Il faut bien le dire : depuis ces dernières années, Eddie Murphy, la grand star de la trilogie Le Flic de Beverly Hills, plonge dans le n’importe quoi. Sa notoriété en prenant un sacré coup à cause de comédies ratées qui ne font que le descendre de plus en plus vers le fond. Mais il semblerait qu’Hollywood ne veuille pas laisser tomber cet acteur d’une autre époque (honnêtement, ça me fait mal de dire ça…), en organisant cette rencontre au sommet avec la star de comédie américaine actuelle qu’est Ben Stiller. Le tout devant la caméra d’un réalisateur habitué à ce genre de divertissement, un certain Brett Ratner (la trilogie Rush Hour, qui s’est également essayé à plus gros avec Dragon Rouge et X-Men : l’Affrontement Final). Le Casse de Central Park : renaissance d’Eddie Murphy ?
Josh Kovacs (Ben Stiller) est le dirigeant d’une équipe d’employés, chargée du ménage et de la réception d’une des tours des plus prestigieuses de New-York. Et tout semble aller au beau fixe pour lui. Jusqu’au jour où l’un des résidents se retrouve au cœur d’un scandale économique, personne de confiance qui s’avère finalement être un escroc qui les a tous spoliés de leur retraite. Ainsi, pour éviter que ses collaborateurs et lui-même ne se retrouvent à la rue, Josh décide monter une bande pour cambrioler l’appartement du bonhomme afin de récupérer l’argent volé, malgré la surveillance rapprochée du FBI. Et pour cela, il est prêt à tout ! Même à faire accepter dans le groupe son voisin Slide (Eddie Murphy), une fripouille à la semaine.
Le premier plaisir que nous avons via Le Casse de Central Park, c’est une brochette de comédiens qui arrivent à s’amuser de ce script classique, et des personnages qui y sont proposés. En même temps, à la lecture du scénario, il faut s’attendre à une version comique d’Ocean’s Eleven, une sorte de parodie qui propose toute une équipe de bras cassés (ici, un courtier en pleine faillite, un futur papa sans un sou, une femme de ménage, un liftier qui désire mettre du piment dans sa vie et un bandit jouant les durs mais qui ne vaut guère mieux que ses complices). Et donc à des comédiens connus qui prennent du plaisir à être là. Bon, concernant Ben Stiller, étant un habitué de ce genre de divertissement, c’est normal de le voir jouer de la sorte. Par contre, le reste de la distribution assure le spectacle : Eddie Murphy (retrouvant son humour sobre – entendre par là qu’il évite les lourdeurs - et efficace du Flic de Beverly Hills), Matthew Broderick (que nous n’avons plus vu sur le devant de la scène depuis le Godzilla de Roland Emmerich et Inspecteur Gadget), Michael Peña (60 secondes chrono, Collision, Million Dollar Baby, World Trade Center), Alan Alda (M.A.S.H., Aviator), Téa Leoni (Deep Impact, Jurassic Park 3) et Gabourey Sidibe (nommée à l’Oscar de la Meilleure actrice pour Precious). Et pour dire à quel point ce film veut être le penchant comique d’Ocean’s Eleven, Le Casse de Central Park va jusqu’à faire appel à Casey Affleck (ayant fait partie de la bande à George Clooney), c’est pour dire !
Là où le long-métrage de Brett Ratner permet également d’être un divertissement sympathique, c’est par son efficacité. Non pas dans l’humour mais dans son montage et dans les situations qui nous sont proposées. Notamment lors du casse tant attendu, qui se suit sans déplaisir et ce grâce à l’énergie des comédiens et de la mise en scène de Ratner. Proposant quelques moments de bravoures. Bon, d’accord, ça n’a rien à voir avec des séquences musclées à la Rambo. Mais ce sont des situations qui permettent de faire monter un peu l’adrénaline (comme celle où nos apprentis cambrioleurs décident de faire descendre une voiture du dernier étage), de rehausser le peu d’humour de ce film.
« … c’est par son efficacité. Non pas dans l’humour… ». « … de rehausser le peu d’humour de ce film ». Vous l’aurez compris si vous avez fait attention à la lecture du paragraphe précédent : Le Casse de Central Park n’est pas drôle. Un comble pour un film qui se veut être une comédie ! Non pas que ce divertissement ne fasse pas sourire, loin de là. Mais au moins, on était en droit d’en attendre un minimum pour ce qui est d’avoir un orgasme zygomatique. Au lieu de cela, le film préfère se contenter de ses comédiens et de la séquence rondement menée du casse, sans jamais profiter de la belle énergie qui se dégage des acteurs (surtout d’Eddie Murphy). Comme si le film avait peur d’en faire trop alors que, justement, nous n’attendons que ça ! Du coup, il ne faut pas s’étonner d’avoir des instants de pathos qui ruinent le rythme de l’ensemble et une fin qui clôture le film, laissant bon nombre de personnages et de détails en plan.
Dans un sens, heureusement que le casting tient la route et que le tout titille notre intérêt grâce à son côté « film de braquage ». Mais avec de l’humour en plus, Le Casse de Central Park aurait pu être bien plus qu’un long-métrage divertissant qui s’oublie une fois le générique de fin commencé. Et s’il se montre largement au-dessus, niveau qualité, des derniers films avec Eddie Murphy, ce n’est toujours pas avec celui-là que le comédien retrouvera sa gloire d’antan. Et encore une fois, il y avait matière à faire !