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    Les Crimes de Snowtown
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    Bowen Tyler
    Bowen Tyler

    2 abonnés 112 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 août 2023
    Comment demeurer hermétique et tiède face à tant d'intensité cinématographique? Les acteurs sont extraordinaires et la réalisation évite toute tentation de virtuosité pour ne pas embellir un tel concentré d'horreur. Un film réellement impressionnant.
    kibruk
    kibruk

    150 abonnés 2 582 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2023
    "Les crimes de snowtown" avait matière à être un excellent film mais il a été problématique pour moi sur un point essentiel : la qualité de son écriture. En effet, nombreuses sont les scènes dont on attend le développement et qui ne débouchent sur rien. Voici un petit exemple : un personnage demande à la mère 'tu sais qui je suis?', elle répond 'oui'... sauf que nous spectateur on ne sait pas et que la réponse ne vient pas de façon particulièrement claire par la suite. On est donc très souvent largués par une narration très décousue et régulièrement on ne fait que supposer ce qu'il se passera hors champ sans avoir aucun retour sur ce qu'il s'est déroulé. C'est dommage, car globalement le film est très loin d'être loupé, je dirais même qu'il est plutôt à voir, en ayant conscience que quelques scènes sont assez choquantes et ignobles (on pensera particulièrement à une séquence de torture particulièrement éprouvante) même si le film joue beaucoup du hors champ.
    Mrsgreen73
    Mrsgreen73

    3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 octobre 2022
    Chef d'oeuvre!

    une grosse claque de mise en scène, de direction d'acteurs...d'interpretation, de la photographie à la bande son.
    Ce film est un chef d'oeuvre et enfin je vois du cinéma avec un grand C
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 avril 2022
    On a découvert Justin Kurzel il y a tout juste dix ans avec la claque « Les Crimes de Snowtown », une œuvre coup de poing, choc et sans concession qui s’inspirait de l’un des faits divers les plus horribles qu’ait connu l’Australie. Âpre, intense, glauque et dérangeant, cette œuvre avait marqué durablement les esprits et révélé un auteur. Puis Hollywood l’a remarqué et Kurzel a livré avec son second film, l’exact opposé : une nouvelle adaptation du « Mac Beth » de Shakespeare. Ennuyeux, interminable et raté, sa vision s’apparentait à un véritable chemin de croix. Puis, il s’est ensuite cassé les dents sur du blockbuster avec l’adaptation pas terrible du jeu vidéo « Assassin’s Creed ». Puis vint un film oubliable inédit en France, « Le gang Kelly » avant un retour salvateur avec ce « Nitram ». Kurzel a compris qu’il n’était jamais meilleur que sur ses terres avec des histoires réalistes et sombres. Il reprend donc le même schéma qu’avec « Les Crimes de Snowtown » pour son nouveau film, et à raison. L’Australie (enfin ici la Tasmanie), un fait divers ayant défrayé la chronique dans les années 90 et un traitement appliqué, entre l’aspect clinique et un certain naturalisme : et c’est tout à fait réussi.



    Présenté en compétition à Cannes l’an passé, le film a permis à son acteur principal de recevoir le prix d’interprétation masculine. D’autres acteurs auraient pu l’avoir aussi car sa composition n’est pas non plus inoubliable et effarante mais cela reste mérité. Le rôle de cet inadapté social amateur de feux d’artifices et de jeux dangereux, il le prend à bras le corps et on y croit. Il parvient à nous inquiéter tout en nous faisant avoir pitié de lui. Caleb Landry Jones a donc réussi à rendre humain ce jeune adulte qui va se rendre coupable de cet acte horrible à la fin du film. Sans l’excuser, « Nitram » prend le temps d’ausculter la lente progression psychologique et la descente aux enfers qui vont l’amener à agir de la sorte. On n’ira pas jusqu’à dire que le scénario et la manière dont Kurzel évoque ce cas cherche à culpabiliser la société plus que l’homme, mais c’est assez ambigu pour être intéressant. Et cela permet de remettre la question des armes à feu sur la table de façon assez radicale mais à l’opposé d’un Michael Moore et son documentaire pamphlétaire « Bowling for Columbine ».



    Il faut aussi parler des deux femmes qui vont influer fortement sur la vie du jeune homme, incarnées avec brio par deux actrices impeccables. D’un côté Judy Davis en mère tantôt castratrice, tantôt compréhensive et Essie Davies en riche héritière marginale qui va prendre Nitram sous son aile. La mise en scène de Kurzel est sublime, il filme cette région australienne durant les années 90 avec un goût certain. Entre les couchers de soleil sur ces paysages rares et quelques jolies idées de cadrages, l’esthétisme est là et la beauté des images tranche avec l’horreur de l’épilogue que Kurzel a le bon goût de suggérer. Le film fait la durée idéale et s’il manque peut-être quelques clés de compréhension psychologiques à tout cela, « Nitram » nous cueille du début à la fin. Il y a peut-être un personnage secondaire inutile aussi (le surfeur) mais cela ne perturbe pas le film outre mesure. Il évite donc à raison tout sensationnalisme ou esbroufe pour plutôt se focaliser sur ce qui amène un jeune homme perturbé à de telles extrémités. Un film des antipodes glaçant et qui fait réfléchir.



