La Cage aux folles II est une suite faible du premier métrage, une comédie sans grand relief, redondante, qui traine sur une intrigue bien trop courte.
Les acteurs font à peu près bien le boulot, mais sans plus. Michel Serrault nous propose un abattage consistant certes, et il est parfois drôle, après son personnage reste assez quelconque, prit comme il est dans des situations qui se répètent et qui se retrouve à pratiquer de trop le même humour. Tognazzi à ses côtés est bon aussi, mais son approche davantage « sérieuse » peut déconcerter, et il n’amène, pour sa part, pas beaucoup d’esprit comique. Quelques seconds rôles sympathiques, notamment un Michel Galabru qui apparait peu mais qui s’avère bon dans ses apparitions, ou encore Marcel Bozzuffi, mais le film s’appuie très largement sur son duo d’interprètes, et l résultat est mitigé. Pour tout dire j’ai eu le sentiment que Serrault était vraiment trop enfermé dans son personnage, engoncé, et Tognazzi pas assez dans la folie ou la fantaisie, si ce n’est par ses costumes.
Le scénario est faible. Du rythme, ok, quelques moments amusants quoique peu originaux, mais surtout un propos sans relief, qui peu vite ennuyer. Le meilleur reste le premier quart d’heure, et après, l’espèce de course poursuite est faiblarde, sans volume, pas assez drôle. Ça manque de folie pour le coup, de vigueur, de second degré parodique aussi. Et puis pour ma part l’humour pratiqué ici est trop répétitif. Pour moitié il doit dépendre des changements de tenue de Serrault ! Autant dire que c’est trop court pour amuser sur le long terme, et passé les gags de la première partie justement, ensuite c’est lourd. J’avais hâte par moment que a se termine, et ce n’était pas bon signe.
Visuellement Molinaro emballe son film avec son caractère habituel. Ce n’est pas mal fichu, mais ça manque parfois de relief aussi. Photographie un peu terne, les décors ne sont pas outre mesure emballant, et la mise en scène quoiqu’assez alerte ne manque pas, notamment dans la première partie, de rappeler que Molinaro a souvent été très théâtral dans ses réalisations cinématographiques. Même musicalement, La Cage aux folles II n’est pas décapant. Assez déçu compte tenu du compositeur qui pouvait laisser espérer mieux.
Ma conclusion c’est que cette suite rate le coche car pas assez fantaisiste, imaginative et renouvelée. Pas marquante pour un sou, c’est une course poursuite plus que tiédasse, qui à mon sens n’a pas assez d’atout pour susciter un intérêt réel. 1.5