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P. de Melun
57 abonnés
1 144 critiques
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3,5
Publiée le 30 mars 2024
Il y a des œuvres cinématographiques qui plaisent au plus grand nombre et des films intimismes aux multiples paraboles qui ne s’adressent qu’à une catégorie de spectateurs qui ne cherchent pas nécessairement l’action, le bruit et les effets numériques. Ce long-métrage fait partie de ces films avec très peu de personnages (6 dont deux chats), un décor minimaliste (un appartement avec un ascenseur en panne) et 2 fils conducteurs, le temps qui passe avec la vieillesse qui isole et les conflits intergénérationnels liés à l’argent. Passant de situations cocasses aux scènes pathétiques, les images filment les frontières de l'âme délabrée de la vieillesse, le rapport de l'être humain à la vie, la blessure intime d’une vieille femme qui traîne avec elle le manque d'amour qu'elle n'a pas su donner à son enfant. "Les vieux chats" brosse ainsi une peinture sans concession d’une relation conflictuelle entre une mère et sa fille non désirée. Cette approche ne nous laisse pas indifférente et nous renvoie à nos propres turpitudes autour du temps qui passe et aux regrets que l’on peut avoir. Les acteurs sont tous excellents avec une mention spéciale pour Belgica Castro, monument du théâtre au Chili qui exulte dans son rôle de vieille dame. A voir pour ceux qui aiment ce genre d’essai, moi j’ai vraiment bien apprécié…
Pénétrer l'intimité d'un couple n'est jamais chose facile, même au travers de la fiction, tellement le sentiment d'être passé à côté de l'essentiel ajouté à la culpabilité du voyeurisme peut très vite amener l'exercice à la limite de l'indécence. Le quatrième âge, celui où les choses se figent et où la mort se faufile à travers les interstices du plancher est d'un accès encore plus délicat. Michael Haneke qui affronte toutes les réalités sans jamais détourner le regard ni sa caméra, a réussi avec "Amour" en 2012 un film magnifique en scrutant au plus près le chemin de la perte de soi et de l'autre que doit affronter un couple de la bourgeoisie parisienne dans son appartement haussmannien devenu mausolée . Les deux jeunes réalisateurs chiliens, Sebastien Silva et Pedro Peirano, déjà remarqués avec "La nana" (2009) avaient un peu avant Haneke effleuré le sujet avec "Les vieux chats". Les deux gros matous qui offrent son titre métaphorique au film, sont les maîtres de l'appartement d'Isidora (Belgica Castro) et d'Enrique (Alejandro Sieveking). Tenaillés par la faim, ils nous ouvrent la porte de la chambre à coucher de leurs maîtres qui font la grasse matinée. Enrique plus jeune et alerte lit tranquillement pendant qu'Isidora sort difficilement d'un rêve qui la hante depuis qu'elle sent Madame Alzheimer prendre possession de son esprit. C'est une journée comme les autres qui s'annonce avec son cortège de rites comme la prise massive de médicaments qui semble désormais devenue obligatoire pour aborder sagement la fin de vie avec le corps anesthésié de ses sensations, préparation lente à l'issue fatale. La panne d'ascenseur ajoutée à la visite impromptue de Rosario (Claudia Celedon), la fille d'Isidora va venir perturber cet ordonnancement routinier. L'occasion pour les deux cinéastes de nous dévoiler progressivement la blessure intime de la vieille femme qui traîne avec elle le manque d'amour qu'elle n'a pas su prodiguer à sa progéniture. spoiler: Une Rosario cocaïnomane, venue avec sa compagne Beatriz (Catalina Saavedra) se faisant appeler Hugo, dans le but de convaincre sa mère de lui laisser la jouissance de l'appartement dont elle estime devoir hériter avant l'heure . L'arrivée en trombe de la jeune femme et sa brutalité à l'égard de sa mère crée un malaise que l'on peut aisément comparer à celui ressenti à la vision du "Festen" de Thomas Vinterberg (1998) qui lui aussi explorait les secrets tabous de la cellule familiale enfouis sous l'apparence ripolinée de rapports convenus. Sspoiler: i tout est fait dans un premier temps pour placer le spectateur en rejet face à l'attitude d'une fille cupide tentant de profiter de la faiblesse d'une mère âgée et fragilisée , le scénario habilement construit nous rappelle que rien n'est jamais aussi simple que ce que l'on voie et qu'autrefois le rapport de force était inversé entre Isidora et Rosario, éclairant ainsi les rapports entre les deux femmes sous un autre jour. Sans jamais juger, "Les vieux chats" nous montre que même arrivées à une tension paroxystique les rancœurs peuvent toujours s'apaiser si l'amour est encore présent. La force de cette tragédie familiale, loin de l'aspect factice du très surestimé "Carnage" de Roman Polanski (2011), n'aurait sans doute pas été si frappante sans la performance vériste des quatre acteurs, rendue possible par la sagesse des deux réalisateurs qui ont accepté de tourner dans l'appartement de Belgica Castro avec ses propres chats et son mari (Alejandro Sievenking) afin de permettre à l'actrice très âgée (90 ans) de supporter un rôle avec une charge émotionnelle si lourde à porter. Certains critiques ont souligné le mélange subtil entre drame et comédie un peu à la manière d'Almodovar. Cette assimilation ne saute pas obligatoirement aux yeux, ce qui n'enlève rien à la qualité du film.
