Olafur Arnalds est un compositeur de 24 ans venu d'Islande qui est un petit phénomène sur la scène indie, dont les compositions mêlent musique classique et arrangements électroniques. Le réalisateur Sam Levinson voulait expressément que cela soit lui qui compose la musique du film, mais il aura fallu qu'Ellen Barkin fasse du forcing pour que les producteurs acceptent. Ces derniers ont finalement donné leur feu vert, mais n'ont donné que 15 jours pour qu'Olafur compose l'intégralité de la BO.
Pour son premier long-métrage, Sam Levinson avait l'intention de faire un documentaire sur le peintre Robert Rauschenberg. Non seulement le financement était très dur à trouver, mais le peintre lui-même est mort avant que le projet puisse se concrétiser. Frustré, le cinéaste est parti en vacances chez sa famille dans le Connecticut, et c'est là-bas qu'il a trouvé l'inspiration nécessaire au développement du scénario fictif à l'origine d'Another Happy Day.
Sam Levinson affirme que l'histoire conflictuelle d'Another Happy Day n'est pas inspirée de ses souvenirs familiaux. Il révèle pourtant qu'un élément du film connecté à son histoire personnelle est la lumière particulière de la région du Maryland, un endroit que le cinéaste connaît très bien et qu'il tenait à représenter.
Le goût du dialogue dans Another Happy Day pourrait suggérer une influence littéraire, mais Sam Levinson explique que sa référence principale est celle du théâtre d'Anton Tchekhov, "le plus grand dramaturge dans l'exploration de la famille".
Le personnage de Lynn, interprété par Ellen Barkin, a une relation très complexe avec sa famille, mais le scénario donne peu d'explications sur l'origine des conflits. L'actrice a donc décidé de créer elle-même l'histoire complète de son personnage, notant sur papier des informations sur son passé et ses relations avec chaque membre de la famille : "Arrivée au moment du tournage, j'avais un carnet de notes très épais, presque un livre", se rappelle-t-elle.
Pour obtenir un effet réaliste, Sam Levinson a évité les répétitions avec les acteurs. Il préférait parler à chacun d'entre eux séparément, pour pouvoir voir la confrontation entre les personnages se produire pour la première fois devant les caméras.
Malgré l'absence de répétitions, le scénario était très précis, et le réalisateur ne cherchait pas à provoquer l'improvisation des comédiens : "Il y a une tendance dans le cinéma indépendant à petit budget à laisser les acteurs improviser : on va suivre tel ou tel personnage avec la caméra, on verra ce que ça donne. Il est rare qu'un acteur improvise une réplique qui serve réellement au film. Les acteurs sont des acteurs, ils sont là pour prendre des dialogues écrits et les rendre vivants", explique Sam Levinson.
Sam Levinson et Ellen Barkin se sont rencontrés pendant le tournage d'Operation Endgame (2010), une comédie d'action où la comédienne tenait un des rôles principaux. Levinson était quant à lui le scénariste du film, et en a profité pour donner à l'actrice un autre scénario, celui d'Another Happy Day. Barkin a tellement apprécié les conflits familiaux dépeints par Levinson qu'elle a décidé non seulement de participer au projet en tant que comédienne, mais aussi d'en assurer la production.
Pendant le tournage d'Another Happy Day, l'actrice principale Ellen Barkin se montrait, la plupart du temps, satisfaite avec la première prise d'une scène, mais Sam Levinson lui demandait souvent d'en refaire une deuxième voire une troisième. Pourtant, au montage, la version qui plaisait le plus au réalisateur était toujours la première prise - celle choisie par Ellen Barkin.
Sam Levinson est le fils de Barry Levinson, célèbre réalisateur de Rain Man, Good morning Vietnam et Sleepers, et nominé à cinq Oscars. La contribution du père dans le premier film de son fils a cependant été limitée : "Je lui ai demandé de lire mon scénario. Il l'a fait et il m'a juste dit : c'est bien, va le tourner... On n'a pas parlé de la façon dont j'allais le tourner, mais je savais que si j'avais besoin d'un conseil, il serait là", explique le cinéaste.
Quand Ellen Barkin a accepté de travailler dans Another Happy Day, elle n'avait aucune idée de qui était le père du réalisateur. Ce n'est que plusieurs semaines après qu'elle a compris que Sam Levinson était le fils de Barry Levinson, avec qui la comédienne avait tourné son premier film au cinéma, Diner (1982).
Another Happy Day a remporté le prix du Meilleur scénario au Festival de Sundance, mais Ellen Barkin précise que le film a failli ne pas être envoyé au festival. C'est un ancien producteur, dont le nom ne figure plus au générique, qui a envoyé une première version au festival à l'insu de toute l'équipe.