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Caine78
6 657 abonnés
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3,0
Publiée le 28 février 2012
Je l'avoue : j'attendais mieux de ce « grand classique populaire français ». La mise en scène de Daniel Vigne est en effet assez académique, et le manque de décors criant à plusieurs reprises, ne rendant pas totalement convaincant ce XVIème siècle où se déroule l'action. Cela dit, le spectacle reste divertissant et instructif grâce à un scénario aussi intelligent que bien construit, l'interprétation convaincante de Gérard Depardieu et surtout d'une Nathalie Baye toujours magnifique apportant un supplément indéniable. Le réalisateur a enfin le mérite de se montrer particulièrement réaliste et de ne pas céder à la facilité, comme en témoigne une fin douloureuse et brutale devant laquelle beaucoup de cinéastes auraient reculés... A défaut d'être la réussite espérée, « Le Retour de Martin Guerre » reste une oeuvre à part dans le paysage du cinéma français, ayant quelque chose à raconter et le faisant sans mièvreries ni concessions : c'est suffisamment rare pour être signalé.
De très belles images et une reconstitution historique parfaite sont les forces de ce beau film sans oublier l'excellente interprétation. Le scénario très bien construit capte notre intérêt, le moment fort du film c'est la scène du tribunal ou tout se dénoue. Le seul reproche que je pourrais faire c'est au niveau de la réalisation, elle est un peu trop soignée, un peu scolaire. C'est qui empêche (selon mon point de vue) Le Retour de Martin Guerre d'atteindre le niveau de chef-d'oeuvre du 7ème Art mais cela reste néanmoins un beau film qu'il plairait particulièrement aux cinéphiles passionnés d'Histoire ; et j'en fais parti.
Tout dans ce film est plaisant : la musique (notamment de Michel Portal), l'histoire (fidèle adaptation d'une histoire vraie du XVIè siècle), les acteurs et l'extraordinaire reconstitution qui nous fait plonger dans des temps bien reculés. Le réalisateur a choisi de filmer comme un reportage cette histoire extraordinaire qui pose le problème des mariages arrangés ce qui accentue encore l'authenticité du propos. Bertrande de Rols (jouée par Nathalie Baye) veut un vrai mari et amant (joué par Gérard Depardieu) même s'il s'agit d'un imposteur et surtout même si elle doit en payer le prix.
"Le retour de Martin Guerre" nous plonge dans la France rurale du XVIème siècle mais surtout dans une énigme policière; à savoir si oui ou non Martin Guerre est un imposteur. L'intrigue est assez bien ficelée pour maintenir le spectateur dans le doute et se questionner sur l'identité réelle du personnage. Ensuite, il faut saluer les performances des différents acteurs avec en tête le sublime Gérard Depardieu. En revanche, la réalisation manque d'envergure et ce qui aurait pû être le "petit plus" de ce long métrage brille par son absence. Bon film tout de même.
Très bon classique du cinéma populaire français. Ce film historique s'inscrit dans un coin de la campagne ariégeoise au XVIe siècle, plus "Moyen Âge" que "Renaissance", reconstitué avec humilité, sans débauche ostentatoire. Dans cet esprit : des décors et des costumes simples et soignés ; une lumière, des couleurs, des compositions d'intérieurs discrètement picturales. Et surtout une interprétation au naturel : Gérard Depardieu, puissant et subtil à la fois, expressif sans être fanfaronnant ; Nathalie Baye, délicate et ambiguë, très belle, comme sortie d'un tableau de Vermeer ; Roger Planchon, tout en intelligence posée. Côté mise en scène, à défaut d'originalité : du solide et du méticuleux. Bref, beaucoup de qualités pour servir la pierre angulaire de l'édifice : le scénario, co-signé par Jean-Claude Carrière. Excellente construction dramatique autour d'une enquête judiciaire sur une possible usurpation d'identité, autour d'une histoire d'amour tacite et troublante, trait d'union entre sincérité, complicité et duplicité, autour d'un beau portrait de femme dont l'expression de la féminité et les arrangements avec la vérité sont émouvants, et, enfin, autour d'une chronique de la vie paysanne avec ses codes sociaux, moraux et religieux. Un film riche et fort, qui a connu un gros succès aux États-Unis, au point de donner lieu à un remake (Sommersby, 1993, avec Richard Gere et Jodie Foster).
"Le retour de Martin Guerre " (1982) Numéro 23 le 30.07.2017
Il y a très longtemps que je n'avais revu ce bon vieux film des années 80, et Dieu merci, Numéro 23 a eu la main heureuse en le ressortant d'outre-tombes ! De nos jours, on peine à reconnaître certains acteurs dont le compteur a ajouté 35 années de plus à leur âge d'alors. Telle Nathalie Baye, toute effacée, presque timide, mais tellement belle et séduisante ! Et puis il y a notre Gégé (Depardieu) plein de fougue, débordant de talent, et sans lequel le film n'eut pas existé tant il incarne bien son personnage ! Le sujet n'est pas bien nouveau et sans en dire de trop : un revenant est là : est-ce vraiment lui ou pas lui ? Un suspense de 125 mn assuré et à ne pas laisser passer ! L'ambiance et les décors sont eux aussi particulièrement bien réussis : on se croirait au coeur de l'action et la musique n'y est sûrement pas étrangère. Ce film avait valu à son auteur 3 Césars et le succès en salles : en France avec 1,2 million de spectaurs, mais aussi aux USA ! Il semble que le réalisateur, Daniel Vigne, 74 ans (en 2017) ait définitivement posé ses caméras en 2006 après une filmographie bien remplie...Bravo ! willycopresto
Très bon film que ce "Martin Guerre". Les personnages sont bien choisis, Depardieu est convaincant. Le résultat est un film rare. Les oeuvres comme celle-ci n'existent plus. Il y rêgne une atmosphère particulière qui n'est pourtant pas due à l'ambiance médiévale, que je ne trouve pas réussie. Le point fort reste un scénario qui, bien qu'il se découvre assez tôt, est fermement soutenu par l'aplomb du personnage joué par Derpardieu.
