Headshot : les secrets du tournage

Pen-ek Ratanaruang est un cinéaste thaïlandais reconnu. Headshot est déjà son 9ème long métrage. Révélé en 2002 avec son film Monrak transistor, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes. On lui doit également Last Life in the Universe en 2004, qui valut le prix d'interprétation à Tadanobu Asano dans la section A contre-courant du Festival de Venise.

Headshot est l'adaptation d'une nouvelle de Win Leowarin, "Rain Falling up the Sky". Le héros de cette histoire, Tul, a une particularité originale : il voit littéralement le monde à l'envers après avoir reçu une balle dans la tête qui l'avait plongé dans le coma.

Il s'agit de la deuxième collaboration entre le comédien Nopachai Chaiyanam et le réalisateur Pen-ek Ratanaruang après La Nymphe en 2009. Le cinéaste thaïlandais et l'acteur sont devenus de grands amis. Selon Ratanaruang, Chaiyanam est un comédien "intelligent, instinctif et très engagé."

Pen-ek Ratanaruang aime les effets de style liés à une esthétique qui confine à une ambiance digne des plus grands films noirs. Headshot ne fait pas exception à la règle à une différence près : il contient des scènes de gunfights dignes des films du spécialiste des fusillades esthétisées, le grand Johnnie To (Election 1 ; Vengeance...). Le metteur en scène navigue donc entre deux genres totalement opposés et effectue ainsi un véritable travail en matière de mise en scène.

Headshot a été nommé à de nombreux festivals prestigieux, dont le Festival international du Film Policier de Beaune en 2012, le Festival du Film Asiatique de Deauville la même année, ou le Festival international du film de Tokyo en 2011. Pen-ek Ratanaruang est ainsi un habitué des grandes manifestations du cinéma. En effet, le metteur en scène cumule plus d'une trentaine de nominations grâce à ses films, tels que La Nymphe, nommé dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes 2009 ou Vagues invisibles, en course pour l'Ours d'or à la Berlinale 2006.

Headshot, avec son postulat de départ (un homme avec un handicap lié au cerveau et à la vision doit mener l'enquête), rappelle étrangement Memento, le long métrage de Christopher Nolan avec Guy Pearce. Dans ce film, le personnage campé par Pearce souffre d'une forme rare d'amnésie. Incapable de se souvenir des évènements récents, il doit user de différents stratagèmes pour résoudre son enquête.

Le cinéaste Pen-ek Ratanaruang a confié qu'il n'avait que 9 films en tête. Le Thaïlandais en a déjà réalisé 7, il ne lui en reste donc plus que 2 : "J’ai toujours dit avoir seulement neuf films en moi. Ensuite, je pourrais écrire des bandes dessinées, faire du jardinage... Quoi que je fasse dans le futur, je continuerai à faire du "cinéma", mais d’une façon différente, sans caméra. Je continuerai à questionner les choses", dévoile le metteur en scène.

Pen-ek Ratanaruang a révélé que l'auteur de la nouvelle dont Headshot est adaptée s'est inspiré des films noirs américains avec James Cagney, Humphrey Bogart et Robert Mitchum. Afin de ne pas dénaturer l'histoire originale, le cinéaste a décidé de conserver et de retranscrire cet aspect dans le film.