Entre 1975 et 1979, le régime des Khmers rouges a causé la mort d'environ 1,8 million de personnes, soit un quart de la population du Cambodge.
Après la sortie de S21, la machine de mort Khmere Rouge, que Rithy Panh réalisa en 2002, le cinéaste voulut accorder une sorte de droit de réponse à l'homme vers qui tout convergeait. Il a donc laissé, dans ce documentaire, carte blanche à cet ancien dirigeant khmer rouge. Absent du film de 2002, où les rares survivants du génocide interrogeaient leurs anciens tortionnaires, Duch se retrouve ici seul face à la caméra, pour exposer son point de vue, évoquer ses souvenirs, ses convictions, ses méthodes, ses doutes et ses souffrances.
300, comme le nombre d'heures de rush dont le cinéaste Rithy Panh disposait à la fin du tournage. Après avoir procédé à un montage méticuleux, s'étalant sur plusieurs semaines, le réalisateur et son équipe n'ont conservé que 90 minutes d'images de cette confession unique faite par cet ancien dirigeant khmer rouge.
Kang Kek Iew, alias Duch, a été un dirigeant essentiel du violent régime des Khmers rouges, entre 1975 et 1979. Le film expose son point de vue personnel et les raisons qui l'ont amené à participer à cette impitoyable dictature : "Je vais vous en dire plus que vous n’aimeriez en savoir, je ferai de vous les témoins attentifs, et impuissants, de ce qui s’y passait, je ne vous épargnerai rien, pas même les détails comme à aucun de ceux qui sont passés ici", annonce-t-il d'emblée.
Duch, le maître des forges de l'enfer a été présenté en Sélection officielle, hors compétition, au festival de Cannes 2011.