Le réalisateur Ben Lewin a débuté sa vie professionnelle comme avocat avant d'embrasser une carrière artistique. Le natif de Pologne a d'ailleurs fait ses premières armes en tant que réalisateur dans la série Ally McBeal, qui se déroule justement dans un cabinet d'avocats.
The Sessions est basé sur la vraie vie de Mark O'Brien ; paralysé à cause de la polio, Mark a tout de même fait des études brillantes et a écrit des ouvrages, notamment de poésie. Le film s'inspire de son essai "On Seeing a Sex Surrogate" paru dans le Sun Magazine en 1990. Cheryl Cohen-Greene (jouée par Helen Hunt) et Mark O'Brien sont restés de grands amis jusqu'à la mort de l'écrivain en 1999.
The Sessions montre parfois le personnage de Mark O'Brien à l'intérieur de ce qu'on appelle un Poumon d'acier. Cette machine permet à un malade de respirer en cas d'insuffisance de la ventilation pulmonaire, mal dont souffrait Mark à cause de sa polio.
Ben Lewin nous en dit plus sur ses intentions et sur le message du film : "Je n'ai pas fait ce film pour véhiculer de messages à proprement parler ; je voulais simplement créer une résonance avec le spectateur, comme une authentique expérience, pas seulement à travers les personnages du film mais également avec le public qui se souviendra des joies et des douleurs de l'éveil sexuel". En ce sens, Lewin traite avec légèreté un sujet tout de même difficile, la sexualité et la découverte de celle-ci quand on est handicapé à vie.
Pour écrire la partition musicale de son film, Ben Lewin a fait appel à l'un des compositeurs les plus talentueux en la personne de Marco Beltrami. Ancien élève du célèbre Jerry Goldsmith, le musicien a déjà à son actif de nombreux succès. Parmi ses plus célèbres compositions, on peut citer celles de la saga Scream, I, Robot, Hellboy, Mesrine : L'Ennemi public n°1 ou l'oscarisé Démineurs.
The Sessions a reçu le Prix du Public et d'interprétation pour l'ensemble des acteurs au Festival de Sundance 2012, ainsi que le Prix du Public au Festival de San Sebastian 2012. Par ailleurs, Helen Hunt est nominée dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle aux Oscars 2013 ainsi qu'aux Golden Globes (en compagnie de John Hawkes, son partenaire dans le film).
Tout comme le journaliste/poète Mark O'Brien dont la vie a inspiré le film, le cinéaste Ben Lewin a contracté la polio étant enfant. L'histoire de cet homme qui a décidé de vaincre son handicap afin de goûter aux joies du sexe a trouvé une résonance chez le metteur en scène, qui a voulu à tout prix adapter cette histoire au cinéma : "J’ai également été placé dans un poumon d’acier lorsque j’ai contracté la polio, mais je ne m’en souviens pas. Au fur et à mesure, j’ai recouvré l’usage du haut du corps et en partie celui de mes jambes. Je pense que le cheminement émotionnel de Mark lui est propre, mais qu’en même temps, il trouvera un écho chez beaucoup de gens", confie le cinéaste.
Ben Lewin a mis à contribution la dernière compagne de Mark O'Brien, Susan Fernbach, afin que celle-ci lui permette de mieux appréhender la personnalité de son défunt petit-ami : "Susan a été ma source d’information principale sur la personnalité de Mark. Elle a également été une sorte d’âme sœur pour moi au cours de l’écriture du scénario et de la réalisation du film. Elle m’a permis de mieux comprendre Mark et m’a raconté plein d’anecdotes drôles et douloureuses qui lui sont vraiment arrivées", déclare le réalisateur.
Cheryl Cohen Green est interprétée à l'écran par Helen Hunt... Mais la vraie Cheryl a été consultante sur le film et a apporté une aide précieuse au cinéaste Ben Lewin : "Elle m’a véritablement aidé à transformer le film, qui aurait pu être un simple biopic, en une histoire de rapports humains. Avoir sa version de l’histoire a été un atout précieux car le film est devenu le cheminement de deux personnes", confie le metteur en scène.
