Blade Runner 2049. A la fois la suite et le remake du seul, du vrai Blade Runner de 1982. Librement adapté du roman de Philip K. Dick "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? ", nous y retrouvons Harrison Ford 20 ans plus tard.
Blade Runner 2049 fait partie de ces films bien difficiles à critiquer. Ce n'est pas un mauvais film, il aurait pu être excellent, mais il souffre malheureusement de quelques erreurs et fautes de mauvais gout qui en atténuent la qualité, pourtant grande à d'autres égards et gâche assez le spectacle et le plaisir à le regarder.
Blade Runner 2049 est un film long, généreux, avec un bon scénario, qui assure à la fois la suite du premier Blade Runner et en fait le remake en reprenant quelques scènes clefs et de multiples éléments. L'image est belle, ce n'est pas mal filmé, beau graphisme et bon travail de la photo, tout pour faire un bon film.
Hélas, alors que tout semble bien maîtrisé et conçu pour être visiblement agréablement regardable, le film se vautre totalement sur sa bande-son, autant c'est un plaisir pour les yeux, autant c'est une torture pour les oreilles.
2h43 avec de belles images, un bon scénario mais un abus de bruitages ridicules achetés au mètre, le moindre petit objet, fait des bruits dégueulasses, d'abord c'est une impression désagréable mais discrète, même l'eau qui boue fait un bruit débile, puis cela devient vraiment dérangeant, la moindre bagnole volante vous assourdit, le moindre feu qui crépite vous envoie des bruits secs dans les tympans, c'est inaudible, pourquoi faire autant de bruits à partir d'objet qui n'en font pas ? Le moindre clapotis de l'eau est une torture auditive, il faut baisser le son pour tenir, au cinéma il aurait fallu fuir !
Du silence et quelques nappes musicales au clavier, comme l'avait fait le très talentueux Vangélis dans la version originale, suffit à notre bonheur, le mieux est l'ennemi du bien et Hans Zimmer, célèbre compositeur lui aussi, aurait pu mieux encadrer le traitement sonore du film plutôt que de laisser les stagiaires travailler seuls .
Produit par Ridley Scott, mais réalisé par Denis Villeneuve (à qui nous devons l'excellent film "Incendies") le film souffre également d'un problème de doublage, notamment concernant le personnage de Wallace, qui susurre, soufflotte et chuchote son texte ...ce qui rajoute encore de la torture auditive, comme si on en avait pas eu assez.
Ce personnage est simplement ridicule, absolument pas convainquant et cherche à imiter maladroitement la poésie de Roy et la façon de parler de Rutger Hauer, qui lui est un bon acteur.
Bruitages gênants et scènes de chuchotement trop longues, voilà qui a eu raison de ma patience, comment faire d'un bon film, un film à regarder télécommande en main, pour régler le volume selon les scènes et passer les étapes de dialogues ridiculement chuchotés en accéléré. Un film long, qui est surtout long, car il contient des longueurs !
Défauts récurrents du cinéma actuel, quand ça ne touche pas la prise de vue et les caméras épileptiques tourbillonnantes qui foutent la gerbe, c'est le son qui se fait dézinguer, par des choix stupides, de bruitages odieux ou de chuchotis horribles. Des films souvent longs, parce qu’ils additionnent les scènes inutiles, souvenons de Laurence D'Arabie, des grands classiques, de Cecil B. DeMille, des grands films de guerre, des films longs, très longs mais non pas parce qu'ils alignaient des scènes inutiles, mais parce que il déroulait une aventure formidablement épique et nous offraient un spectacle irréprochable en tous points.
Un bon film se caractérise souvent par le respect de ce qu'il y a de plus simple, de plus classique, de plus discret, évident et minimum. Inutile d'en faire trop. Des dialogues "normaux", des bruitages "normaux", une musique "normale" et un doublage "normal" suffisaient pour servir ce film ... qui aurait pu être très bon !