Après avoir fait la critique du premier Laid to rest, je m’attaque donc à celle du 2. Je n’attendais pas grand-chose de la suite d’un film qui me paraissait avoir fait le tour, mais je suis agréablement surpris au final. On retrouve les qualités du 1, et sans (ou de manière atténuée), ses défauts.
Je commence par le casting. Celui-ci change beaucoup, à l’exception de Thomas Dekker et du tueur. Tout deux sont dans la continuité du 1, mention spéciale au tueur, toujours aussi charismatique. Franchement je pense que si Hall donnait un peu plus d’épaisseur à ses films, je crois qu’il pourrait vraiment imposer une très belle franchise dans le slasher. Pour le reste, après la brune, voici donc la blonde avec Mimi Michaels. Elle succède avec talent à Luther, s’avérant là aussi très crédible en victime numéro 1 du psychopathe. Je note que le « pâle » imitateur de ce-dernier joue non moins juste. Dans l’ensemble le casting livre des prestations solides, et presque à mon sens plus « professionnelles » que dans le 1, où il y avait un certain amateurisme qui se dégageait parfois. Au niveau du scénario, Hall a fait un gros effort très louable. Le 1 se limitait clairement à du dézinguage, là il y a une histoire de fond, qui, si elle ne révolutionne pas le genre est très plaisante. L’idée de l’imitateur (non autorisé par le tueur !) est excellente. Par ailleurs le rythme ne perd presque rien par rapport au 1, s’avérant toujours aussi enlevé et plein. Le film dure 1 heure 30, et comme dans l’opus précédent c’est 1 heure 30 sans temps morts et bavardages inutiles. Il y a quand même quelques poncifs (les victimes s’arment de tuyaux en métal lorsqu’il y a des coutelas gigantesques et des haches sous leurs yeux !).
Il y a beaucoup de meurtres, et ceux-ci sont aussi réussis, si ce n’est davantage que dans le 1. Hall est maquilleur, je le rappelle, et là il se lâche de nouveau, avec une débauche d’effets gores absolument géniaux. Laid to rest 2 n’est pas un slasher pour midinette c’est clair (d’autant qu’elles sont les principales victimes !) et est déconseillé à ceux qui ont déjà du mal avec Scream. Moins artisanaux que dans le 1 tous les effets gores sont impressionnants, et très originaux.
Visuellement la mise en scène est efficace, et continue de se limiter surtout à des plans rapprochés, pour être au contact des personnages. Il y a des changements de points de vues aussi (notamment une vue subjective dans la peau du tueur, et dans la caméra). C’est intelligent et toujours bien fait. La photographie est encore un peu plate en revanche, et s’avère parfois très sombre (heureusement ce n’est jamais pendant les meurtres). Les décors sont toujours trop limités. L’atmosphère peine donc un peu à s’installer, et c’est ce qui manque à Laid to rest pour s’imposer au niveau des grandes figures du genre. Pourtant clairement il y a du potentiel. Hall crée un univers autour de son personnage meurtrier, et je pense qu’il tient une excellente matière.
En tout cas, diverti par le premier mais sans être très enthousiasmé, là j’ai été diverti et j’ai trouvé un slasher de qualité, avec une grande générosité. Hall n’est pas avare, et du coup ses réalisations transpirent l’amour du genre. Il s’appuie sur ses points forts, amorti les angles pour ce qu’il maitrise moins, et progresse vite. J’ai hâte de voir le 3 lorsqu’il sortira, car je pense que ce sera une très bonne surprise.