Avis : Journal de France - Page 3

"JOURNAL DE FRANCE", j'attendais donc de retrouver ce regard aiguisé, nostalgique, sur une France qui disparait et une nouvelle qui renaît. Là, ils nous ont fait: "le best of"
J'ai été dérouté par le montage, pourquoi cette alternance des grands événements du monde, avec une boucherie, un bistrot de village paumé ???
Reste qu'on retrouve les silences, le désert, la contemplation...
Manquent le fil rouge et la force de San Clemente, profils paysans ou de ses deux films au tribunal.
Heureusement, ce citoyen du monde sait nous communiquer le Beau.

Documentaire pas vraiment comme les autres et plutôt intéressant, Journal de France permet de découvrir tout en même temps une partie du travail et de la vie de Raymond Depardon, de façon assez originale.

Cisjordanie, Venezuela, Afghanistan, Italie, République Centrafricaine, Depardon y est allé pour nous observer et étudier le comportement humain. Doté d'une très grande capacité d'écoute et d'attention, le documentaliste est parti dans les quatre coins du monde en accumulant, au fil de ses voyages, des images rares. Aujourd'hui, il sillonne les routes de France accompagné de sa chambre photographique pour se retrouver. Journal de France est un condensé de ses vieilles archives ainsi que de son road trip dans les campagnes hexagonales.

Ce film n'est ni attractif, ni distrayant, mais d'une grande intelligence car il nous offre un enseignement que jamais nous n'aurons dans une salle de cours.

Une leçon de cinéma. Très humble et d'une grande simplicité, Depardon nous explique comment fonctionne son appareil, pendant que, parallèlement, Claudine Nougaret (sa femme) commente ses multiples périples en voix off, sans jamais tomber dans une apologie qui pourrait flatter le cinéaste.

Une leçon d'Histoire. Depuis 1960, le réalisateur voyage pour comprendre notre monde et saisir ses failles. Dans un ordre chronologique, des moments peu connus mais importants sont mis en avant, où certaines pépites sont à conserver précieusement (Giscard d'Estaing, asile d'Italie).

Une leçon sociologique. On y voit des gens ayant une culture et une identité qui leur est propre. Cette façon de filmer révèle que Depardon est l'un des plus grands réalisateurs de documentaire de notre temps, où il nous donne l'envie de découvrir ces contrées qui ne ressemblent à aucune autre.

Malgré tout ce savoir, la poésie n'en a pas moins sa place. L'une des premières rencontres entre Claudine et Raymond est filmée par ce dernier, leur laissant un souvenir impérissable. Quant à la fin, elle est d'une rare beauté. Laissant place à une musique discrète mais appréciable (Alexandre Desplat), une esquisse de plusieurs civilisations se chevauchant les unes aux autres dresse un tableau universel remarquable.
Après avoir fait des millions de kilomètres, Depardon revient aux sources pour découvrir un pays qu'il ne connaissait pas tant que ça. La boucle est bouclée.

Le plus beau film de cette année. Il respirer l'authenticité, le vrai, le beau, sans jamais tomber dans la dérision ou le sentimental.
Je ne m'en suis encore pas remise.

Un film super! Je trouve ça très enrichissant, car ceux sont des images rares.

Il y a peut être 20 mn de bien dans ce film qui est de l'auto promotion.

Raymond Depardon, vous avez du génie. Le titre provocateur Journal de France vous va à merveille, car c'est un journal de France, mais de votre France, et de votre vécu de français. Dans ce documentaire, beaucoup apprécieront la France qui nous est montrée, celle des « sous-préfectures ». Il y a mille raisons d'aimer ce documentaire, et mille raisons d'avoir envie après l'avoir vu d'aimer encore plus le patrimoine, les gens, la culture et le voyage. C'est d'une force incroyable, c'est d'un parti pris courageux, d'une poésie joyeuse, d'une dramaturgie délicieuse qui arrive à se greffer malgré tout. La seule limite, c'est que c'est trop subjectif, mais c'est ce qui fait l'atout, une sorte de singularité affirmée jusqu'au sang et à la moelle. Je me méprise déjà à avoir fait une légère critique de ce documentaire, qui, je dois le dire, m'a procuré de l'extase.

Un film incroyable, surtout pour entrer dans l'univers de ce merveilleux réalisateur/photographe et de sa femme ! Les chutes de ses films nous introduisent son histoire incroyable et nous plonge dans cette fin de siècle mouvementé en nous faisant oublier la présence de la caméra de Depardon. En bref : un chef d'œuvre à découvrir qui vous poussera à regarder son œuvre entière.

Des images fortes et somptueuses, un reportage poignant! A voir !

