, Sylvia Hoeks, Mackenzie Davis, Jared Leto et le retour d'Harrison Ford. Mais la seule relation qui fonctionne réellement est celle entre le répliquant et son hologramme. Le reste des échanges ne procurent aucunes émotions, notamment à cause de dialogues insignifiants manquant de réflexions. Le fond est clairement sacrifié au détriment de la forme qui relève le niveau de l'œuvre. Le visuel est difficilement critiquable. La réalisation de Denis Villeneuve se veut à la fois soignée et épurée. Sa mise en scène évolue dans des décors aussi sinistres que grandioses. Elle possède un côté contemplatif particulièrement agréable à l'œil, surtout que les effets spéciaux sont impeccables et que l'aspect technologique est inspiré. Seul regret, que les environnements de la ville soient montrés mais pas plus exploités. Hormis cela, l'esthétique est remarquable et nous gratifie d'images somptueuses. Dommage que la b.o. accompagnant ces images, signée par le duo de compositeurs Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch, ne soit pas à leur hauteur. En effet, ses notes se ressemblent toutes et manquent cruellement de mélodies. Elles restent cependant dans l'ambiance, mais sont loin d'êtres mémorables et souffrent forcément de la comparaison avec la mythique b.o. intemporelle de Vangelis. Tout cela s'achève sur une fin au goût d'inachevée, ce qui est une performance vu la durée. Au final, Blade Runner 2049 n'est pas la suite espérée et souhaitée. En l'état, celle-ci n'était pas vraiment nécessaire tant elle n'apporte pas grand-chose, faisant d'elle un film tout à fait dispensable.