La musique gnawa vient du Maghreb. Très populaire dans cette partie du monde depuis des siècles, elle est de plus en plus pratiquée en France. C'est notamment Amazigh Kateb et son groupe Gnawa Diffusion qui ont lancé ce style en 1992, à Grenoble. Ils sont aujourd’hui séparés mais continuent à pratiquer la musique gnawa. Cependant, depuis ses origines, cette musique est en perpétuelle métamorphose. En effet, la musique occidentale a eu (et a encore) tendance à se fusionner à la musique Gnawa, sans pour autant prendre le pas sur le côté authentique inhérent au rite Gnawa.
La réalisatrice Rahma Benhamou-El Madani a été initiée à l'esprit Gnawa très tôt, en voyant sa mère entrer en transe : "Je revoyais ces pratiques assez souvent au Maroc dans des lieux différents, et je restais comme marquée par ce glissement dans un monde qui m’échappait. J’en oubliais la rationalité du monde occidental où je vivais", se rappelle-t-elle. Ce n'est que plusieurs années après que la réalisatrice a réellement compris ce qu'était cette transe, en regardant Un Thé au Sahara de Bernardo Bertolucci. Aujourd'hui, il existe "un réel engouement pour cette musique là. La transe est plus douce, mais elle existe. Le public vient chercher cette fuite, cette possibilité de visiter un monde mystérieux", selon Rahma Benhamou-El Madani.
Le documentaire Tagnawittude a été sélectionné dans un grand nombre de festivals, notamment ceux de Montréal et Dubaï, mais aussi au Southern Appalachian International Film Festival aux Etats-Unis ou encore au Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient de Saint Denis.