Très bon film, touchant, renversant. Adrien Brody est juste excellent, bien sûr on ne peut que se sentir toucher par la vie de Henry, qui a ses problèmes mais qui essaye de ne pas craquer et même d'aider les autres à avancer. On peut deviner son envie d'aider les autres (notamment les filles) par le regret de ne pas avoir pu protéger sa mère lors de son enfance... mais va t'il parvenir à sauver tout le monde ?
Le monde universitaire et scolaire en général, est impitoyable. Berceau de la construction des filles en futures femmes et des garçons en futurs hommes, c'est le lieu clé de l'apprentissage. Lorsque Henry, un professeur remplaçant s'engage pour un petit contrat dans un établissement difficile de New York, il arrive avec le détachement nécessaire pour faire face. Le système est en détresse, les élèves sont incompris et les professeurs condamnés à la souffrance éternelle, au désengagement progressif d’une voie qu’ils ont pourtant choisi par passion. Henry ne peut réellement faire face, même avec le détachement dont il fait preuve, car il a lui-même ses propres démons. Son conflit intérieur croise la route d’une jeune prostituée qu’il prend sous son aile. Cet amour, détaché mais protecteur qu’il lui confère, n’est que la réponse à son recul délibéré des autres. Pour autant, il ne manque pas de compassion envers ses élèves ou ses collègues, mais il a bien compris que cela pouvait nuire à sa propre personne. Henry est donc un personnage tragique, un héros moderne qui navigue contre vents et marées dans un radeau déjà branlant. Il ne peut s’en sortir qu’en acceptant ses propres problèmes. Le long métrage trouvera ses faiblesses pour certains dans une certaine récurrence à écumer les poncifs du film d’auteur américain. Mais Tony Kaye, le réalisateur, fait preuve de beaucoup d’engagement envers ses personnages et nous pousse à véritablement les considérer, les apprécier, se montrant empathique à leur égard. Un formidable tableau sur le système scolaire, qui en dit sur tous les rapports humains.
Detachment est un film qui aborde des sujets profonds sur l'éducation ou plutôt les problèmes de l'éducation aux US (seulement là-bas ?) ainsi que le mal-être et les tabous familiaux. Mais il reste extrêmement poétique et "détaché" de tout cela.
De plus, le rôle principal est parfaitement fait pour pour A. BRODY. (est-ce SON rôle ?). Et le reste du casting créé une ambiance, un jeu quasi parfait. L'histoire étant mêlée de plusieurs parcours individuels, ce film est un bon exemple de ce que l'équilibre du jeu peut produire. On a vraiment l'impression d'avoir des personnages construits, réels.
Très bon film qui explique la société d'aujourd'hui avec la détresse des professeurs qui effectuent un des métiers les plus nobles pour une reconnaissance presque nulle. Performance XXL d'Adrian Brody au passage !
Rien d'exceptionnel, j'ai trouvé que le format filmé à la the office collait mal avec le côté tragique du film (trop explicite à mon goût d'ailleurs). Le scénar est pas grandiose mais fait le taff, adrien brody est très correcte et certains autres acteurs surprennent aussi.
L’agonie du système scolaire public américain ne sert, dans Detachment, que de prétexte à un exercice de style abject qui se repaît des maux qu’il représente, filme en gros plan la violence multiforme pour mieux brosser le portrait de victimes et de héros du quotidien qu’une société rejette ou ignore. Voilà une pornographie de la misère comme l’était déjà 21 Grams (Alejandro González Iñárritu, 2003) et comme le sera Capharnaüm (Nadine Labaki, 2018), soit un regard complaisant et « détaché », sans que ce détachement ne se raccorde à la compassion ou à la préservation défendues par Henry Barthes dans le long métrage ; il s’agirait plutôt d’indifférence voire, pire, d’un sentimentalisme gluant et écœurant. Lorsque le générique de fin apparaît enfin, nous sortons avec une impression de démonstration incapable de clarifier son propos et de défendre une thèse qui tienne la route : qu’est-ce que tout cela nous dit ? quelles portes le film ouvre-t-il sur un avenir entre nos mains ? Rien, sinon les égarements intérieurs d’un personnage qui donnent lieu à une obsession de la forme stérile, pleine de caméra à l’épaule avec son cadrage amateur, de longues marches nocturnes mélancoliques et de réflexions sur l’écriture et sur l’art qui témoignent de l’incapacité du réalisateur à se faire artiste. À éviter à tout prix.
