Le Casse de Central Park est une comédie qui a cela d’amusant qu’elle ressort du placard deux acteurs qui étaient franchement en perte de vitesse : Eddie Murphy et Matthew Broderick. Deux acteurs que j’apprécie par ailleurs, mais qui accumulant les déconvenues, et parfois les francs navets, n’étaient plus trop à l’affiche. Evidemment pour assurer le succès de l’entreprise, des acteurs en pleine bourre sont à leurs côtés, spécialement Ben Stiller qui hérite du rôle principal.
Pour tout dire, le casting est sympathique. Pas trop de cabotinage contrairement à ce que je craignais, sauf en une ou deux occasions, et les interprètes font bien leur boulot, campant des personnages divers, complémentaires, et plutôt plaisants dans leur quête. Ben Stiller mène bien sa petite troupe, mais même s’il phagocyte un peu le film dans sa première partie chacun à une place à tenir, et le métrage jongle bien entre les divers personnages. Même si on se concentre bien sûr sur la petite troupe, il ne faudra pas oublier un excellent Alan Alda, un personnage que l’on adore détesté, et l’acteur campe délicieusement ce pourri !
Porté par l’enthousiasme de ses acteurs, sur le retour ou pas, Le Casse de Central Park est moyen niveau histoire. Prenant son temps avant de vraiment entrer dans le vif du sujet, il est aussi handicapé par quelques scènes assez idiotes qui, je n’en doute pas, sont sorties de l’esprit de Ben Stiller. Bref, attendez-vous à quelques séquences sous la ceinture, qui ne seraient pas gênantes en soit si elles n’étaient pas aussi terriblement mal intégrées au reste ! Imaginez-vous, Stiller parle de la taille de ses c**** la première fois qu’il rencontre l’agente du FBI qu’il ne connait pas ! Bref, on sent le truc tout prétexte, et assez vain. Après, le twist final pas crédible est aussi un handicap, mais on pourra lui pardonner, c’est pour la bonne cause ! A noter tout de même, à l’avantage du film, que même si c’est caricatural, il y a un petit fond social qui s’exprime, et le film est un peu plus engagé qu’on pourrait le croire.
Le Casse de Central Park disposait d’un budget correct, et cela se voit. Décors assez imposants, photographie de qualité, figuration importante, le film tient cependant beaucoup à la dernière partie spectaculaire, dans laquelle la mise en scène de Ratner offre quelques séquences vertigineuses d’un bel effet. Pour tout dire, cette dernière partie contient en elle-même l’essentiel de l’intérêt du métrage, qui distille certes quelques gags sympas de ci de là, mais ne s’élève réellement que dans la dernière demi-heure.
En fait, Le Casse de Central Park est une comédie correcte mais pas indispensable. S’appuyant sur ses acteurs convaincants et sur une idée plutôt fun, le spectacle qui nous est proposé n’est pas déplaisant, mais n’est pas assez abouti pour réellement retenir l’attention. Mais enfin, c’est un divertissement honorable aux allures de Robin des Bois moderne. 3.