Il est peu dire que j'ai vu peu de films brésiliens dans ma vie, il fallait donc bien un « incontournable » tel « Central do Brasil » pour enrichir ma culture sur le sujet. Et sincèrement, j'en attendais plus. Si le film a quelques belles qualités et de vrais atouts, je ne comprends pas réellement l'engouement autour. Est-ce justement parce qu'il vient d'Amérique du Sud ? J'avoue l'avoir trouvé parfois un peu mou, pas toujours très bien réalisé voire maladroit, notamment dans la relation unissant les deux héros. Alors je ne dis pas : ça change des gentilles relations adultes-enfants que l'on se cogne à longueur de temps, certains répliques ne manquant pas de piquant. Mais pour le coup, c'est trop, voire inutilement cruel par moments, m'empêchant de m'attacher autant que prévu à eux. C'est toutefois nettement mieux sur la seconde partie, et même si l'on revient à une forme de normalité dans le récit, on s'intéresse également plus à ce qui se passe, à l'avenir de l'un et de l'autre... De plus, Walter Salles porte un vrai regard sur son pays, ce voyage recelant une richesse de paysages aussi impressionnante que la terrible pauvreté qui y est parfois décrite, sans oublier l'importance démesurée de la religion, à l'origine d'une très jolie scène, d'ailleurs. Enfin, la qualité de l'interprétation est également pour beaucoup dans la (relative) réussite du film, le jeune Vinicius de Oliveira et surtout la remarquable Fernanda Montenegro apportant une grande d'authenticité à ce road movie pas vraiment comme les autres. De belles choses, donc, même si, au vu du statut dont bénéficie l'œuvre, je suis ressorti de la salle (oui, je l'ai vu au cinéma) pas mécontent, voire touché, à défaut de l'avoir été par la grâce espérée. Un bon film, sans être un grand.