Mark O'Brien était un fervent catholique et accordait une grande importance à la spiritualité ; cet aspect de la personnalité du journaliste a plu au cinéaste Ben Lewin qui a décidé d'inventer le personnage du Père Brendan (incarné par William H. Macy), homme d'Eglise qui donne sa bénédiction à Mark dans son projet de perdre sa virginité grâce à une assistante sexuelle : "La religion était un élément fondamental de la vie de Mark, et il m’a semblé important de le refléter, tout comme le fait qu’il considérait que le sexe avait une dimension spirituelle. Il est également vrai qu’il entretenait des liens étroits avec des prêtres", explique le réalisateur.
Rusty Schwimmer incarne Joan, une des assistantes de Mark O'Brien. L'actrice et le comédien qui interprète Mark, John Hawkes, ont déjà travaillé ensemble sur En Pleine Tempête de Wolfgang Petersen.
The Sessions met en avant une profession méconnue et sous-estimée, l'assistante sexuelle. Quelque part entre le coach, le partenaire sexuel tarifé et le psychologue, l'assistante propose un service qui peut avoir des vertus thérapeutiques avérées comme le montre le cas de Mark O'Brien : "Je voyais un défi dans le fait de jouer Cheryl comme une professionnelle ordinaire – et une professionnelle qui croit profondément à l’importance de la sexualité dans l’identité humaine. Je ne connaissais pratiquement rien sur l’assistance sexuelle avant de jouer ce rôle et de rencontrer Cheryl. Mais j’ai rapidement découvert qu’il s’agit d’un métier sérieux – même s’il s’aventure sur un territoire délicat – un métier qui aide les gens à guérir", confie la comédienne Helen Hunt.
Afin de se préparer au mieux à entrer dans la peau de Mark O'Brien, l'acteur John Hawkes s'est replongé dans les écrits de l'écrivain : articles, essais, poèmes ainsi que son autobiographie "How I Became a Human Being : A Disabled Man’s Quest for Independence" : "J’en suis venu à le considérer autant comme un écrivain que comme un combattant. C’était un homme qui s’intéressait à la justice, pas uniquement pour les handicapés, mais pour tous. Il voulait mener le bon combat. Il n’était pas non plus du genre à souvent s’apitoyer sur lui-même. Du coup, d’un point de vue d’acteur, il était important de combattre ce sentiment à chaque instant", déclare le comédien.
Mark O'Brien a déjà eu l'occasion de s'exprimer en personne dans un court documentaire réalisé en 1996 par Jessica Yu et intitulé "Breathing Lessons : The Life and Work of Mark O’Brien". Durant les 35 minutes de ce film, Mark parle de son travail, de spiritualité, de sexe, de poésie, etc... Ce documentaire a été une source d'information importante pour l'équipe du film et surtout pour le comédien qui incarne Mark à l'écran, John Hawkes : "J’aurais interprété Mark différemment s’il n’y avait pas eu ce documentaire. Il m’a donné l’occasion de m’approprier sa voix, de voir sa détermination et ce qu’il vivait, et de comprendre la manière dont le poumon d’acier affectait sa respiration", confie l'acteur.
John Hawkes a tenu à simuler le handicap de Mark O'Brien sans l'aide d'effets spéciaux. Pour ce faire, l'acteur a notamment subi la pose d'une balle en mousse de la taille d'un ballon de football appliquée contre sa colonne afin d'obtenir la déformation que provoque la polio. Ce procédé a quelque peu mis en danger sa santé mais "ce que j’ai enduré pour jouer ce rôle n’est rien comparé à ce qu’a vécu O’Brien minute après minute, jour après jour", déclare John Hawkes.