Avec Free Radicals, Pip Chodorov désire rendre accessible au plus grand nombre le cinéma expérimental : "On croit que ce cinéma est élitiste, qu'il faut être formé. En fait non, tout est compréhensible, il faut juste un peu s'accrocher, admettre qu'il y a un certain cinéma qui se rapproche plus de la poésie (...) c’est un film pour "débutants"", explique-t-il.
C'est en voyant le film The Soul of a Man (documentaire sur les chanteurs de blues américain) de Wim Wenders que Pip Chodorov a eu l'idée de réaliser Free Radicals : "J'ai trouvé formidable de rendre hommage à des gens qui ont transformé la musique, qui sont demeurés pauvres de leur vivant et qui aujourd'hui revivent grâce à ce film. Je me suis dit qu'on devrait faire cela pour ces cinéastes méconnus", explique le cinéaste.
Le réalisateur de Free Radicals a préféré arrêter son exploration de l'histoire du cinéma expérimental à la fin des années 70 : "Je ne voulais pas trop m'aventurer sur des périodes trop récentes car il y a un choix énorme à faire parmi tous les réalisateurs en activité. Il n'y a pas une histoire mais plusieurs qui vont dans trop de directions", explique Pip Chodorov.
Free Radicals est aussi le nom d'un film expérimental réalisé par Len Lye en 1958.
Malgré la montée en puissance du numérique, Pip Chodorov tient à rester fidèle à la pellicule 35mm, avec laquelle il a filmé Free Radicals : "Le numérique c'est des zéros et des uns et il y a un voile d'informatique entre. Ce n'est pas physique, c'est virtuel. On peut faire des choses magnifiques, miraculeuses, mais ce n'est pas pareil."
Free Radicals est passé par de nombreux festivals, de Rotterdam à Londres, où il a souvent été bien reçu, ce que Pip Chodorov souligne avec humour : "Cela m'a valu de me retrouver souvent dans le top ten du prix du public à côté de films comme Black Swan."