Pour Stefano Savona, il était indispensable de se rendre sur place et de capter l'action pendant qu'elle se déroulait. Le metteur en scène attribue au cinéma documentaire ce pouvoir unique de l'enregistrement : "Le cinéma documentaire est le moyen idéal pour rendre compte de la force débordante de l’action collective : la littérature ou le journalisme peuvent la décrire dans le détail, mais dans de tels événements il y a quelque chose d’éphémère que seul le cinéma peut fixer et recueillir."
Stefano Savona a passé 18 jours parmi la foule de manifestants à la place Tahrir, 24 heures sur 24, jusqu’au départ du président égyptien Hosni Moubarak. Face au dynamisme des actions, l'utilisation d'une grande caméra de cinéma n'était pas idéale. Le cinéaste a ainsi enregistré ses images avec un appareil photo de haute qualité.
Avant de démarrer sa carrière cinématographique avec Carnets d'un combattant kurde (2006), Stefano Savona a travaillé comme archéologue et photographe.
5 mois après les révoltes, la situation est toujours incertaine en Egypte, mais le réalisateur de Tahrir, place de la Libération est confiant : "Quoi qu’il arrive après, un événement comme cette révolution laisse de toute façon une trace indélébile et inaltérable, et c’est cette trace-là que je voulais faire partager aux spectateurs de mon film."
Le metteur en scène italien Stefano Savona était sensible à la situation en Egypte bien avant la réalisation de ce documentaire. Il se rendait au Caire presque tous les ans depuis 1980, d'où l'importance de cette révolution populaire aux yeux de ce cinéaste engagé.
Tahrir, place de la Libération a été projeté pour la première fois au Festival International du Film de Locarno 2011. Il a également été sélectionné au Festival du Film de New York de cette même année.