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    GIJoe
    GIJoe

    107 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 mars 2022
    La réalisation est sobre, tout comme le jeu des acteurs. Rien à voir avec les blockbusters américains au budget illimité. Émouvant, révoltant. A voir
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 708 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 7 juillet 2021
    En regardant le film j'ai remarqué qu'il manquait les moments vraiment choquants de cette histoire qui en ferait quelque chose d'intéressant. Les meurtres sont à peine effleurés et il y a beaucoup de moments manquants. Il n'y a pas grand-chose qui montre que certaines personnes sont même assassinées et le montage est fait de telle manière que ce n'est même pas clair. À plusieurs reprises je me suis demandé pourquoi on se concentrait sur ces moments plutôt que sur les vrais moments qui auraient pu captiver davantage le public. Il y a beaucoup trop de dialogues et pas assez de vraie violence et d'horreur dans cette histoire. Avant le meurtre final le film est coupé en texte blanc sur un écran noir pour vous dire ce qui s'est passé ensuite. Il n'y a rien pour montrer l'enquête de police et rien pour montrer que justice a été rendue aux tueurs mais contraires plein d'autres choses sont montrées qui sont plus qu'ennuyeuses...
    maxime ...
    maxime ...

    250 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mars 2021
    Après les tièdes et pales Macbeth et Assassin's Creed ( surtout celui-là ! ) c'est vers le tout premier film de son réalisateur que mes horizons se tourne cette fois-ci. Résultat, Justin Kurzel manque certainement d'adresse et d'habileté, toutefois il se défend et démontre un certain " savoir-faire " dans la continuité de l'histoire qu'il porte. La captation de la Violence et de son héritage vue au travers d'une dénonciation en banalisation à toutefois quelques largesses ... J'y reviendrai plus tard.

    Tout de suite, c'est bien sur ses prémices que j'ai buté. Cahoteux, faussement implicite puis faussement explicite, Kurzel gratte à tous les râteliers et perd de sa substance d'entrée. Il se rattrape au fur et à mesure, il retombe à chaque fois mais réhausse ses pertes sur ses bonnes idées. Là-dessus, plutôt que de lui en faire le reproche c'est bien sur ses qualités à ne pas baissé le pavillon que je lui trouve un petit quelque chose. Quelques plans par exemple sont très judicieux et font oublier l'étalage grossier de certains autres ... Du coté de la photographie je déteste ce terme mais c'est cependant celui qui me viens là de suite, ses objectifs misérabilistes sont un peu cynique. Il y'a du " vrai ", que l'on soit bien d'accord, on tourne toutefois à une sorte de démonstration. Le guindé sur commande me sort un peu des yeux !

    Après avoir amoché ses aspirations artistiques je suis en revanche volontiers la démarche et sa continuité. Le film tiens le contrôle de son histoire, développe son intrigue sur une base solide, situe ses ambitions et les portent sans trop ramassé de miettes. Hormis sur son début - comme je l'ai déjà mentionné - et sur son écran noir final qui nous en dit trop. Encore une fois cette manie du geste de trop pèse. On regrette forcement cela tant il y'a une réelle question de posé, une analyse forte sur ces gens en vrac, détruit par eux mêmes et par leurs invisibilité pour les autres ... Le regard sur la cruauté transmis tel une passation ne laisse aucun doutes. L'addition de scène chocs, barbares ne se regarde pas le nombril et transpire de son sujet. Je ne l'ai pas tout de suite reconnu, j'ai même pensé son contraire mais j'avais tort.

    Le constat s'applique aux comédiens. Sur un premier coup d'œil, les lacunes sont sans équivoques, mais rien à cirer de ce trop plein en fin de compte. Le sous-texte n'est qui plus est pas vraiment subtil, choix bénéfique car sans trop de nuances superflus. Non, là le corp parle. C'est les larmes de Jamie dans cette bagnole qui m'on fait comprendre qu'importe l'étendu du texte, on ressent et on prend cet effroi pour ce qu'il en est.

    Justin Kurzel n'est donc pas le réalisateur le plus talentueux qui soit je l'avais bien compris avant de voir son premier film Sans nier les réussites de Macbeth c'est bien vers sa chute et son manque de crédit que je me suis arrêté, chose inverse ici. Une besogne qui à défaut d'audace tire à tout va, en fait trop, joue pour beaucoup avec des attentes convenus mais que j'approuve par instant. Quand à son horreur, elle répudie, alors pourquoi la lui reprocher ? Certainement car elle fait écho avec une époque qui ne souhaite plus rien entendre et voir que ce qui l'arrange ... Polémique et indignation de circonstance sont évidemment de pair avec le voyeurisme, Snowtown nous épargne cette décharge.

