Sorti en Belgique en février 2011, Bullhead a créé la surprise au box-office flamand en cumulant pas moins de 460 000 spectateurs.
Le comédien Matthias Schoenaerts a pris plus de 27 kilos de muscles pour se glisser dans la peau de son personnage, le baraqué Jacky Vanmarsenille.
Longtemps critiqué pour sa lenteur et son manque d'originalité, le cinéma belge semble pourtant en belle et grande forme, et ce surtout depuis quelques années (L'Enfant en 2005, Dikkenek en 2006, La Merditude des Choses et Mr. Nobody en 2009, etc.). En proposant une intrigue "mafieuse" dans le contexte original du trafic d'hormones, Bullhead confirme clairement cette tendance.
22, comme le nombre de versions du scénario qu'a rédigé Michael R. Roskam avant d'être satisfait de l'histoire finale.
Le compositeur belge Raf Keunen et le réalisateur Michael R. Roskam signent ici leur premier long métrage après avoir travaillé ensemble sur deux courts métrages : Une seule chose à faire (2005) et Carlo (2004).
Pour les besoins du film, Matthias Schoenaerts et les autres comédiens ont dû étudier différents dialectes de la petite ville de Saint-Trond et de Flandre Occidentale qu’ils ont, au final, parfaitement assimilés.
Si Bullhead délaisse le point de vue de l'enquête policière, le film s’attarde principalement sur l'organisation des réseaux illégaux du trafic d'hormones dans le milieu de l'élevage bovin. Une pratique qui interpelle les consciences belges depuis 1995 et l'affaire Van Noppen, dans laquelle un vétérinaire, soupçonné de participer à des affaires mafieuses, avait été assassiné. Toutefois, le réalisateur Michael R. Roskam a déclaré qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une adaptation de l'affaire, mais bien d'une fiction s'en inspirant : "Bullhead traite de la mafia des hormones comme Hamlet traitait de la royauté danoise !", s'amuse-t-il.
Certaines scènes du film, tournées en patois régionaux flamands dans un but d'authenticité, ont suscité un sous-titrage de dialogues entiers pour le reste de la Flandre.
Le film se déroule en grande partie à Saint-Trond, une petite ville située dans la province belge du Limbourg (d’où le réalisateur Michael R. Roskam est originaire), ainsi qu'en Flandre-Occidentale. Quelques scènes ont également été tournées à Liège, capitale économique wallonne.
Le film belge Bullhead a été sélectionné pour concourir dans la catégorie du "Meilleur Film Etranger" lors de la cérémonie des Oscars 2012.