Le réalisateur de Bienvenue À Zombieland, Ruben Fleisher s'essaie au film de gangster et, avec son Gangster Squad, confirme qu'il a du potentiel. Si son oeuvre joue trop la carte de la déférence envers les Incorruptibles de De Palma, si il n'arrive pas à insuffler un véritable souffle épique et le lyrisme nécessaires à rendre son bébé magistral, son film demeure sur nombre de points un mélange vraiment attrayant. Gangster Squad est mis en scène avec grand soin, et, grâce à son casting impeccable, se pose comme un divertissement de qualité à défaut d'être révolutionnaire.
Fin des années 40, la ville de Los Angeles est sous la coupe de Mickey Cohen, malfrat notoire, imbu de sa personne et particulièrement violent. Le chef de la police charge, officieusement, le sergent John O'Mara, de mettre fin à son empire et de le bouter hors de la ville. Avec une petite équipe de valeurs sûres, John s'attaque aux intérêts du gangster...
Fleisher aime le scope (2.35 : 1) et, déjà sur Zombieland, savait l'utiliser à bon escient. Stylé. Avec Ganster Squad, il s'entoure de l'excellent directeur de la photographie Dion Beebe (1 oscar pour Mémoires D'une Geisha, Collatéral) et du monteur James Herbert (Revolver). Autant le dire, c'est carré, visuellement travaillé et quelques slow motion sont superbes. Côté scénario, on reste dans une histoire maintes fois vue : ça reste linéaire, très prévisible. Le plus gênant, c'est le manque de fond concernant les scènes intimes (pas assez passionnées, limites imposées : La relation de Stone et Gosling reste trop affadie par exemple) et une dramatisation peu probante. Néanmoins, la reconstitution, elle, est excellente et les scènes de nuit exquises : bon éclairage, cadrage attentif. Une bobine de choix mais pas un chef d'oeuvre. 3,5/5