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Al-Fr
21 abonnés
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3,0
Publiée le 8 mars 2023
Telle est la fondamentale question que s’est posée Anna Novion pendant le tournage de son deuxième long-métrage (après « Les grandes personnes » réussite discrète). En effet, elle avait prévu une scène avec Jean-Pierre Darroussin seul en forêt pour téléphoner. Elle avait choisi un parc animalier où des élans passaient comme bon leur semblait, ce qui donnait une situation un peu surréaliste, mais pas ce qu’elle voulait. Or, a-t-elle raconté lors du débat après la projection en avant-première, les élans peuvent être agressifs avec l’homme. Et puis miracle (l’aura de l’acteur qui réussit la scène qu’on n’attendait plus ?) un élan s’est approché de Jean-Pierre Darroussin (pendant qu’Anna Novion hors champ attirait l’attention de l’animal pour qu’il ne fixe pas la caméra) et ils se sont fait face, ont échangé un gentil bisou avant que l’élan s’éloigne et fasse une belle volte. Autant dire qu’Anna Novion a bien faire rire le public qui se rappelait cette scène. Mais une scène un peu anecdotique, puisque même si elle a amusé, elle n’est pas indispensable et pas aussi irrésistible que d’autres.
J’ai vu ce film avec le seul a priori d’avoir été agréablement surpris par « Les grandes personnes » et j’ai longtemps hésité avant de sentir quoi penser de ce film. Le début est plutôt bien mené. On découvre le personnage d’Ernest Toussaint (Jean-Pierre Darroussin) qui est à la tête d’un cabinet d’architectes. Il a de l’énergie, des idées bien arrêtées et il est obnubilé par un concours auquel il a présenté un projet, apparemment audacieux, pour la construction d’un musée. Du coup son entourage n’est pas à la fête. Il se montre assez autoritaire voire même cassant avec ses employés.
J’ai trouvé le reste du film assez inégal. Anna Novion a voulu un mélange d’émotions, de non-dit, de rencontres improbables (une scène avec de vrais musiciens fait penser à du Kaurismaki mais elle n’a pas beaucoup d’intérêt) et de révélations du passé des personnages. Il y a aussi une enquête policière en Suède. J’ai trouvé qu’Anna Novion s’est dispersée. Certes elle montre la Suède, mais elle-même reconnaît qu’elle n’a vraiment voyagé là-bas que pour voir si elle pouvait trouver des endroits correspondant à ce qu’elle avait en tête. De plus, l’écriture du scénario s’est faite en plusieurs étapes, d’abord avec son père dont les idées ne lui convenaient pas, puis avec un scénariste professionnel avec qui elle a longuement discuté, de façon à mettre en évidence ce qui était logique ou non. Elle a d’ailleurs dit que ce qui désormais lui apparaît logique ne l’était pas toujours dans son esprit au moment de l’écriture. Mon impression est donc que ces hésitations se sentent au final. D’où l’intérêt parfois de ne pas trop révéler ses secrets de fabrication.
Mais je ne voudrais pas briser Anna Novion dans son élan… Son premier film et certaines parties de celui-ci montrent qu’elle est capable de bonnes choses. Ce n’est pas si courant un film français capable de faire rire franchement sans la moindre vulgarité.
Film passé assez inaperçu dans la carrière de Jean-Pierre Darroussin, ce "Rendez-vous à Kiruna" dégage un charme certain qui met du temps à se dessiner. Ernest, architecte reconnu, part en Suède reconnaître le corps de son enfant qu'il a abandonné avant sa naissance. Il va trouver en la personne de Magnus un compagnon d'errance en rupture avec son père. Anna Novion, pour son second long-métrage, tâtonne pour donner de l'épaisseur à ses personnages, mais la deuxième partie est nettement plus intéressante spoiler: (notamment avec la rencontre entre Magnus et son grand-père) , pour au final nous livrer un film honorable.
