Vive la France est le deuxième long-métrage de Michaël Youn après Fatal (2010), comédie parodique sur le milieu du rap.
Isabelle Funaro collabore pour la deuxième fois avec Michaël Youn après Fatal en 2010. Mannequin et actrice, la jeune femme est accessoirement la compagne du réalisateur/acteur. Ce dernier a spécialement écrit le rôle pour elle.
Par certains aspects (personnages venant d'un pays lointain affublés d'une moustache et parlant avec un fort accent), Vive la France rappelle les films de Sacha Baron Cohen et notamment le déjanté Borat, personnage irrévérencieux et vulgaire. Michaël Youn se défend toutefois : "Ça n'a rien à voir : Borat est journaliste alors qu'on est terroristes ; on est persécutés par les autochtones alors que dans Borat, c'était plutôt lui qui persécutait les Américains", affirme le comédien.
Michaël Youn et José Garcia se sont déjà donné la réplique ; en effet, les deux comédiens ont prêté leurs voix aux personnages de Julien et Alex dans le film d'animation Madagascar en 2005. Ironie du sort, c'est Sacha Baron Cohen qui doublait Julien dans la version originale. Quelques années plus tard, Michaël Youn s'inspirera de lui pour Vive la France. Youn et Garcia se retrouveront également sur Madagascar 2 en 2008 et Madagascar 3 en 2012.
Pour écrire Vive la France, Michaël Youn s'est à nouveau entouré des scénaristes Dominique Gauriaud et Jurij Prette avec lesquels il avait déjà collaboré sur Fatal en 2010.
Aussi fou que cela puisse paraître, Vive la France est en partie inspiré d'une histoire vraie, comme le confie Michaël Youn : "Avec mes deux coscénaristes (Dominique Gauriaud et Jurij Prette), nous étions partis pour écrire un film sur le personnage de Christelle, la soeur de Fatal Bazooka. On est alors tombés sur un journal italien racontant que deux membres d’Al-Qaïda qui se dirigeaient vers Milan dans le but de commettre un attentat avaient dû se poser à Naples pour des raisons techniques et étaient morts au bout d'une semaine. Le premier avait été tué par la Camorra, qui avait appris qu'il était terroriste, et le second avait été poignardé dans un terrain vague par des gosses de 12 ans qui voulaient lui piquer ses affaires. Une version extrême de l'arroseur arrosé."
Le comédien Ary Abittan (Jafaraz dans Vive la France) joue pour la deuxième fois sous la direction de Michaël Youn après Fatal en 2010.
Le tournage a fait une escale du côté du Lot, dans la commune de Marcilhac-sur-Célé : "Je ne connaissais pas cette région et elle m'a beaucoup plu. Tous les paysages sont magnifiques, les villages ont gardé leur authenticité, les rénovations sont bien faites et pas tape à l'œil", confie Michaël Youn.
Pour la promotion du film qu'ils étaient sur le point de tourner, José Garcia et Michaël Youn ont envahi le plateau du Grand Journal de Canal + pendant le Festival de Cannes. Les deux acteurs, dans la peau de leurs personnages respectifs de terroristes du Taboulistan, ont chamboulé l'émission présentée par Michel Denisot.
Michaël Youn a tenu à apporter un soin particulier aux différentes tenues des deux principaux protagonistes : "Au début du film, je voulais les habiller volontairement en "terroristes" : pour moi, quand ils sont dans l'avion, ils portent typiquement les fringues des terroristes des années 70, qui sont censés faire passer inaperçu, mais qui donnent l'air louche ! Il fallait que cela évoque les images des attentats des JO de Munich en 72. Par la suite, je souhaitais que leurs costumes évoluent au fur et à mesure de leur changement d'état d'esprit. Lorsqu'ils sont dans la villa corse, ils piquent des vêtements de vacanciers – un bermuda et un maillot de sportif –, puis ils portent des fringues qu'on ne met qu'à la campagne et qu'ils récupèrent dans la famille de Marianne. Et comme ce sont des tenues des années 90 qui ne sont pas forcément à leur taille, ils peuvent soudain passer pour un couple gay !", déclare le réalisateur.
Vive la France a été tourné entre Paris, le Maroc et la Corse.
La première chose que faisait l'équipe du film tous les matins avant de tourner était de chanter tous en choeur l'hymne du Taboulistan, le pays fictif inventé par Michaël Youn.
Au départ, Michaël Youn a pensé camper le rôle de Muzafar, le plus énergique du duo formé avec Feruz. Finalement, Youn a préféré laisser ce personnage à José Garcia pour s'essayer à un autre registre, celui du personnage tendre et naïf : "Que ce soit dans La Beuze ou d'autres films, j'ai déjà campé le frondeur et la tête brûlée, et c'est d'ailleurs l'image qu'on a de mon personnage. Et avec José, il faut dire que j'ai trouvé mon maître en matière d'énergie : j'aurais pu faire le bélier avec tous les acteurs de France, mais pas avec lui ! C'est ce qui explique que je lui ai confié le rôle de Muzafar", confie le cinéaste.
Les scénaristes ont choisi le prénom Marianne pour Isabelle Funaro afin d'évoquer le symbole de la République française, la célèbre Marianne coiffée du bonnet phrygien.
José Garcia a apporté de nombreuses idées comiques et a beaucoup participé au processus de création lors du tournage : "Dans la scène où on se réfugie dans une villa en Corse, j'ai suggéré à Michaël Youn qu'on se mette à boire à même l'eau de la piscine car, pour ces deux gars-là, c'est comme s'ils étaient face à un puits. De même, le fait de chercher l'ouverture d'une porte vitrée est un concept très occidental : pour un type du Taboulistan, je me suis dit que le premier réflexe est de prendre une pierre pour briser la vitre ! Mais j'étais aussi convaincu qu'on devait avoir des moments jubilatoires : d'où l'idée du pantalon de golf qui réjouit Muzafar parce qu'il a l'impression d'être habillé comme les riches !", révèle le comédien.