Le titre original du film Le Printemps de Téhéran - l'histoire d'une révolution 2.0 est The Green Wave, ou "la vague verte", par rapport à la couleur de l'Islam, adoptée par les défenseurs de Mir-Hossein Mousavi, candidat aux élections présidentielles de 2009.
Comme le sous-titre français "l'histoire d'une révolution 2.0" peut le suggérer, les documents utilisés pour le film Le Printemps de Téhéran proviennent non seulement de témoignages, mais aussi et surtout de la presse non-officielle, avec des textes publiés sur tous les médias sociaux et les réseaux alternatifs.
Le Printemps de Téhéran - l'histoire d'une révolution 2.0 est le deuxième long-métrage du réalisateur iranien Ali Samadi Ahadi, après la comédie corrosive Salami Aleikum en 2009. Il est surtout connu pour ses courts-métrages documentaires portant sur l'Afrique (Africa Mayibuye), la musique (Culture Clan) et les enfants soldats (Lost children).
Au départ, les réalisateurs Ali Samadi Ahadi et Oliver Stoltz avaient l'intention de préparer un documentaire sur les drogues en Iran, mais faute de financement, le projet a dû être abandonné. C'est à ce moment-là que des producteurs allemands ont exprimé le "besoin de faire un autre film sur l'Iran, sur un sujet plus contemporain".
Bien que l'animation dans le film provienne de vrais témoignages de personnes réelles, les deux étudiants Azadeh et Kaveh sont des personnages fictifs, créés par les réalisateurs à partir de plus de mille textes recueillis sur des blogs iraniens, écrits notamment par des étudiants pendant les manifestations iraniennes de 2009.
Le Printemps de Téhéran - l'histoire d'une révolution 2.0 arrive en salles dans une époque où les documentaires animés se font de plus en plus fréquents. Ce sous-genre, qui consiste à s'approprier un matériel réel pour le transformer en animation, a pu être vu récemment au cinéma avec Persepolis, Valse avec Bachir, Les Petites Voix ou Chienne d'histoire.
Autant qu'un choix artistique, l'option du documentaire animé constituait également une contrainte de production. Réfugié en Allemagne, le réalisateur Ali Samadi Ahadi ne pouvait pas rentrer en Iran tant que le régime de Mahmoud Ahmadinejad serait au pouvoir. De même, il était hors de question de trouver des financements iraniens pour un film contre le régime de ce pays. Pire, personne n'était autorisé à enregistrer des images des manifestations. Finalement, la reconstitution artistique à partir de documents et de messages sur Internet semblait ainsi être la meilleure manière de retranscrire le message du film.
En 2011, Le Printemps de Téhéran - l'histoire d'une révolution 2.0 a été projeté dans de nombreux festivals de cinéma dans le monde, dont ceux de Berlin, Sundance, Seattle, Cleveland, Tribeca, San Francisco, Minneapolis, Calgary, Belfast, Milan, Amsterdam et Toronto.