    Je crois que me voilà un peu rabiboché avec ce réalisateur !
    Xavier M
    Xavier M

    4 abonnés 134 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 février 2021
    Le film est vraiment sombre et sinistre. Il est dérangeant. Décidément le cinéma Australien est bien glauque...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 6 décembre 2020
    Parfaite réalisation pour ce film inspiré de faits réels. Aucune complaisance dans le traitement ; ni gore ni torture porn, des faits certes abominables, mais réels et reconstitués sans voyeurisme. C'est toute la force de ce film terrifiant qui dépeint intelligemment l'effondrement social et psychologique de ses protagonistes. On ne s'en sort pas indemne.
    Shephard69
    Shephard69

    341 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mai 2019
    Après son très esthétique "Macbeth" puis son adaptation correcte du jeu vidéo "Assassin's creed", ma troisième incursion dans la filmographie de Justin Kurzel pour un thriller glaçant, presque dérangeant. En revenant sur le parcours de l'un des tueurs en série les plus tristement célèbres d'Australie, le réalisateur livre une peinture terriblement glauque et sombre d'un quartier pauvre de la ville d'Adelaïde entre misère sociale assez extrême, drogues, alcoolisme et abus sexuels. Un film rude mais qui pose la question de l'émergence innée ou environnementale du mal. De prime abord assez commun, un ensemble qui n'offre que peu de répit au spectateur, réaliste, éprouvant mais étrangement magnétique malgré un rythme bien lent. Daniel Henshall, dans le rôle du criminel John Bunting, est assez incroyable de noirceur et d'électricité. Peut-être pas aussi puissant que le long-métrage de David Michod "Animal kingdom" sorti la même année mais tout de même bien marquant.
    John D
    John D

    4 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2017
    Un air de Ken Loach & Haneke à la sauce Australienne. Le vrai tueur est presque plus la misère sociale que le psychopathe. Celui-ci ne fait que dérouler la pelote d'un monde glauque ou les repères sociaux et familiaux sont à l'agonie. C'est l'histoire d'un jeune, désœuvré et blessé, dans la main duquel on mets à la fois l'arme de la vengeance et le responsable d'une grande détresse, et de deux psychopathe déshumanisés qui tentent de l'attirer dans leur monde. Que reste-t'il de la part d'humanité du jeune ? Se laisse t'il vraiment entrainer ou résiste-il aux assassins mais aussi, finalement, à un monde de misère sans espoir ? Certains ont vu une ou deux scènes choquantes, gores et complaisantes, objectivement quiconque à déjà vu un film d'horreur (ou même un film de Tarantino qui dégouline d’hémoglobine ) a vu pire. La scène éventuellement "sanglante" n'est pas filmée avec complaisance mais plutôt en entier, ce qui a du sens par rapport au film puisque le jeune influençable va y être mit à l'épreuve. Le genre d'épreuve ou les actes ne sont pas sans conséquences et surtout pas forcément celles souhaitées : libératrices. Bref, le film n'est pas si mal mais ceux qui veulent voir "Saw" ou "Massacre à la tronçonneuse" vont être déçus.
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    297 abonnés 3 152 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 mai 2017
    Je n'ai pas du tout accroché à ce film australien...trop spécial pour moi !! Les scènes se succèdent et sont sans intérêt !! Une horreur...Le sujet de fond est, lui, intéressant mais traité de façon étrange et perverse !! Un film bizarre sans scénario digne de ce nom qui m'a profondément ennuyé !! C'est long, beaucoup trop long !! Un calvaire...
    Cine vu
    Cine vu

    145 abonnés 580 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 janvier 2017
    Quand la cruauté prend du plaisir

    " Les Crimes de Snowtown » est un film dérangeant, effrayant dont on détourne les yeux plus d’une fois. On navigue dans la misère d’une banlieue australienne gangrénée par la drogue et le chômage.

    Elizabeth, mère divorcée, peine à faire vivre ses quatre garçons, mais elle semble déterminée à les protéger.
    Voilà qu’elle s’entiche d’un bon gars, celui qui pourrait presque ressembler au beau-père idéal. Il encourage le plus grand, joue avec le plus petit.

    Jamie, adolescent de 16 ans, est maltraité et abusé sexuellement. Il va rapidement développer pour John de la fascination; il est à la recherche d’un modèle paternel.

