Saya Zamurai : les secrets du tournage

L'idée du film Saya Zamuraï a germé dans la tête du cinéaste Hitoshi Matsumoto à partir d'un souhait : il désirait mettre en scène un film ayant pour sujet le "seppuku". Il s'agit d'un suicide rituel par éventration, "une tradition culturelle unique et propre au Japon", indique le réalisateur.

Hitoshi Matsumoto a rencontré Takaaki Nomi, son acteur principal, dix ans avant le tournage de Saya Zamuraï, dans une émission télévisée qu'il présentait. Il était alors animateur d'un show qui "consistait à inviter des employés d’âge mûr, anonymes un peu fous découverts dans la rue et à les laisser faire toutes sortes de choses devant la caméra". Takaaki Nomi étant celui qui lui a laissé le souvenir le plus marquant, le réalisateur a décidé de l'intégrer au casting de son film.

Incroyable mais vrai : au début du tournage de Saya Zamuraï, Takaaki Nomi ne savait pas qu'il jouait dans un film ! Le réalisateur Hitoshi Matsumoto révèle pourquoi il a agit ainsi : "J’étais convaincu que je pouvais arriver à des résultats excellents avec Nomi (...) à condition d’instaurer un état de pression sur le tournage. J’ai sciemment instauré une grande distance entre lui et moi sur le plateau, le maintenant dans un état d’ignorance. Il n’avait aucune connaissance du scénario (...). La plus grande partie du film, c’est-à-dire les trente jours d’épreuves, a été tournée comme un documentaire sur Nomi et ses performances. C’est seulement après que ces scènes eurent été tournées que j'ai révélé mon projet et l’histoire de Saya Zamuraï à Nomi qui, jusqu’alors, ne savait pas qu’il jouait dans un film", explique-t-il.

Pour la première fois, le réalisateur Hitoshi Matsumoto n'est pas le héros de son propre film. Désirant se concentrer sur la mise en scène, et opéré à la hanche juste avant le début du tournage de Saya Zamuraï, Hitoshi Matsumoto est finalement resté derrière la caméra.

Saya Zamuraï, film de samouraï, est le troisième long métrage réalisé par Hitoshi Matsumoto. Dans Big Man Japan (2007), le cinéaste japonais s'attaquait au genre super-héroïque, avec un héros devant lutter contre des monstres, mais aussi contre ses propres problèmes personnels. Avec Symbol (2009), Hitoshi Matsumoto a proposé un film expérimental, surréaliste et radical. Dans ses trois œuvres, le réalisateur reste attaché au détournement des codes et à un humour très particulier...