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    Léa
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Léa" et de son tournage !

    Premier film

    Léa est le premier long métrage de Bruno Rolland. Ancien directeur du festival Les Rencontres Internationales Henri Langlois, il quitte son poste au bout de trois ans pour se lancer dans la réalisation. Après trois courts métrages remarqués et primés (Le Regard de l'autre, Quelque chose de différent et La Forêt du monde), il participe à l'écriture de Mineurs 27 et réalise Léa grâce à l'avance sur recette.

    Note d'intention

    Le réalisateur décrit son film comme "l’histoire d’une fille qui essaye de trouver sa liberté dans un cadre très défini : sa famille, l’école de la République (Sciences Po), et une boîte de strip-tease."

    Rencontre

    Le réalisateur Bruno Rolland a eu l'idée de Léa après avoir croisé une strip-teaseuse, "une fille très drôle, mais chez qui on sentait une grande violence", raconte-t-il. Alors qu'il avait perdu la trace de cette fille, il décide d'écrire un scénario inspiré par cette rencontre.

    Un personnage opaque

    Le réalisateur a tenu à faire de Léa un personnage mystérieux et difficile à cerner : "Je n’aime pas, au cinéma, que l’on m’explique les choses", confie-t-il. Anne Azoulay, l'interprète de Léa, a pris le même parti que son metteur en scène : "Je savais tout de son chemin et de ses contradictions, mais mon travail, c’était justement que l’on ne voit pas ses choix, que l’on se demande toujours : qui est cette fille ?"

    Double casquette

    Révélée par Adieu pays, Anne Azoulay a rencontré Bruno Rolland sur l'un de ses courts métrages, La Forêt du monde. En plus de tenir le rôle principal de Léa, elle a également co-écrit le film avec le réalisateur. Ce dernier revient sur leur collaboration : "En écrivant ce scénario avec elle, j’ai senti que certaines de ses idées relevaient plus de la pulsion, de la sensation alors que la construction d’un récit repose à priori sur quelque chose de logique, d’intellectuel. Non seulement cela a enrichi le personnage, mais surtout, lui a donné de la chair."

    Détails

    Léa étant un personnage difficile à cerner, le réalisateur a misé sur les détails afin d'éclairer le spectateur sur sa personnalité : "C’est la multiplicité des éléments qui permettent de raconter une histoire : un scénario bien sûr, et des comédiens, mais aussi un décor ou une couleur, qui vont me permettre de raconter sans être démonstratif. Qu’est-ce qu’un papier peint dit d’une vie passée ? Qu’est-ce que je peux ajouter par le décor que je ne mentionne pas dans le scénario ?", s'est-il demandé.

    Mise en scène

    "Je voulais avant tout regarder Léa avec sensibilité, ne jamais être voyeur", explique le réalisateur. Ainsi, ce dernier a fait le choix de tourner en scope afin de laisser "vivre le personnage au sein d’un cadre précis". Les scènes de danse, elles, sont filmées caméra à l'épaule afin de coller au personnage : "la barre représente un des moments pour Léa où elle est vraiment dans la vie, où quelque chose la dépasse."

    Préparation physique

    Pour les scènes de danse, la comédienne Anne Azoulay a parlé avec Chris Gandois non seulement des chorégraphies mais aussi de l'attitude entière du personnage, "sa démarche, son souffle, son regard", explique-t-elle. Elle ajoute : "Léa ne devait pas danser comme les autres. Il fallait aller au coeur du personnage, et ne pas se contenter de reconstituer ce qu’on peut voir dans une boîte de strip-tease." L'actrice avoue que ces scènes étaient les plus difficiles à jouer : "Cette scène à la barre m’a donnée l’impression d’être volée de toute part. J’étais seule, face aux regards des hommes", confie-t-elle.

    Film féministe

    Bruno Rolland considère Léa comme un film féministe mais refuse pour autant de comdamner les hommes : "Je ne voulais surtout pas montrer les hommes du doigt." En ce qui concerne les scènes de strip-tease, le réalisateur souhaitait avant tout "montrer le rapport de violence qui existe entre les hommes et les femmes : un rapport de domination et de frustration."

    Pouvoir et image

    Bruno Rolland évoque à travers le parcours de Léa, l'importance du paraître dans notre société : "En contrôlant son image, on détient le pouvoir sur les autres (...). Nous vivons dans un monde qui est obsédé par l’image de « la réussite sociale »." C'est pourquoi il a choisi de faire de Léa une étudiante de Science-Po : "La forme prime sur le fond. On retrouve cela dans la politique, les médias, chez beaucoup de personnalités publiques. (...) Ce que je voulais montrer, c’est à quel point l’enseignement relève de plus en plus du domaine du show, donnant naissance à un discours brillant mais souvent cynique, désincarné."

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