On aurait pu penser que Le Monde nous appartient s'inspirerait de l'affaire Joe Van Holsbeeck (un adolescent assassiné en pleine gare), mais le réalisateur s'en défend : "Hormis le fait qu'il y a une agression au couteau pour un motif matériel, le film n'a aucun point commun avec ce fait divers et avec la vie de ceux qu'il concerne. " "Notre film, ce n'est pas un fait divers, c'est tous les faits divers !", explique-t-il.
Pour réaliser la bande originale du film, Stephan Streker a fait appel à l'auteur et compositeur belge Ozark Henry. Un choix évident pour le réalisateur qui ne cache pas son admiration pour le musicien: "Dès l'instant où j'ai commencé à écrire, j'ai eu la voix d'Ozark en tête. Et cette voix ne m'a plus quitté pendant tout le processus d'écriture. C'est un artiste que j'ai découvert il y a déjà longtemps et dont la sensibilité m'a parlé tout de suite. J'ai ressenti comme une étonnante intimité par rapport à son travail." Ozark Henry s'est fortement impliqué dans la réalisation du film, en participant à toutes les étapes de production. La bande originale a par ailleurs donné lieu à la réalisation d'un album.
Si le réalisateur a fait le choix d'intituler son film "Le monde nous appartient", c'est parce que cet adage familier convient à la personnalité et la situation des deux personnages principaux. Il explique : "Le titre correspond à leur état d'esprit à l'instant où ils sont appréhendés dans le film, puisque Julien est à un moment décisif de sa vie (...) et Pouga est à un moment où il est mis en situation de remplacer son père pour réussir un coup important."
La séquence au cours de laquelle tous les personnages chantent en cœur le titre "Hvelreki" ne devait pas figurer dans le film. Elle n'existait pas au moment de l'écriture du scénario. Le réalisateur a hésité à l'inclure, pensant qu'elle se rapprochait beaucoup d'une scène du film de Paul Thomas Anderson, Magnolia. Il a vite changé d'avis : "Ce qui m'a décidé, c'est qu'on était en plein dans le cœur du sujet du film: derrière tout ce qui nous sépare, il y a quelque chose qui nous unit tous. Et donc, faire participer tous les protagonistes à un instant de communion qui précède le drame, je trouvais que c'était juste. Je trouvais que cela servait le film."
Les deux légendes de football qui apparaissent dans le film ne sont autres que Jacques Teugels et Maurice Martens. Aujourd'hui retraités, les deux joueurs étaient membres des Diables Rouges, l'équipe nationale de football de Belgique, dans les années 70/80.
Le Monde nous appartient marque les retrouvailles de Vincent Rottiers et Olivier Gourmet, qui s'étaient déjà croisés sur le tournage de La Marche de Nabil Ben Yadir. Retrouvailles également entre Vincent Rottiers et Reda Kateb, tous deux crédités au générique de Qu'un seul tienne et les autres suivront, sorti dans nos salles en 2009.