Depuis les années 60, Raymond Depardon, alors tout jeune journaliste, parcourt le monde et rapporte de ses voyages des images dont il a fait des documentaires, des films... et dont il a conservé aussi toutes les chutes. Ces petits bouts de films, sa compagne, Nadine Nougaret, les a triés, et en ressort quelqu'uns, qu'elle range par ordre chronologique. Alors qu'elle fait ce travail, Raymond Depardon est lui reparti, sur les routes de France cette fois plutôt qu'en Afrique ou en Tchécoslovaquie... Dans sa camionnette, il balade un massif appareil photo à chambre. S'arrêtant au bord des routes, dans des villages, il capture des paysages contemporains et pourtant figés depuis des années.


Le film, pas vraiment documentaire, pas fictionnel non plus, pourrait n'être qu'un collage de séquences sans queue ni tête. On avance pourtant avec logique dans le temps, et beaucoup de sensibilité également. Raymond Depardon, photographe ou cinéaste, reporter ou artiste, partage son regard subjectif sur le monde. Ses images lui ressemblent, et en plus de leur belle couleur, et de leur message sur l'état du monde, elles racontent aussi la vie d'un seul homme. Au fur et à mesure qu'on revoit des images du conflit en Algérie, d'une campagne électorale française auprès de Giscard d'Estaing, d'Afghanistan, du Tchad, on comprend également la passion de Raymond Depardon pour l'image et pour la vie. On débute avec lui, à même pas vingt ans, et on tombe comme lui amoureux des déserts d'Afrique. On vieillit auprès de lui, et on rencontre Nadine, qu'il filme sans relâche dans un Paris des années 80, gouailleur et idéaliste.


La voix de Nadine Nougaret, qui a classé les images et les a choisies, et narre le film de son compagnon, est un très tendre témoignage d'un couple, qui vit et travaille ensemble depuis 25 ans. Au-delà donc de la fonction première des rushes conservés par Depardon, se trace également l'histoire d'un couple passionné par l'image. Ancré dans le passé, on retrouve le présent par l'intermédiaire des photographies que Raymond Depardon va chercher sur les routes de France. Dans les campagnes, avec beaucoup d'humour et en commentant ses gestes précis et attentifs autour de son appareil photo sur pied, sous le drap de la chambre, Raymond Depardon capte des moments présents mais hors du temps. Ces façades, ces cafés, les petits vieux posés sur un banc, l'étendue maritime, les images qu'il fige - mais qui se meuvent pour nous spectateurs -, sont là depuis toujours. Probablement dans vingt ans, on les trouvera de nouveau, inchangés.


Ce joli documentaire dépasse largement l'objectivité journalistique et est témoin, non seulement du temps qui passe et qui s'imprime pour toujours, sur la pellicule et sur les routes françaises, mais aussi d'une histoire d'amour, entre un homme, une femme, et des images.

Très bon moment, se laisser porter au fil des années, des pays, des couleurs, des émotions, de la réfléxion... plein de choses à prendre et d'images à voir, absolument !

Depardon par lui-même:c'est certes,une démarche narcissique mais il a tellement de talent que celà passe sans problème.On voit sa manière de travailler sur 50 ans.j'ai d'autant plus savouré que j'ai son livre sur la France dans ma phototèque .Je suis admiratif ,sur le coup d'oeil du photographe qui sait rentre originale une façade de bistrot ,sans intérêt pour le commun des mortels ou passer inaperçu avec sa caméra en plein milieu de la foule.L'art d'un grand photographe.

un film mélant biographie et actualités. On y découvre Depardon dans son voyage à travers la France et en parallèle, des magnifiques images d'archives prise par le grand homme d'image. Un beau portrait d'un grand artiste/temoin de de notre époque.

J'aimais déjà beaucoup Depardon pour Giscard, 10ème chambre, la trilogie paysanne, la photo: cela continue avec ce film.
La trame principale tourne autour de son périple en France pour photographier ce que j'appelle "la France de Le Pen", c'est à dire les villages paumés, les petites villes d'où l'industrie a disparu etc. Comme c'est sa femme qui raconte en voix off le parcours de Depardon, des images coupées de ses anciens reportages, films forment une deuxième trame. Tout cela est un peu disjoint, mais ce qui frappe à chaque plan, c'est sa compréhension et son empathie pour les gens qu'il rencontre. Distance, science du documentaire (quasi) anthropologique, humanité. Auteur à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas.

Depardon sous le regard de sa compagne, Claudine Nougaret, qui travaille à ses côtés comme ingé son depuis 25 ans. Documentaire inégal et un peu décousu, monté comme un aller-retour entre un travail photographique (Depardon sillonnant la France profonde, cf son expo l’an dernier) et l’évocation chronologique de sa carrière de reporter et de cinéaste. Le bonhomme est super talentueux, tous ces extraits nous le rappellent, et on n’a qu’une envie, se replonger illico dans ses films. Et puis il y a une séquence inédite, une pépite qui échappe à l’effet compil : une jeune femme belle comme le jour, Claudine Nougaret, à l’époque de leur rencontre. Filmée par un Depardon amoureux, un type qui vit caméra à l’épaule et qui ne la lâche plus. Qui ne la lâchera plus.