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1,5
Publiée le 20 mars 2021
Le problème avec Detachment pour moi était le scénario. Les dialogues et les personnages ne sont tout simplement pas crédibles. Les explosions soudaines des élèves et leurs conversations aléatoires sont tout simplement bizarres. Le sexe dans le bus cracher et menacer un professeur sans répercussion tout cela manquait de réalité et de crédibilité. Ce professeur est un remplaçant qui est détaché de toute émotion en raison du suicide de sa mère. Il a pitié d'une prostituée mineure et la prend sous son aile. Les prises de parole directes face a la caméra et l'impression de caméscope tremblant n'ont pas aidé a ce que j'apprécie cette histoire. En regardant ce film vous pourriez envisager de vous asseoir dans un coin pour réfléchir à la façon dont la vie peut être mauvaise puis de tout rejeter sur les parents sans vraiment essayer de comprendre la situation. Encore une fois ce n'est que mon opinion prenez la pour ce qu'elle vaut...
Un film essentiel qui nous met le nez dans une réalité bien froide. Cependant, j'ai du mal avec les films manichéens, malgré l'intention louable du réalisateur. Autant de tristesse sans échappatoire, c'est particulier.
Dommage....il y avait tout le potentiel pour faire un film "parfait": un bon casting et une bonne idée. Malheureusement la réalisation rate totalement le coche et plombe son propos par des effets lourds et hors sujet!! Musique intempestive, effets de montage, échos... on est totalement coupé, sortis du film, lors de moments qui auraient pu être des sommets de réalisme assez intenses. Les artifices noient la force de l'histoire. Le même scenario avec un traitement plus sobre et naturel aurait donner quelque chose de puissant....mais on se retrouve à la place avec une désagréable impression de bancal.
Je devrais paraphraser Bertrand Blier dans Tenue de soirée.spoiler: "On est tous en cellule. Toi, moi, tout le monde. Et la plus terrible de toutes car pour s'en évader il faut passer l'arme à gauche. Ce n'est pas la peine d'appeler au secours. En liberté, il n'y a pas de gardien. Personne vient. T'es tout seul avec ta honte. Les professeurs et les élèves sont tous logés à la même enseigne. Et confrontés à des problèmes allant au-delà de l'instruction : mal-logement, abus sexuels, dépendance des parents, prostitution, suicide, solitude. Ça fait beaucoup. J'ai eu l'impression après avoir vu Detachment que rien n'est possible. Que tout est voué à l'échec. Qu'il faudrait tout raser et recommencer. Car ces jeunes n'ont aucune ambition, n'ont aucun courage, aucune volonté. Ils se fichent de tout. Autant de leurs professeurs que d'eux-mêmes. Et que leurs parents ne valent guère mieux. Barthes a lui aussi ses propres démons à exorciser. J'ai souligné l'inhumanité de son environnement. Au contraire, lui est une sorte de phare au milieu de la mer. Et le pire, c'est que ça en est suspect. C'est dire le niveau de la société dans laquelle on vit si on en vient à traiter de pervers un prof tentant de consoler une de ses élèves. Le seul d'ailleurs à réussir à répondre à son appel à l'aide. Je ne pense pas que la réalité est aussi noire. Je ne suis pas enseignant. Quand bien même. Si un élève arrive à dire merci à la fin, c'est bien que ça en valait la peine non ?
Ce film est de 2012 ? j'ai eu l'impression de voir un film indépendant américain des années 80... J'avoue que je n'ai pas beaucoup accroché à toute cette misère humaine, je n'ai pas bien compris ce que le film cherchait à montrer. Ce n'est pas tant un film sur l'école, c'est plutôt un film sur un prof remplaçant tourmenté (joué par l'impeccable Adrien Brody) marqué par un évènement tragique de son enfance. Il y a quelques beaux passages, mais la réalisation est déprimante, et les scènes avec les autres profs sont soit grotesques soit obtuses.
Film qui accumule un peu les clichés d une jeunesse perdue. On a un prof torturé au grand coeur qui comprend et sait parler aux jeunes. Sortez les violons, un peu les mouchoirs. Moi je sors de la salle. Je ne reconnais pas la patte du réalisateur d'American history X.