Un huis-clos intéressant, un vireux couple, deux vieux chats, des vies qui se traînent et subitement, histoire de booster la lenteur, l'arrivée de la fille et de sa compagne : conflit, difficulté d'être, de se comprendre, ligatures du passé, un choc, mais en fin de compte c'est l'amour qui gagne et c'est bien ainsi.
Ne pas se décourager, après une mise en place un peu longuette, mais finalement nécessaire, le film vaut vraiment la peine d'être vu. On est au début touché par cette vieille femme et on déteste sa fille,mais tout n'est pas si simple .Lorsque ressurgissent les démons du passé, les regrets et les oublis, l'Humain refait surface et on compatit avec sa fille, sa tristesse et ses erreurs également. Un beau film nécessaire, porté par des comédiens exceptionnels, principalement Belgica Castro qui porte le film par sa présence.
Un film d'une rare justesse et finesse psychologique qui évoque à la fois la comédie italienne et l'univers d'un Hanneke. Le malaise s'instaure très vite et la férocité des relations familiales est quasiment aussi traumatisante que l'alzeimer de la mère. Au travers de ce huis clos intimiste, on devine toute l'âpreté et la cupidité de la société chilienne de l'après Pinochet. Tous les comédiens sont impeccables, chats compris. On ne ressort pas totalement indemne de cette tranche de vie. Du grand art.
Isidora et Enrique, un couple de personnes agées, vivent avec leur chats dans leur appartement de Santiago du Chili. Isidora perd chaque jour un peu plus pied, une sorte d’alzheimer jamais nommé. La fille d’Isidora , lesbienne droguée, vient, accompagnée de sa petite amie, rendre visite à sa mère et son beau père dans l’espoir de récupérer l’appartement et l’argent qui va avec.
Une histoire pathétique et dure, pas toujours très fine mais parfaitement interprétée. Présentée comme une comédie acide. Pour l’acidité j’ai bien vu, pour la comédie je ne dois pas avoir le sens de l’humour chilien. Aussi sur : http://zabouille.over-blog.com
Le film ne laisse pas indifférent. Il ne le peut pas. Il nous renvoie à notre propre vieillesse à venir, à la relation que nous avons avec nos parents. Parfaitement interprété, dans les lieux de vie de Belgica Castro (il faut écouter Pedro Peirano expliquer les conditions du tournage), ce film chilien est un petit bijou, sans concession, sans stéréotype ni caricature. A ne pas manquer. On peut juste regretter qu'il soit si peu diffusé en France.
Très peu de films abordent la vieillesse sans verser dans le mélo ou le misérabilisme patenté. L’Amérique du sud nous livre un vision cruelle des personnes âgée. En proie à des pertes de mémoire, convoitée par une progéniture sans scrupules. Une jeu de massacre version trotteur à l'humour pince sans rire redoutable. Mais au-delà de ce règlement de compte, il y a la relation aux ainés. Des intimes en fin de vie qui malheureusement approchent de la sénilité. La fille va-t-elle en profiter ou entamer un processus de rédemption ? Le dernier quart d'heure apporte des éléments de réponse avec un constat triste mais lucide. Un très "joli" film.
Très bon film qui dépeint la déchéance de la vieillesse avec justesse ! Quelques longueurs malgré tout mais un film sombre dont on ressort plus jeune et effrayé par les petites pertes quotidiennes que nous impose le temps !