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18 103 critiques
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4,5
Publiée le 24 octobre 2020
Rendez-vous à Kiruna disons que l'histoire tourne autour d'Ernest Toussaint. Un architecte de renom qui est plein de lui-même et toujours de mauvaise humeur. Au début du film on le voit superviser son équipe alors qu'ils sont sur le point de remporter un appel d'offres. Alors pourquoi laisse-t-il tout le monde derrière lui et part-il pour la Laponie ?. L'explication réside dans le fait qu'un jeune homme s'est noyé dans un endroit reculé de la Laponie et que la victime lui a dit un policier suédois au téléphone n'est autre que son propre fils. C'est un film sérieux en effet mais Anna Novion ne confond pas la gravité avec l'ennui. Les défauts d'Arthur sont amusants à regarder et sa cohabitation forcée avec un jeune homme l'est aussi, aussi froide que tendue, aussi modeste que vaniteuse. Elle a en outre a le talent de trouver un détail inattendu ou incongru qui éclaircit de manière appropriée l'atmosphère lorsque les choses deviennent trop dramatiques ou trop stressantes. Quant aux deux acteurs principaux, Jean-Pierre Darroussin (le grincheux ultime) et son homologue suédois Anastasios Soulis (un jeune homme détendu mais loin d'être superficiel) ils se complètent à la perfection et portent le film sur leurs épaules. Ils ont certainement joué un rôle déterminant dans le succès du film. Alors laissez-vous tenter par ce voyage non conventionnel dans le nord de la Suède. Vous ne serez pas déçu et cela vaut le kilométrage...
Anne Novion est la femme de Jean-Pierre Darroussin et elle embarque son mari dans un road-movie qui le conduira jusqu'aux paysages grisâtres de la Suède. Au départ, cet architecte est plutôt désagréable. Il ne fait confiance à personne, ne délègue pas, ne parle que de lui, considère tous les autres comme des moins que rien. En particulier ses collaborateurs. Ce n'est pas de l’exigence qu'il aurait vis à vis d'eux. On le voit avec ce fils qu'il n'a jamais connu et qu'il n'a jamais voulu connaître. Les autres ne l'intéressent pas. Il n'y a que son travail qui l'intéresse. Découvrir un autre pays, si éloigné du nôtre, fera office de révélateur. Il se rendra compte qu'il y en a d'autres qui souffrent du silence, des absences, des mensonges et il en tirera une leçon pleine d'amertume : au fond, c'est trop tard maintenant. Il ne reste plus que les regrets. Le regret d'avoir été trop égoïste, de ne jamais avoir voulu d'enfants, de ne jamais avoir pris du temps pour soi et pour les autres. Même manger un sandwich au bord de la route est une expérience pour lui. Une expérience qu'il apprécie en plus. C'est ça le pire. Tout l'enjeu sera de savoir s'il pourra en tenir compte pour l'avenir et progresser à son âge. Lâcher un peu la grappe à ses employés, s'occuper de sa compagne qui n'attend que ça. Ce rendez-vous à Kiruna aura été triste mais il se sera révélé riche d’enseignements et la voie à tracer est limpide.
Road movie totalement inintéressant !! Il ne se passe rien du tout mais alors rien du tout et mis à part une ou deux scènes sur la fin qui ont un peu plus de profondeur, on s'ennuie ferme !!! Darroussin est fidèle à lui même c'est à dire mou et apathique et cela n'arrange rien au film qui n'avait déjà pas grand intérêt à la base. Déjà oublié...
Un road movie franco suédois, l' idée de départ n' est pas mauvaise mais le scénario est à l'os. il me semble pourtant que des éléments intéressant pouvaient être rajouter à l' histoire sans ce creuser énormément la cervelle. Sinon le film se regarde plutôt bien en grande partie grâce à la présence de Darroussin. Son jeune partenaire suédois n' est hélas pas vraiment au niveau. Coté réalisation c'est peut être le fait d' être en suède il y a un rythme particulier un peu "bergmanien" plutôt apaisant, dommage que la photographie ne suive pas il n'y a pas beaucoup de belles images du pays.
Un film tout en douceur, sympathique, calme, et cela malgré un personnage d'Ernest Toussaint plutôt désagréable de prime abord, même s'il se bonifie au cours du film. L'histoire du film n'est pas renversante, mais se suit sans déplaisir.
