Et bien voilà un film dont il est difficile de parler tant il est unique : un OFNI comme on en voit pas souvent dans le paysage cinématographique d’aujourd’hui. "The Violent Kind" a été réalisé par des types qui en connaissent un rayon en matière de films de genre, et il est évident que leur bébé s’adresse avant tout à des cinéphiles avertis ayant eux aussi carburé pendant des années à toute une catégorie de péloches. Autrement dit, si vous avez moins de 25 ans, que vous avez l’habitude du cinéma moderne (c’est-à-dire celui qui explique tout à l’écran sans laisser de doutes) et si vos références cinématographiques sont plutôt du genre "Paranormal Activity", "Le Cercle", "Destination Finale", "Détour Mortel" et toute la floppée de remakes de grand classiques qu’on a pu voir ces 2-3 dernières années ("Texas Chainsaw 3D, "Fright Night", "The Crazies", "Prom Night", "Terreur sur la Ligne", "Meurtres à la St-Valentin 3D" , "Pulse"…), passez votre chemin car vous ne rentrerez jamais dans les subtilités de "The Violent Kind".
Le film nous présente une bande de potes motards faisant la bringue dans un grand chalet à l’écart de la civilisation. Malheureusement la soirée va tourner court lorsque l’une d’entre eux va revenir au chalet en sang et choquée, puis par l’intrusion de jeunes excentriques…"The Violent Kind" est donc une expérience bizarre car il mélange plusieurs types de genre. A partir de là je vais rentrer dans les détails, donc pour ceux qui n’ont pas vu le film, passer votre chemin.
Le film se décompose donc en trois parties distinctes : tout d’abord nous avons la traditionnelle phase de présentation des personnages où l’on découvre une bande de bikers un poil bastonneurs tout droit sortis de "Sons of Anarchy" et qui vont s’éclater dans une fête à la façon "American" Pie. La deuxième partie survient lorsque le personnage de Shade, qui s’était éclipsée de la fête avec son mec en bagnole pour « s’éclater », revient au chalet recouverte de sang, choquée et commence à attaquer ses compagnons sans raisons. Dans cette partie assez spéciale vis-à-vis de la suivante, on bascule dans une ambiance horrifique où Shade apparaît comme un vilain slasher dont l’attitude fait grandement penser à un possédé. Puis vient la dernière partie où arrive une bande de joyeux loufoques sortis tout droit des années 50 commandée par un certain Vernon : avec au départ un home invasion classique, le tout bascule carrément dans le fantastique le plus pur lorsque les loufoques en question dévoileront être des entités non terrestres. Et je ne vous parle même pas de la séquence finale totalement folle rendant ainsi exacte la prédiction lancée peu de temps avant par Vernon !
Même si ce mélange de genres peut paraître fouillis, voire indigeste ; force est de constater que la réalisation est bien maîtrisée : la photographie est assez léchée et le travail sur la luminosité, notamment sur le contraste, parvient à créer une ambiance si particulière et qui correspond parfaitement à cet aspect irréel que le métrage possède du début à la fin. Les scènes « d’action » sont plutôt dynamiques et on a droit à quelques images gores du plus bel effet.
Véritable OFNI créé par des amoureux de genres pour des amoureux de genres, sorte de rencontre improbable entre un film d’exploitation Grindhouse et un film de David Lynch (le style de film où soit on accroche et on veut voir la fin, soit on décroche direct et on s’emmerde) ; "The Violent Kind" est une expérience à vivre pour tout cinéphile en quête de nouveauté.