La principale qualité du film est selon moi, la reconstitution historique ainsi que les décors. Pour le reste, l'histoire n'est pas très emballante et s'achève comme on pouvait le pressentir. La réalisation est assez simple. De bons acteurs néanmoins.
Génial, j'ai adoré. Pour moi, un film culte. Gérard Depardieu et Nathalie Baye sont grandioses. L'histoire est vraiment intéressante et au fond très suspense, pendant tout le film pèse une atmosphère de doute. A voir !!
La reconstitution de cette humanité du XVIème siècle est très bien mise en scène. Attention : il n'y a pas d'effets spectaculaires dans le décorum et dans l'action. Néanmoins, Daniel Vigne avec une simplicité de moyens a su habilement dirigée son histoire. Le décor fruste et le jeu des acteurs, simple et naturel, donne un sentiment de sincérité à cette humanité. L'histoire racontée n'est pas parfaite. Si la première partie est très réussie (le choix de la musique est très original), le milieu a quelques faiblesses scénaristiques et la dernière partie (le procès à Toulouse) est un peu froide et verbeuse dans la mise en scène. Cela dit, ce film est captivant du début jusqu'à la fin.
Martin part à la guerre après huit ans d’absence et revient dans son village retrouvé les siens, l’apparence a bien changé et le doute s’installe. La duperie n’arrive à berner tout son monde pris par l’émotion et le manque d’instruction, le procès de l’imposture pose ses bases accusatrices pour recueillir les témoignages cruciaux de l’entourage. Une belle mise en scène d’ambiance folklorique au temps du règne de François Ier, la religion tient à sa place pour remettre le cours des choses. Le jugement moral sacré est intégrant de sa société, le blasphème diffamatoire synonyme irrévocable de condamnation. Une intrigue captivante de bout en bout, on y croit pendant un bon moment jusqu’au dernier petit détail qui fait son entrée en scène, juste au verdict du tribunal confirmant l’acquittement, vient ce rebondissement vraisemblable. L’intuition est un mot d’ordre avant les lointains tests techniques inexistants, une neutralité qui suivra l’évolution de cette vielle histoire post-médiévale, la transformation romanesque de la renaissance Française, un renouvellement chronologique. De bonnes prestations d’acteurs dramaturges, les actrices en valent la chandelle, il n’aura d’issue pour la sentence, ni de pardon pour le mensonge masculin, des relations non-maritales reconnu coupable au yeux de l’ancienne justice. La femme manipulatrice échappe de justesse aux flammes de l’enfer terrien défini par les hommes, en reconnaissant son veritable mari détesté et en renie celui qu’elle a aimé dans la folie mensongère. La doctrine chrétienne enfouie de la théorie du diable posséda ses troubles psychologiques, la leçon fut répéter à merveille dans le subconscient. L’intérêt qui gravite autour du scénario, les liens du sang régissaient ces fortunes familiales à l’époque des Rois absolutistes, dignes héritiers féodaux et de ses sujets grands opportuns.
Hollywood n'a rien inventé ; les rebondissements dopés au suspense, les grandes épopées judiciaires... Martin Guerre y arrive très bien. Dans cette histoire où le moindre détail est un spoiler, Depardieu dévoile un autre potentiel de son jeu habituel aussi inamovible et solide qu'un menhir ; dans la dualité de ses qualités d'acteur et de personnage public, il va puiser celle qui va faire de lui un imposteur (je parle bien sûr de son personnage). Dans l'enquête historiquement exacte dont l'abondante documentation a servi de script à ce film, il va être le rouage d'une machine infernale raffinant l'équilibre : celui de la crédulité du spectateur, floué de bout en bout, qui n'aura d'autre choix que de croire ce que le régisseur veut bien qu'on croie. C'est vrai, c'est faux, c'est autre chose... Et si cela semble trop mouvementé pour être vrai, il suffit de se rappeler que c'est une histoire vraie.
Dans cette reconstitution à échelle guédelonesque d'un village entier, la parole est d'or, et on a l'humble impression de comprendre ce qui nous a amené du Moyen Âge à aujourd'hui rien que par les mots tapissant l'histoire et définissant la justice, l'intérêt, la solidarité. Le dialecte des acteurs, un peu trop subtilement modifié, permet, au contraire d'une musique anachronique et bizarre, de s'immerger dans une fresque entière et pénétrante, quoiqu'un peu trop romanesque. Des accrocs qu'on retrouve dans d'autres œuvres dont l'usure est jugée à la hauteur de la finesse, comme si cette œuvre, à tous égards, était la pellicule de Bayeux.