Le minimum syndical pour une "comédie romantique" est la légèreté. Or ce "Paris-Manhattan" est pataud, décousu, avec "effets" lourdement serinés (la famille d'Alice est censée être "originale" : si les protagonistes ne le rappelaient pas régulièrement pour s'en convaincre - et en convaincre le spectateur - on peut dire que cela ne sauterait pas à l'oeil !). Sophie Lellouche a voulu par ailleurs innover en faisant dialoguer son héroïne avec un "ami imaginaire" illustre, Woody Allen soi-même (mais on ne comprend pas bien le pourquoi d'un tel engouement chez la jeune femme, qui n'a pour sa part d'"allenien" que le prénom). Le procédé, à défaut d'être unique, représentait un effort louable de fantaisie. Essai non transformé, car la réalisatrice (et coscénariste) n'en tire qu'un parti paresseux (voir à titre de comparaison l'emballant "Looking for Eric" de Ken Loach, sur une idée de base similaire). Une étoile, mais pas plus, pour une partie de la distribution : Michel Aumont (tellement de métier qu'il passionnerait même en lisant l'annuaire !) et Alice Taglioni (qui fait ce qu'elle peut pour donner un peu de tonus à cette romance pâlotte et poussive à souhait). Patrick Bruel déçoit (déjà au physique : un peu trop « passé-fleur »), étant loin de faire son « maximum »…. tout comme les seconds rôles, effacés ou caricaturaux.