    On découvre que John traque les prédateurs sexuels, il en fait une mission obsessionnelle. Il a deux acolytes, deux paumés qui ne font qu’appliquer les ordres.
    Dans le quartier, John organise des réunions où chacun dénonce son voisin ou un pédophile du coin. La justice est appliquée dans un salon miteux entre bières et gâteaux secs. Puis s’organise une mise à mort dirigée et décidée par John Bunting. Il s’imagine justicier seulement mais il met un peu trop le coeur à l’ouvrage et on découvre le plaisir sadique qu’il prend à torturer et tuer ses proies. Il va manipuler Jamie. Le gamin perturbé n’est pas forcément convaincu par les sanctions de son mentor, mais il est piégé et va le suivre dans ce cauchemar pour ne pas le décevoir. La colère ne gronde pas chez lui et il suit avec effroi et désespoir.

    Rien ne nous est épargné; les images sont crues, la lumière est glaciale et la haine est palpable. Un sale film qui nous remue et que l’on voudrait vite oublier. L’histoire est vraie, Justin Kurzel nous fait naviguer dans les eaux troubles de la folie meurtrière.

    J’ai pensé à « Animal Kingdom » de son homologue australien David Michôd. Faut-il tout montrer au cinéma ? Un film à ne pas exposer aux moins de 16 ans sans aucun doute, mais pas que, car les âmes sensibles risquent de ressortir bouleversées. Une réalisation trash mais sans détour, l’intégrité d’une certaine réalité pointe son nez.
    Cyril J.
    Cyril J.

    27 abonnés 625 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 septembre 2016
    Inspiré de l’abominable histoire de John Bunting, tueur en série australien condamné en 2003, Justin Kurzel pénètre dans l’intimité de sa vie de « famille » avec autant de noirceur glacée que de chaleur familiale. Personnage aux multiples facettes, l’homme parvient à soutenir et aimer une famille de Snowtown, banlieue populaire d’Adelaïde, composée d’une mère vivant en déni vis-à-vis de ses enfants violés et déstructurés par son ancienne vie. Séducteur et paternel, il entreprend de construire l’éducation et le sens de la justice au fils ainé en se débarrassant de tout ce qu’il considère comme tares de la société. Après ses viols et traumatismes passés, l’ado se partage entre l’apprentissage ambigu, malsain et complice des tours de moto et des bons petits plats d’un coté, et des mises en scènes meurtrières, des supplices étudiés et des condamnations de pédophiles, toxicomanes, sdf et malades mentaux de l’autre. Quelle horreur devient la plus pire entre les excès de pédophilie ou ceux d’homophobie ?
    Film qui choque et bouleverse, dont la mise en scène très intimiste adopte un style bien à lui. Il insiste autant sur les longueurs, les tortures et les repas entre amis, qu’il ne subit de raccourcis volontaires, d’amputations chronologiques et de changements de cadences. Insister autant sur les non-dits, la suggestion et l’arythmie du jeu finit hélas par faire perdre une partie du film.
    Kloden
    Kloden

    128 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 janvier 2016
    Un peu vain et sans propos véritable, ce Snowtown est très difficile à appréhender. Il m'est difficile de voir autre chose qu'une simple envie de préserver tout son potentiel dérangeant dans ce refus de trouver une direction à cette histoire de déshumanisation et de meurtres répétés. C'est pourquoi je suis progressivement sorti de ce premier film de Justin Kurzel, un peu dubitatif sur la légitimité de l'ensemble et de moins en moins choqué à mesure que je comprenais que ces images, même inspirées de faits réelles, ne servaient ici que la carrière d'un jeune metteur en scène plutôt que sa réelle envie de nous chuchoter, le temps d'un cauchemar, l'universalité du sordide de sa banlieue white trash. C'est dommage, parce que la mise en scène de l'australien respire le cinéma. Certains plans extérieurs font même l'effet assez hypnotique d'un monde en stase, hébété, qui se conjugue à l'autisme et à la paralysie des personnages pour donner aux yeux qui le regardent une sensation d'entrave qui empêche le spectateur de fuir. Malade, l'Australie de Snowtown n'en demeure pas moins, pendant une bonne partie du film, le seul endroit existant au Monde, un univers méprisable mais inévitable, avec lequel il faut bien apprendre à composer. Si Kurzel avait téussi à faire tenir tout ça sur la longueur, j'aurais pu ressortir de Snowtown lessivé. Hélas, on est assez loin du compte, cette fable sur la violence ordinaire ratant quelque peu le coche de maintenir son crescendo jusqu'au bout, en dehors d'une ultime scène qui ouvre de façon horrible la porte sur les meurtres réels qui s'en sont suivis. Symboliquement, bien sûr, par un plan d'une porte qui se referme, celle de l'humanité et de la simple possibilité d'agir sur la suite de l'histoire, qu'on ne peut qu'aujourd'hui regarder avec perplexité et dégoût. Dommage, on n'est à mon avis pas passé loin d'un grand film.
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