Rendez-vous à Kiruna" est le deuxième long métrage d'Anna Novion, réalisatrice franco-suédoise et son deuxième avec Jean-Pierre Darroussin qui semble apprécier de se trouver régulièrement transplanté en terre nordique. Sur le mode du roadmovie à l'américaine auquel elle emprunte la plupart des clichés, Anna Novion nous montre comment lors d'un voyage improvisé, Ernest Toussaint (Darroussin) un architecte de renom appelé à reconnaître à Kiruna, ville de Laponie, un fils mort jamais reconnu, peut voir sa vision de la vie transformée. Plus sûrement qu'en cédant à la mode bobo des retraites d'un week-end en monastère ou des pèlerinages à Saint Jacques de Compostelle qui vous promettent l'atteinte du nirvana intérieur à bon marché, intellectuellement s'entend. Ces escapades organisées, si elles contribuent sans aucun doute à vous vider le cerveau durant un court laps de temps, ne vous permettent le plus souvent que de reprendre au plus vite votre place comme bon serviteur du système. Les évènements traumatiques s'ils sont moins enviables et surtout inprogrammables sont le plus sûr moyen de remettre en cause des comportements sociaux ou son rapport aux autres. C'est cette expérience que va vivre Ernest quand il va être brutalement invité à un voyage introspectif pour retrouver le jeune homme qui n'était pas encore devenu l' architecte froid, incapable de communiquer autrement que de manière calibrée et déshumanisée. Jean-Pierre Darroussin, acteur éclectique à la profonde humanité livre avec nuance la lente métamorphose qui s'opère en Ernest tout au long d'un voyage où en compagnie de Magnus, un jeune autostoppeur embarqué dans un premier temps pour des raisons pratiques de linguistique, il va goûter à la paternité qui aurait pu être la sienne s'il avait fait un autre choix 27 ans plus tôt. La limite du film est qu'Anna Novion en bonne élève se contente de diffuser un parfum certes agréable mais déjà humé dans d'autres roadmovies comme "Une histoire vraie" de David Lynch (1999) ou "Broken Flowers" de Jim Jarmusch (2005). On passe malgré tout un bon moment à l'écoute d'un petit air déjà connu que vient agréablement rafraîchir l'apparition magique d'un élan sauvage qui fugacement échange une caresse avec le citadin parisien éberlué.
Les road-movies font, selon mon expérience, souvent des films réussis et plutôt intéressants et « Rendez-vous à Kiruna » vient bien confirmer cet a priori personnel. Le film d’Anne Novion suit avec beaucoup de talent les petites péripéties d’un duo qui affronte, sur les routes suédoises, des problèmes personnels dans un jeu de miroir très réussi. Jean-pierre Darroussin, avec le talent qu’on lui connaît, campe un architecte désagréable et renfermé qui doit reconnaître le corps décédé d’un fils qu’il n’a jamais accepté ni vu ; il prend en auto-stop un jeune suédois plutôt social (Anastasios Soulis, éblouissant) qui va retrouver son grand-père après s’être fait larguer par sa copine et rejeté par son père. Leur voyage va leur permettre de résoudre leurs problématiques personnelles dans la compagnie de l’autre et de s’offrir un futur plus serein. Les personnages très sobres sont confondants de crédibilité et les dialogues comme les péripéties sonnent vraiment juste. La réalisatrice réussie à faire un film qui dans la sobriété réussit à convoquer de belles émotions et à faire de ce périple scandinave une ballade nostalgique sur les routes de la paternité. Un film magnifique donc qui mérite qu’on y jette un coup d’œil, je vous assure que vous serez charmé par l’ambiance douce-amère qui s’en dégage.
Rendez-vous à Kiruna est un film apaisant. Aux commandes, un Darroussin touchant et véritable. Il est suivit par un Anastasios Soulis, une révélation, sensible et mélancolique. Anne Novion réalise un road-movie émouvant, exposant la beauté de la Suède, pays trop peu connu en France. Elle soulève également le problème de la paternité non assumée. Rendez-vous à Kiruna est drame calme qu’il est bon de voir. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Film interessant mais Pourquoi s'ennuyer a appeler ca "Rendez-vous a Kiruna"? C'est vrai que ca sonne mieux que "Rendez vous dans le sud-est de la Suede" mais bon c'est un peu mentir au spectateur.
Rendez vous à Kiruna est un road movie agréable , servi par un Darroussin fidèle à lui même. Le film est émouvant , très bien écrit , aucune situation n'est inutile et sert le propos du film.
J'ai détesté car pour respecter un format de 1h30, la réalisatrice n'hésite pas à rallonger des plans à l'extrème de voiture qui se gare, du gars qui regarde dans le vide pendant 3 minutes, qui traverse un corridor de morge pendant 2 minutes, qui longe un trottoir pendant 2 minutes et demi, qui écoute son autoradio pendant 4 minutes. Le vide scénaristique est abyssal. L'histoire est abbérante, les situations artificielles, le fond sans intérêt. Le seul plaisir est de regarder le jeu de Jean Pierre Darroussin qui est le principal interet du film (sauf les 20 dernieres minutes debiles). Quand un film n'a pas d'argent, on compense par les idées, les dialogues et l'inventivité, tous absents.