Après deux courts métrages tournés en 1991 et 1994, Bent Hamer crée sa maison de production Bulbul Films. Son premier long métrage, Eggs (1994), est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes et remporte le Prix de la Critique internationale. Après Un Jour sans soleil, il connait la diffusion internationale avec Kitchen stories, en 2003. En 2005, Hamer participe à la série documentaire télévisée Alt for Norge qui retrace cent ans d’histoire de la Norvège et présente Factotum à Cannes, avec Matt Dillon. Suit La Nouvelle vie de Monsieur Horten (2007), l'histoire d'un retraité des chemins de fer et de la nouvelle vie qui lui est offerte. Home for christmas est son sixième long-métrage.
La décision de placer ces histoires au moment de Noël est cruciale, et a une influence sur le spectateur et son ressenti des évènements : "Ces histoires pourraient être intéressantes n'importe quel autre soir de l'année ! Même un soir du Nouvel-An, les problèmes seraient les mêmes… Mais là, c'est Noël", témoigne Bent Hamer. "Rien à faire, c'est plus fort, plus injuste, plus exemplaire. Noël est le bon moment pour montrer des gens qui se démènent, des gens qui luttent. Et c'est une période difficile pour beaucoup de monde. On oublie trop souvent que derrière la lueur des bougies de Noël se cache un côté sombre".
Selon le réalisateur Bent Hamer : "Noël est une période difficile pour bon nombre de gens. On oublie souvent l’ombre dissimulée derrière la lueur des bougies. Nos vies fragiles le deviennent davantage au moment de Noël, et tout le papier cadeau du monde ne peut tout embellir. Grâce au regard aiguisé et tendre de Levi (Levi Henriksen, l'auteur des nouvelles dont est tiré le film), on voit les fêlures de tout un chacun. "
Certaines différences apparaissent entre le livre original et Home for christmas. Tandis que le livre présente trois réfugiés, le film met en scène un couple. La petite Bintu, originellement scandinave, devient musulmane dans le film. Du reste, elle ne s'appelle pas Bintu dans l'ouvrage : c'est la jeune actrice Sarah Bintu Sakor qui a choisi de donner au personnage son véritable prénom.
Le réalisateur a une façon bien à lui de travailler. A partir d'une idée de départ, explique-t-il, "il faut arriver à entrer dans un dialogue permanent avec le film. Car pour me lancer dans un tournage, je vais avoir besoin de garder mon énergie et mon enthousiasme pendant un temps assez long. Certains réalisateurs travaillent sur plusieurs projets, sur beaucoup même, et c'est le film qui trouve de l'argent qu'ils réaliseront en premier. Pas moi. C'est comme ça. Chaque chose arrive en son temps et je dois soupeser les choses, tester mes idées, décider si finalement c'est bien un film pour moi."
Lorsqu'un des personnages s'exclame : "C'est bizarre, nous vivons dans un pays qui n'est que vastes forêts, et il faut qu'on aille chercher notre sapin au Danemark…", la réplique fait allusion au fait que la Norvège est un pays naturellement recouvert de forêts. La politique locale tente de préserver ces zones boisées, et a décidé d'importer les sapins de Noël. A cette occasion, le Danemark, connu pour être pays sans arbres, s'est récemment mis à produire des sapins pour répondre à cette demande. La réplique du film dénonce donc cette nouvelle tendance.
Le personnage de Bintu, interprété par Sarah Bintu Sakor, est une réfugiée. La jeune actrice en est véritablement une et vit dans un orphelinat, ayant perdu son père et sa mère pendant la guerre au Rwanda.
Le réalisateur pensait à l'origine utiliser pour son film le titre d'un roman de Levi Henriksen, "La Neige tombera sur de la neige déjà tombée".
Le film a reçu le Prix du meilleur scénario au Festival de San Sebastian.
Le film est tiré des nouvelles Only Soft Presents Under the Tree de Levi Henriksen (livre non traduit en France à ce jour).