Ce film est un réel chef d'oeuvre brut, magnifique, dur comme d'appuyer sur un aphte avec sa langue.
Au carrefour entre "I spit on your grave", "Incendies", "Johanna" de Kornel Mundruczoet, et plein d'autres choses, ce film est un réel coup de maitre d'Angelina Nikonova qui nous entraîne au crépuscule des Drames.
Johanna, et c'est presque un Spoiler que d'en parler en vue du résumé, mais si j'en parle, c'est parce que cela va bien plus loin.
Il y a dans ce film, quelque chose de phénoménal, au bord de l'apothéose, en ce que l'amour et la haine jouent à chat pour de vrai, comme jamais.
A tel point que "J'ai rencontré le diable" de Kim Jee-woon devient alors une érection dont on a honte.
"Portrait au crépuscule" est un film qui va plus loin et plus noir, et plus génial, que tout ce qu'on a pu adorer dans le genre. Il nous pousse dans nos retranchements les plus profonds, d'amour comme de haine, comme de la frontière entre les deux.
La fin est magnifique, virulente d'un cinéma poétique et froid, dans la lignée d'un mélange entre Kaurismaki, et des écrits de Savinkov, mêlés à du Mark Slade avec une pincée de "Martyrs", et de "la fiancée du pirate".
De plein d'autres choses aussi, trop de choses, ainsi est il impossible de l'associer à quoi que soit, à part un sentiment profond, qui nous prend du coeur jusqu'au tripes, à par la froideur des tripes jusqu'au coeur, d'avoir froid.
Prendre une photo au crépuscule, et y penser, au crépuscule, à deux fois.