Bon, un film sociétal qui a peut-être marqué son époque, mais qui reste quand même aujourd’hui assez faible, malgré une belle légèreté teintée de gravité qui confère au métrage une ambiance pas désagréable.
Pour ma part Et dieu créa la femme bénéficie d’une belle idée de base, mêlant avec une certaine habileté sensualité, humour, sérieux frôlant aussi en quelques occasions les limites du burlesque. C’est parfois un peu lent, parfois un peu lourd aussi, mais la tonalité du métrage est plaisante, les dialogues bien écrits. C’est sûr, ça manque d’enjeux, le film souffrant d’une narration sans grand relief, mais c’est accrocheur et suffisamment frais pour ne pas laisser le spectateur de côté. Un peu déçu par le final cependant.
Niveau interprétation j’ai été moyennement convaincu. Deux acteurs me semblent peu critiquables : Curd Jürgens, parfait dans son rôle d’Eric Carradine, et Brigitte Bardot, charmante, à l’interprétation délicate, un peu timide parfois mais cela convient finalement bien à son personnage. Pour le reste les acteurs sont assez fades, les personnages pas assez typés, c’est un peu mou.
Evidemment le film a imposé une esthétique, prenant pour cadre Saint-Tropez, pas forcément très bien exploité cependant. On ressent l’ambiance du sud, mais les décors ne sont pas exceptionnels, on se retrouve avec beaucoup de séquences d’intérieur, c’est assez regrettable car ça aurait pu apporter un plus non négligeable à un film qui profite cependant d’une mise en scène appliquée, et d’une bande son d’ambiance soignée.
Et dieu créa la femme n’est pas un chef-d’œuvre, quand bien même il a imposé une réputation d’incontournable du 7ème art. Il faut le voir pour cela, mais pour le reste c’est un film romantique sans doute innovant à l’époque mais qui aujourd’hui n’a pas vraiment d’argument sur le fond ou la forme qui en font un métrage à part. 3.