Bon, on va dire que dans l'ensemble c'est pas si pire. Ca change un peu du film de zombie huis clos, cette épopée à travers les États-Unis, mais c'est bien là le problème : passé le plaisir coupable des horreurs sanguinolentes aux entrailles putrides, l'intérêt suprême du film de Zombie est (si on n'est pas dans le burlesque "Zombiland" ou dans l'action "Resident Evil") dans ce passage obligé de confinement du huis-clos.
Même par accident, la plupart y ont droit, et c'est heureux : c'est là que l'oppression se fait la plus forte, c'est là que certains des personnages deviennent de plus en plus bêtes, de plus en plus méchants, de plus en plus égoïstes. C'est là que les films de Zombies ne se contentent plus d'un simple registre "horreur/action" pour verser dans la satyre sociale. C'est là que l'on se prends d'empathie ou d'antipathie pour certains et donc qu'un film de zombies prends ou non le spectateur aux tripes.
Ici, rien de tout ça : on a que du bon, du gentil. Pas de racistes, pas de machos, pas d'individualistes, pas de fatalistes déprimants, pas d'illuminés sociopathes. C'est l'histoire de bandes de boy-scouts qui se rencontrent et font une balade en chantant des chansons au clair de lune. Jamais apocalypse ne fut plus socialement agréable, c'en est déprimant.
Tant qu'on en reste là, c'est ni bon ni mauvais (ce qui dans ce registre est déjà pas mal vu les infections que l'on nous sort en ce moment).
Là ou ce film passe en-dessous de la moyenne, c'est quand il invente de nouveaux zombies. Il y a le zombie neurasthénique, le zombie hyperactif, celui qui est shooté aux hormones de croissance. Et, cerise sur le gâteau : le zombie final, pathétique à souhaits.
Plus tôt dans le flm on voit un chien zombie, à la fin c'est un tigre zombie. Un seul de chaque : il y a seulement un chien aux US - pas de chats - et un tigre. C'est tout. Risible donc aussi bien sur le principe que sur le point quantitatif et il m'est avis que si un tel virus mute pour se transmettre aussi aux animaux, nos héros doivent se faire bouffer par des meutes de chats, chiens & oiseaux à environ 35 minutes du début, puis fin de l'histoire.
Je met une note de ridicule aussi à la mitrailleuse dans un chariot de supermarché. Faut pas abuser : le spectateur fait déjà une indulgence en acceptant le principe du zombie, et en fait une seconde en admettant que le scénariste lui attribue les caractéristiques qui l'arrangent, alors que le reste soit cohérent. En l'occurrence, vu le recul d'une mitrailleuse, une fois montée sur roulette il est impossible de s'en servir correctement après avoir tiré la 1° cartouche et l'ensemble est censé valdinguer dans tous les sens, mitraillant les copains au passage.
Bref, c'est un mélange de film de zombie classique (aspect socio en moins), de Resident Evil et de jeux vidéo (vous connaissez "Left 4 Dead" ? J'y ai pensé quelques fois).
Si vous êtes là pour les sprints et la boucherie, regardez. Si vous considérez le film de zombie comme étant un cinéma de genre, passez votre chemin.