Que c'est mauvais ! Cahier des charges : faire un "mix" entre le road movie et le buddy movie, genres fédérateurs, avec comme liant le fantôme de l'amoureuse commune qui vient de disparaître, "des suites d'une longue maladie" (prière de compléter la pathologie, qui reste ici imprécise, selon convenance). Résultat : une équipée suivant rapidement la RN 7, cap sur l'embarquement pour la Corse promis à la défunte (après abandon de l'autoroute pour diverses raisons scénaristiquement brouillonnes - faites votre choix), avec changement de véhicule ("rebondissement" en ce sens absolument pitoyable), "péripéties" (dont plusieurs séances de vomissement du benjamin) au hasard des étapes (nombreuses, le véhicule de remplacement est vénérable et bloqué à 60 km/h) et fil rouge explicatif et nostalgique à base de flashbacks saupoudrés de ci, de là, avec (astuce !) remontée dans le temps par plages (jusqu'à 2 ans et demi plus tôt - précis, précis). Humour laborieux (mais je dois à la vérité de dire que la salle où je m'étais égarée s'esclaffait souvent, alors que je m'assoupissais, remplie sans doute de personnes au rire facile, ou pleines de bonne humeur à la perspective du week-end commençant), guimauve sentimentale calibrée, camaraderie allant crescendo : voilà pour les "émotions" de ce pauvre "Comme des frères", réalisé (sur un scénario coécrit) sans style par un (double) petit-fils, fils, neveu etc de, lequel (Hugo Gélin, 32 ans) serait avisé d'apprendre un peu plus avant un métier dans lequel le talent n'est pas simplement génétique. A noter : l'étalage publicitaire complaisant (avec marques en gros plan, et même quelques longues secondes où la caméra s'attarde sur un opportun dépassement de la voiture-escargot des 3 loustics par un camion, Andros de bas en haut !). Les "frères" (Demaison, Duvauchelle et Niney), et "Charlie" (Mélanie Thierry, toussotant façon Marguerite Gautier de temps à autre pour indiquer au spectateur la progression du mal, mais plutôt fraîche d'allure) font ce qu'ils peuvent (enfin les deux derniers), mais sans réussir à donner épaisseur et intérêt à leurs personnages respectifs.