The Dictator est signé Larry Charles, un réalisateur qui était déjà responsable de la mise en scène des deux précédents délires de Sacha Baron Cohen : Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan (2006) et Brüno (2009).
Le site de la République de Wadiya (qui sert de site officiel au film) permet d'en savoir plus sur ce "dirigeant très populaire". Morceau choisi concernant son enfance : "Il se met lui-même au monde, coupe son cordon ombilical et prononce aussitôt un discours exaltant dans lequel il critique la fourberie des nations occidentales". Autre moment qui concerne ses jeunes années, le décès de son père, qui est "mort dans un tragique accident de chasse, touché par 97 balles et une grenade perdues". Ce destin exceptionnel méritait bien un film !
Le tournage, débuté à New-York en juin 2011, s'est déroulé dans presque tous les quartiers de la mégalopole américaine : Brooklyn, Manhattan, Staten Island, le Queens... L'équipe a également utilisé le siège des Nations Unies - une première pour une comédie - et la centrale nucléaire désaffectée d'East Shoreham, à Long Island. Cette centrale, fermée en 1989, proposait en effet un décor époustouflant et pourtant bien réel. Par la suite, le tournage s'est même délocalisé en Espagne pour les séquences de Wadiya, originellement prévues au Maroc, mais modifiées en raison des événements du Printemps arabe.
Pour la fameuse scène où le Général Aladeen parade sur la 5e avenue de New-York, l'équipe du film a dû mettre en place une organisation complexe. L'avenue fut bloquée sur 5 rues et la circulation déviée de 6h à 10h du matin. Un temps de tournage très court, qui donnait peu de droit à l'erreur, et qui nécessita une grande préparation, notamment pour l'obtention des autorisations pour les animaux (les dromadaires qui accompagnent le Général). Comble de la chance, juste après le tournage, la ville de New-York a interdit les animaux dans les manifestations publiques !
Pour composer son personnage du Général Aladeen, Sacha Baron Cohen et ses scénaristes se sont inspirés de véritables dictateurs, tels que Mouammar Kadhafi et Saddam Hussein qui, selon eux, sont fascinants par le mélange qu'ils font de moyens démesurés et de goûts douteux. Ils se sont également appuyés sur l'ouvrage de Peter York, "Dictator Style : Lifestyles of the World’s Most Colorful Despots".
Le cheval monté par le Général Aladeen (Sacha Baron Cohen) lors des séquences en Wadiya se nomme Garrett, et est une monture réputée dans le milieu du cinéma. Elle a joué dans de nombreux grands films, tels qu'Hidalgo (Joe Johnston, 2002), Alexandre (Oliver Stone, 2004) ou Le Choc des Titans (Louis Leterrier, 2010).
Gad Elmaleh dans The Dictator ! Non, vous ne rêvez pas si vous pensez avoir vu l'humoriste dans la dernière comédie de Sacha Baron Cohen. Originellement choisi pour un rôle plus important dans le film, il dut se contenter d'un simple cameo, tout comme l'acteur Edward Norton, que l'on peut également apercevoir.
Sur les plateaux de la célèbre émission américaine Saturday Night Live, le général Aladeen (Sacha Baron Cohen) est venu vanter les mérites de The Dictator, critiques - tâchées de sang - à l'appui. Mais il a surtout obtenu un soutien de poids, celui du réalisateur Martin Scorsese, qui a avoué - en direct et sous la torture - avoir adoré le film. La participation amicale de Martin Scorsese à la promotion du film s'explique par le fait que les deux hommes ont récemment travaillé ensemble sur Hugo Cabret (2011).
La musique de The Dictator est composée par Erran Baron Cohen, qui n'est autre que le frère de Sacha Baron Cohen. Travailler en famille n'est pas une nouveauté pour eux, puisque Erran Baron Cohen avait déjà écrit les partitions de Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan (2006) et de Brüno (2009).
La projection de The Dictator a été interdite au Tadjikistan, au Turkménistan, et en Biélorussie, trois pays qui ne goûtent manifestement pas aux excentricités cinématographiques du chef de la République de Wadiya.
Communément appelé Général Aladeen, le dictateur préfère néanmoins son titre complet : "Excellence, Amiral Général Aladeen, Général Colonel Docteur Aladeen, Président Démocrate A Vie, Commandant Invincible et Triomphant, Ophtalmologiste en Chef, Brillant Génie de l’Humanité, Excellent Nageur Y Compris de Brasse Papillon, Oppresseur Bien-Aimé et Protecteur Impitoyable du Peuple Précieux et Insignifiant de Wadiya". Un nom tout en modestie et en retenue, bien à l'image du dirigeant, détenteur (d'après lui) de près de 118 doctorats.
Le général Aladeen (Sacha Baron Cohen) a été le premier à féliciter François Hollande pour sa victoire aux élections présidentielles. Dans un message vidéo relayé en France, il souligne le "petit" score du nouveau président, alors qu'il a lui-même remporté les élections dans son pays avec... 114% des voix !
En février 2012, après avoir failli être interdit des Oscars (l'Académie s'était opposée à sa venue), le général Aladeen (Sacha Baron Cohen) a finalement fait une entrée triomphale sur le tapis rouge de la prestigieuse cérémonie. Interrogé par un célèbre journaliste américain, le dictateur n'a pas manqué de se faire remarquer : il a "accidentellement" renversé sur l'homme qui l'interrogeait les - fausses - cendres de Kim Jong-il, le despote de Corée du Nord, décédé en décembre 2011. Une manière pour le général Aladeen de respecter les dernières volontés de son défunt ami, qui aurait souhaité que ses cendres soient dispersées sur le tapis rouge !
Toujours prêt à faire monter le buzz, le général Aladeen (Sacha Baron Cohen) a fait sensation sur la Croisette pour la promotion de The Dictator, le film de sa vie : arrivée triomphale à dos de chameau, façade du célèbre hôtel Carlton redécorée à la façon d'un palais de la République de Wadiya... Sans oublier... un meurtre. Des paparazzis ont photographié une sinistre scène sur le yacht du tyran : après avoir osé critiquer son anatomie, une jolie jeune femme a été jetée à la mer dans un sac mortuaire lesté. Conclusion, il ne faut jamais critiquer le général !
Les similitudes entre le film de Sacha Baron Cohen et le chef d’œuvre de Charles Chaplin, Le Dictateur (1940), sont troublantes. Outre le sujet et le titre (le film de Chaplin s'appelle "The Great Dictator" en VO), les deux longs métrages se sont tournés en synchronisation quasi-parfaite avec les événements qu'ils évoquent. Le tournage du film de Chaplin commença la veille de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne (1er septembre 1939) et The Dictator se tourna en même temps que les événements du Printemps Arabe, provoquant la chute de Mouammar Kadhafi.