Chroniques d’une cour de récré est le premier film de Brahim Fritah. Il a cependant tourné plusieurs courts métrages dont « Le Train » en 2005 avec déjà Raphaël Ferret.
Alors que le tournage s’apprêtait à commencer, Brahim Fritah a dû le reporter d'un an car la banque censée prêter l’argent pour financer Chronique d'une cour de récré s’est désistée. "Le producteur Philippe Delarue et toute l’équipe ont continué à croire au film. Cela nous a contraint à tout reprendre avec une extrême précision", explique le réalisateur. Ce délai n’a pas empêché le long métrage d'être bouclé, et ce malgré un budget limité.
Pour son premier long métrage, Brahim Fritah a opté pour un sujet autobiographique. Chroniques d’une cour de récré raconte en effet sa propre enfance à Pierrefitte-sur-Seine, en région parisienne, entre les chantiers, l’usine de son père et l’école : "80 % des événements relatés sont des souvenirs, j'ai gardé des noms, il y a une grosse part de réalité, des souvenirs vécus", révèle le réalisateur.
C’est la première fois que Dalila Ennadre passe devant la caméra. En effet, celle qui joue la mère du petit Brahim dans Chroniques d’une cour de récré est documentariste. Elle a entre autre réalisé El Batalett, femmes de la Medina en 2000.
En tournant Chroniques d’une cour de récré, Brahim Fritah, d’origine marocaine, voulait parler de la banlieue en cassant les clichés habituels : "Ça n'est pas la banlieue que l'on décrit dans les médias. La particularité, c'est finalement cette usine. Elle déménageait souvent. Dans les banlieues, il n'y a pas que des cités ou des tours, il y a des quartiers résidentiels, lointains. Moi j'ai vécu à l'écart de la ville, dans un milieu industriel, mais avec beaucoup de végétation. Je voulais montrer ça. Le rapport au film de banlieue est différent, par cette fermeture de l'usine et l'évocation du milieu ouvrier. On est dans l'immersion, on voit toute la hiérarchie. Je voulais parler de ce monde ouvrier, de cette banlieue, de l'immigration, mais d'une façon qui n'est pas celle que j'ai pu voir dans des films. La part autobiographique, la proximité avec les personnages m'ont aidé à garder cette ligne."
Chroniques d’une cour de récré a été tourné en seulement 25 jours. C’est pourquoi le réalisateur a choisi des comédiens, professionnels ou non, qui correspondaient parfaitement et instantanément aux personnages qu’ils devaient incarner, "avec une dimension cinématographique, un rapport physique à la caméra et si possible du charisme."
Brahim Fritah a participé en 2002 aux Rencontres Henri-Langlois, festival international d'écoles de cinéma à Poitiers. Il y a présenté "Chronique d’un balayeur", un court métrage qui, comme dans Chroniques d'une cour de récré, évoquait déjà les thèmes du milieu ouvrier et de l’immigration. Cet évènement a été primordial dans la carrière du cinéaste : "C'est un festival qui a eu des répercussions assez importantes (…) il y a eu des rencontres avec des réalisateurs, qui m'ont parlé de la Cinéfondation du Festival de Cannes". C’est ainsi que l’année suivante, il a intégré l'association aidant la jeune création grâce à un script de long métrage, "Slimane le Magnifique".