Indéniable réussite que ce film, dont le thème principal est l'illusion et ses conséquences énormes, et le regard d'autrui. Le film n'approfondi pas vraiment le thème de l'homosexualité, il s'en sert. Ce qu'on retient essentiellement, c'est la confusion de l'indentité sexuelle, et la construction d'un immense succès inimaginable sans le trouble sur le sexe de l'héroïne. Femme, elle ne vaut rien. Pour "vendre" sa voix, il faut qu'elle soit un homme. Mais elle n'a pas les atouts pour avoir du succès en temps qu'homme bien sur. Alors l'homme fictif qu'elle est va se travestir...
Edwards aborde le thème de l'attirance sexuelle seulement au niveau de l'impression, imperceptible, donnée. Ainsi Marchand n'acceptera jamais d'être attiré par un homme, et ne comprendra pas comment il ne peut reconnaitre un homosexuel. Il y a aussi le fait de devoir vivre son homosexualité, entre affirmation et honte, et pour les "homosexuels en apparence", devoir "supporter le fardeau", facilement pour l'une, qui joue un rôle, et l'autre qui n'en joue pas et qui accepte mal d'être perçu homosexuel (c'est mal perçu dans son milieu il faut dire). Edwards tisse très bien l'évolution de leur relation, l'homme qui va dans un bar "viril" se faire casser la gueule après avoir "subit" le bar gay pour danser... et la conculsion inéluctable, tant la situation était intenable (on ne peut jouer un rôle toute sa vie). Les morceaux musicaux sont réjouissants, et le dernier, parodique alors qu'il est, pour le coup, ce qu'on vendait réellement aux spectateurs, est hilarant. La blonde rappelle beaucoup celle de Singin' in the rain (la voix!), en moins caricaturale. L'interprétation est formidable.
Edwards sacrifie quelques difficultés (argent, social...) pour la comédie, et donne à l'ensemble une belle fluidité.