Le tour d'Europe de ce cher Woody Allen se poursuit. Des vacances romaines pour le cinéaste qui célèbre, dans To Rome with Love, l'amour, le désir, la volupté, l'art, la beauté, la jeunesse etc, avec un mélange d'ironie, de cynisme et de sincérité. Allen est un esprit libre, il l'a toujours été, et peu importe si son film témoigne d'une certaine désinvolture, de dilettantisme, parfois, tellement son insouciance est l'apanage de ceux qui n'ont plus rien à prouver, qui se contrefichent des modes, et plus grand chose à craindre, si ce n'est la mort, mais comme il lui a déjà réglé son compte à plusieurs reprises, elle aussi peut se tenir à carreau. Mieux vaut en rire et porter un toast, un bon chianti de préférence, à la vie, jusque dans ses petites mesquineries, mensonges et accommodements. En entremêlant plusieurs histoires, le film est évidemment inégal, éparpillé et sujets à de brusques chutes de rythme. Mais rien que pour deux idées de génie (le ténor sous la douche, l'anonyme qui devient célèbre du jour au lendemain), beaucoup lui sera pardonné. Allen a même réussi à canaliser la fougue intempestive de Benigni, c'est en soi déjà un bel exploit.