Énième journal de bord dans la filmographie du célèbre photographe, après Les Années déclic (1984) et Afriques : comment ça va avec la douleur ? (1996), cette fois-ci, on suit Raymond Depardon seul, sur la route, qui sillonne les routes de France dès qu’il a un moment de libre pour l’immortaliser, en utilisant le procédé dit de la “chambre photographique” (inspiré de la camera obscura). Et en parallèle de ça, sa compagne et binôme depuis des décennies, Claudine Nougaret, revient sur leurs nombreuses expériences et voyages à travers le monde.
Un voyage à travers la mémoire photographique et cinématographique du couple à la ville, qui revient sur plus de 30 années de travail aux quatre coins du globe. Pêle-mêle, on se retrouve en 1966 en Centrafrique, en 1967 en Cisjordanie et au Canal de Suez, en 1968 lors du conflit au Biafra, en 1969 à Prague, en 1974 au Tchad (où il filme le témoignage poignant de Françoise Claustre, otage des rebelles), en 1984 à Mogadiscio ou encore en 2001 dans le désert du Djourab.
Ce voyage a travers le temps est entrecoupé d’extraits de leurs films où l’on y retrouve sa rencontre avec Valéry Giscard d'Estaing (1974, une partie de campagne - 1974), deux univers psychiatriques diamétralement opposés (San Clemente - 1982 & Urgences - 1988), son immersion dans le milieu judiciaire (Faits divers - 1983, Délits flagrants - 1994 & 10e chambre - Instants d'audience - 2004), le milieu politique (Reporters - 1981) et sa passionnante rencontre avec le milieu rural et agricole avec la trilogie Profils paysans (2001, 2005 & 2008).
Au bout du compte, on est en droit de se demander réellement ce qu’est Journal de France (2012) ? Est-ce un hommage au travail fourni par Depardon ou un best-of de ses années de documentariste ? Car pour celles et ceux qui, comme moi, avons vu l’intégralité de sa filmographie, force est de constater que celui-ci ne nous apprend strictement rien puisque les nombreux extraits de films ne sont pas, pour la plupart, des inédits. On a donc plutôt l’impression d’assister à une redite qu’autre chose, dommage.
(critique rédigée en 2012, actualisée en 2024)
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