Suite à une proposition du producteur, Shinji Aoyama a décidé de faire ce film en travaillant sur l'adaptation du roman "Tokyo Koen", le best-seller de Yukiya Shôji au Japon. Il a alors collaboré avec ses anciens étudiants, les scénaristes Masaaki Uchida et Norihiko Goda pour écrire l'adaptation du roman : "On a beaucoup discuté. Il y a donc des traces de notre discussion dans le scénario final", confie-t-il.
Chaque matin, pendant tout le tournage, le réalisateur a regardé des fragments de films d'Alfred Hitchcock : "Je me réveillais à 5 heures, et je regardais quelques films d’Hitchcock, mais jamais plus d’un quart d’heure. Ce n’était pas pour imiter ses films, mais simplement pour me concentrer. C’était une sorte de rituel du matin", partage-t-il.
Avant d'entamer l'écriture du film, Shinji Aoyama s'est imprégné des films de Masahiro Makino : "Ses films sont classiques et limpides, mais, au-delà de cette transparence, il reste quelque chose de personnel, une marque de l’auteur", explique-t-il. La préparation de Tokyo Park lui a ainsi permis de revoir plusieurs films de ce réalisateur.
Shinji Aoyama a affirmé avoir pensé au film de Kiyoshi Kurosawa en choisissant le titre de Tokyo Park. Son actrice Haruka Igawa avait d'ailleurs joué dans Tokyo Sonata avant de se retrouver dans ce film. "Je crois que Kurosawa a tenté de faire du "nouveau cinéma japonais". Son film m’a donc donné l’envie de faire un film japonais moi-même. Auparavant, j’ai tenté de faire du cinéma tout court. A présent, je tâche de faire du cinéma japonais à ma propre manière", annonce le réalisateur en montrant le lien entre les deux films.
Le 11 mars 2011, Tokyo a été frappé par un terrible séisme. L'évènement a eu lieu pendant le mixage du film : "Bien entendu, je n’avais pas prévu ce séisme, mais j’avais vaguement le pressentiment que quelque chose allait se produire. Tokyo Park est déjà un "film d’après", un film d’après la catastrophe. Je ne montre pas ce qui s’est passé, mais je raconte l’histoire d’après, l’histoire des survivants", déclare Shinji Aoyama.
Le producteur de Tokyo Park a tenu à ce que le film soit tourné avec la caméra numérique "Red one". Habitué à utiliser la pellicule, Shinji Aoyama s'est adapté à cette nouvelle technologie en appréciant la netteté de l'image, et en admettant au final qu'il n'y avait pas une si grande différence entre la pellicule et le numérique, à part pour la conservation.
Dans ses autres films, le réalisateur a toujours utilisé plusieurs caméras. Il a décidé avec Tokyo Park de n'en utiliser qu'une seule, afin de ne pas interrompre le jeu de ses acteurs, et pour éviter de se focaliser uniquement sur les mouvements de caméra. Le résultat est donc un film avec des plans pratiquement fixes pendant tout le long.
Pendant le tournage de Tokyo Park, Shinji Aoyama a quelque peu modifié sa manière de faire. En effet, dans ses précédents films, le réalisateur donnait plus d'importance au cadrage et à la manière de filmer. Il se concentrait ainsi essentiellement sur sa caméra : "À présent, je n’attache plus d’importance à la virtuosité de la caméra, ou plutôt je veux en finir avec elle. Je m’aperçois que ce qui m’intéresse n’est pas le mouvement de caméra, mais le jeu de l’acteur. (...) Si le metteur en scène a bien préparé le plan avant le tournage, la technique n’a plus aucune importance devant les acteurs", dit-il.