Avec Les Vieux Chats, Sebastián Silva renouvelle le cinéma d'épouvante en l'adaptant à un public vieillissant qui ne va pas tarder à vérifier par lui-même si les facéties d'outre-tombe ne sont pas une alternative réjouissante à la maladie d'Alzheimer, bien que ce soit la seule qui sache se faire oublier. Brisant sans complexe les codes du genre, il filme dans une lumière crue les visages sanguins et tavelés de personnages monstrueux aux regards tantôt hallucinés, tantôt grimaçants, qui s'entredévorent autour de l'héroïne, une beauté octogénaire dont le sourire ravi renvoie au spectateur l'image atroce de la sénilité précoce qui l'attend s'il continue à regarder la télé. [...] La suite et mes autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net/ [...] Ah ! Si seulement la grand-mère avait eu de longues dents, le grand-père des griffes acérées et la fille les lèvres purpurines de Bérénice Béjo quand l’œil charmeur d'un jardinier espion les fait s'épanouir, gonflées d'un amour palpitant, sur des délices sanguins qu'un vampire rassasié eût encore dégusté sans cacher son plaisir ni même claquer des crocs. Ah ! Si au lieu de satisfaire à la mégalomanie de la star productrice en lui offrant une scène de la Dolce Vita pour grabataire sénile, le réalisateur avait plongée une Anita Ekberg, même argentine, dans une fontaine rouge encerclée par une foule fellinienne cherchant à noyer la beauté qu'ils jalousent. Ah ! Si seulement le fond de teint de la vieille n'avait pas été waterproof. [...] La suite et mes autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net/ [...] Bien sûr, on peut se contenter de croire l'attaché de presse qui tente de nous vendre un film néo-réaliste, tourné en Dogme95, sur la recherche éperdue de reconnaissance et d'amour maternel que la frustration transforme en haine, sur la violence nécessaire à l'acceptation de modes d'expression antagonistes. Mais dans ce cas, à quoi bon fréquenter les salles obscures si nul frisson ne les parcourt, si de cette nuit factice et provisoire ne surgit l'effroi cathartique qui seul rend supportable l'horreur du quotidien qu'étalent les JT sur leur écran minuscule comme un américain moyen son beurre de cacahouètes sur ses pizzas à l'ananas ? [...] La suite et mes autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net/ [...] Ce film a cependant le mérite de poser clairement un question trop souvent éludée au cinéma : doit-on courir dans les escaliers quand la Mère Michel a perdu son chat et que l'ascenseur est en panne ? [...] La suite et mes autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net/ [...]
Extrèmement parlant... Une belle plongée dans des rapports conflictuelles entre mère et fille. Le thème de l'alzeïmer y est légerment mais très certainement soulevé. Le thème du vieillir en couple aussi. Nous sommes bien conduit et de manière très émouvante dans ce "jeu" du chat et de la souris... Retournant.
Voici un film modeste en apparence. Il est en effet réduit à un intérieur et à un extérieur. L'intérieur, c'est celui d'un appartement situé dans un quartier résidentiel de Santiago; l'extérieur - qui ne constituera le cadre de l'intrigue que dans la deuxième moitié du film - est constitué par un jardin public situé en face de l'appartement et comportant une bien jolie fontaine qui pourrait avoir quelque intérêt dans la narration. Un couple - une vieille femme et son compagnon - est dérangé dans sa paresse matinale par un coup de téléphone de la fille de la femme en question. Rien de réjouissant, surtout pour le compagnon qui n'éprouve aucune tendresse pour la jeune femme. D'autant que celle-ci sera rejointe peu de temps après par sa compagne, Beatriz, qui préfère répondre au doux nom masculin de Hugo. Almodovar pas loin... Rapidement on comprend qu'un complot se trame qui vise à faire signer à la mère atteinte de la maladie d'Alzheimer l'acte de vente de l'appartement. Difficile de faire plus simple: peu de personnages, des décors somme toute banals, une intrigue qui ressemble plus à celle d'une nouvelle qu'à celle d'un roman. Et pourtant des personnages complexes, chargés d'affects, des décors lourds de symboles et même de références cinématographiques ("Psychose" et "La dolce vita" pour ne dégager que les plus évidents), une intrigue qui ne donne jamais dans le convenu. C'est donc un film passionnant qui se regarde avec la gourmandise des "vieux chats" tout à leurs croquettes et merveilleusement servi par des acteurs d'exception. Mention particulière pour le couple de vieux qui incarne à la perfection le drame de la vieillesse et de la dépendance.
Un film espagnol très spécial sur une visite d'une femme à sa mère âgée, dans le but de lui sous tirer de l'argent, et tout ça sous forme de huit clos. L'idée est sympa, mais la fille joue affreusement mal avec son air de bulldog enragé. Elle ne parle pas, elle hurle, elle aboie...