Ici-bas : les secrets du tournage

Céline Sallette, qui campe le personnage de Sœur Luce dans le film, s'est surprise à prier avant et même pendant le tournage ! Confession d'une actrice habitée par son personnage : "La veille du premier jour de tournage, j’avais tellement peur que j’ai prié ! Je me suis adressée à Dieu. Ce métier se travaille comme un artisanat, mais il y a la grâce de l’instant, c’est là que c’est magnifique. L’acteur est bon quand il lâche prise, quand il a plongé dans l’inconscient et quand ça lui échappe, parce que cela doit rester du présent, du vivant, un accident ou un miracle."

En réalité, la religieuse victime des maquisards ne s’appelait pas Sœur Luce mais bien Sœur Philomène. Un changement de nom voulu par le réalisateur Jean-Pierre Denis : "J'ai fait ce choix au nom de la fiction qui s’inspire de faits réels mais qui ne prétend pas retracer "l’affaire de Sœur Philomène" à l’origine du drame."

C'est la troisième fois que le réalisateur Jean-Pierre Denis et le compositeur Michel Portal collaborent ensemble après Un Champ d'honneur (1987) et La Petite Chartreuse (2004).

Ici-bas, le titre du film, est venu à l'esprit de Jean-Pierre Denis lors de l’écriture du scénario. Le cinéaste a confié que la rédaction du script l'a "mené du ciel aux abîmes", tout comme le destin de cette jeune religieuse !

A l'origine du projet, le personnage de Sœur Luce devait être interprété par Valeria Bruni Tedeschi. Faute d'emploi du temps, la comédienne ne put se libérer et laissa donc sa place à la jeune Céline Sallette.

Jean-Pierre Denis refusa de tourner sur les véritables lieux du drame situés dans le Périgord, par respect et pour la mémoire des familles des victimes. Le tournage du film se déroula donc dans une autre région, la Dordogne.

Jean-Pierre Denis, le réalisateur du film, eut vent de cette histoire alors qu'il discutait avec d'anciens résistants maquisards du Périgord, en vue de réaliser un documentaire retraçant le quotidien de ces héros de l'Occupation. Bouleversé, il décida d'adapter cette histoire sur grand écran : "J’ai été immédiatement frappé par sa dramaturgie, au sens classique du terme, par la richesse des questions existentielles, morales, politiques, religieuses qu’elle soulevait", confie le cinéaste.