Le nouveau film de Anna Novion (réalisatrice il y a quatre ans des Grandes Personnes) mérite qu'on s'y attarde, même s'il peine à se mettre en route - le comble pour un road-movie - avant de trouver dans la dernière demi-heure sa vitesse de croisière. Le comédien Jean-Pierre Darroussin, compagnon à la ville de la réalisatrice, offre un jeu artificiel, appuyé et donc peu crédible quand il s'agit d'interpréter Ernest, un architecte talentueux, désagréable et condescendant à l'égard des autres, son équipe à l'agence comme sa maitresse. De la même manière, alors qu'il part en Suède au volant de sa confortable voiture, la rencontre avec le jeune Magnus, qui rejoint son pays natal, a quelque chose de très fabriqué, encore alourdi par des détours scénaristiques. C'est à partir de la scène de la visite au grand-père de Magnus qu'enfin le film trouve le ton juste et grave, sans pathos et avec retenue pour mettre en scène les blessures secrètes et les douleurs du duo de voyageurs. Au fur et à mesure qu'ils rejoignent le nord en quittant les axes autoroutiers, le paysage devient plus désertique, sorte de lande pelée engourdie par le froid et balayée par les vents. Le choix de l'épure et de la rareté des dialogues, explicable également par les barrières linguistiques, s'harmonise ainsi parfaitement avec l'arrière-plan. La prise de conscience de ses erreurs de comportement et des regrets qui ne manquent pas de les suivre s'accompagne chez le personnage d'Ernest de changements imperceptibles qui révèlent sa capacité à être attentif aux autres, enfin dépossédés de leur statut objectivé et utile. Sans effusion grandiloquente ou larmoyante, avec beaucoup de pudeur et de justesse, le dernier tiers du film parvient même à nous faire reconsidérer l'ensemble, pardonnant du coup les lenteurs du démarrage et la prévisibilité du développement de l'histoire.
"Le style c'est l'homme" a plus ou moins écrit Buffon lors de son intronisation à l'académie française en 1753 (merci google).....Force est de constater que Anna Novion a un style....Après l'intimiste et suédois "les grandes personnes" , elle récidive avec son acteur (presque fétiche) Jean Pierre Darroussin qui est ici un homme d'affaires français plutot dépourvus de sentiments et de relations humaines...... Celui ci va se rendre au nord de la Suède pour identifier son fils décédé , fils qu'il n'a pas vraiment connu..... Le film est conçu comme un road movie et J P Darroussin va embarquer un jeune suédois ( magnifiquement interprété par anastasios Soulis) pour traverser la Suède .....Ce dernier va leur faire rencontrer suivant le principe du road movie des bikers agressifs, un grand père suicidaire, une fête country bien rythmée et quelques autochtones dont l'accent nordique est un régal à l'oreille.... Anna Novion semble inspirée par les grands cinéastes (le dernier plan du film est un écho à Carlos Sorin) et sa caméra est à la fois propre ( image nette) et chaleureuse comme ces villages et grands espaces suédois qu'elle traverse..... Le film en définitive est de ceux qui vous font voyager à l'extérieur et à l'intérieur avec des moments drôles et aussi beaucoup de gravité (dialogue avec sa femme, avec le grand père) et laisse une marque et une émotion sincère et attachante....Vivement la suite......
4 ans après "Les grandes personnes", un premier long métrage très prometteur, la réalisatrice franco-suédoise Anna Novion reprend une grande partie de la distribution pour un road-movie qui confirme toutes ses qualités. Il nous permet d'assister à la lente transformation d'Ernest Toussaint (Darroussin), un architecte 99 % boulot, bourru, voire désagréable, à l'horizon étriqué en ... être humain. C'est finement réalisé, parfois très drôle et les paysages de la Laponie suédoise sont d'une grande beauté. Une belle confirmation pour un talent certain. Voir critique complète sur www.critique-film.fr
J'ai vu ce film en avant-première au Festival d'Arras. Touchant; on comprend l'importance d'accepter les rôles que la vie donne, comme d'être parent. Bravo, réalisatrice et acteurs ! Des beau images de la Suède, et des moments drôles. A voir !!!
j'ai vu le film en avant première à Auch et j'ai trouvé ce film magnifique... très touchant et très humain. C'est un film d'où on sort apaisé et très ému. Ca m'a réconciliée avec le cinéma français !