Le jeune Mathis Touré a été sélectionné pour le rôle de Lucas après un casting titanesque. Plus de 70 enfants ont en effet été auditionnés.
Plus habitué aux planches des scènes de théâtre qu'aux plateaux de cinéma, l'acteur Claude Rich possède néanmoins une filmographie des plus impressionnantes. Cela étant, la carrière du comédien dans les salles obscures n'a pas toujours été régulière, ce qu'il explique de la manière suivante : "C’est parce que le théâtre est moins infidèle que le cinéma !"
Le jeune metteur en scène Nicolas Brossette réalise, avec 10 jours en or, son premier long métrage.
Le producteur Jean-Louis Livi a suivi les conseils de son défunt ami Alain Corneau dans son approche du film 10 jours en or. Il a ainsi visionné deux fois le long métrage de Nicolas Brossette. Une première fois pour confronter son propre imaginaire à la réalité concrète du film, puis une seconde pour avoir un regard objectif sur l'œuvre. En outre, Jean-Louis Livi s'est davantage impliqué au moment du montage qu'à celui du tournage : "Je n'y vais que pour voir si tout va bien", explique-t-il. Cette rigueur, le producteur la dédie à ses anciens collaborateurs : "J’ai été à bonne école puisque Francis Veber, Jean-Loup Dabadie, Claude Sautet, Jean-Paul Rappeneau et Gérard Lauzier ont été mes principaux maîtres", termine-t-il.
Pour dessiner les contours et le caractère du personnage interprété par Franck Dubosc, le réalisateur Nicolas Brossette a fait en sorte que l'acteur lui laisse toutes les latitudes nécessaires, ce que le comédien a accepté. Le cinéaste a alors procédé à la suppression de toutes les facettes qui ne convenaient pas au rôle, parmi lesquelles la dimension comique que l'on connaît bien de l'acteur.
Franck Dubosc jette un regard personnel sur Marc Bajau, le personnage qu'il incarne dans 10 jours en or. Pour l'acteur, il s'agit d'un homme épris de liberté. Mais c'est également quelqu'un d'égoïste qui s'assume en tant que tel. Le comédien ajoute : "C'est la raison pour laquelle Marc Bajau est paradoxalement coincé dans sa liberté. C'est d'ailleurs le propos du film. Et contre toute attente, le fait de ne plus être libre va le libérer et l'ouvrir aux autres."
Le tournage de 10 jours en or s'est déroulé sur neuf semaines. Pour y parvenir, l'équipe a sillonné une multitude de routes. Cinq semaines passées dans la capitale, trois en Bourgogne entre Beaune et Dijon, et une dans le sud.
Ce n'est de loin pas une habitude chez Jean-Louis Livi, producteur de 10 jours en or avec Xavier Delmas, de financer un premier film. L'homme est notamment connu pour avoir travaillé avec Bertrand Blier, Alain Corneau, Jacques Audiard ou encore Alain Resnais. Des cinéastes qui n'avaient au moment de leur collaboration plus besoin de faire leurs preuves.
La photographie de 10 jours en or devait souligner visuellement et symboliquement le parcours personnel et psychologique du héros. Ainsi, celui-ci commence dans un univers urbain, tout en verticalité et privilégiant des teintes contrastées, avec ses temples de la consommation et ses hôtels chics. L'idée que le personnage, alors qu'il se croit protégé, est en réalité surtout isolé, devait ressortir. Les prises de vues de plaines industrielles et agricoles viennent ensuite inverser les choses. Le héros se sent comme perdu dans cet endroit où rien ne semble pouvoir retenir son regard. Enfin, dans le sud de la France au sein de cette citadelle perchée, s'offre à lui une vision nouvelle. Cette simple ligne d'horizon formée par le ciel et la mer sonne comme une toile blanche, la promesse d'un avenir à dessiner. Avec Benoît Chamaillard, le directeur de la photographie, l'enjeu pour le cinéaste Nicolas Brossette était de faire en sorte que ces belles images n’éclipsent pas le réalisme.
Pour contrebalancer le choix de Franck Dubosc, il fallait un acteur sortant de l'ordinaire. Nicolas Brossette a alors pensé à un comédien issu du théâtre. Claude Rich s'est alors révélé suffisamment fantasque pour incarner le personnage de Pierre, un vieil artiste. L'acteur a d'ailleurs accompagné le metteur en scène dans la réécriture du rôle. Avec le chef décorateur Angelo Zamparutti et la chef costumière Virginie Alba, celui-ci a permis de traduire le parcours du personnage de manière plus détaillée. Rich a aussi convaincu le réalisateur d'opter pour des vêtements légèrement colorés pour son rôle, de façon à conserver une certaine lueur à l'extérieur, tout en ne laissant pas trop transparaître la tristesse inhérente à son personnage.
Dans le rôle du commercial, le cinéaste Nicolas Brossette cherchait quelqu'un de suffisamment sympathique pour que le public ait envie de suivre son parcours. Franck Dubosc a été choisi pour son côté populaire et son image parfois caricaturale. Pour le réalisateur, cette image masque en réalité une sensibilité : "Je me souviens avoir été marqué par un reportage où il retournait à l'ancienne adresse de ses parents. Il faisait un peu le clown, comme pour mieux masquer son trouble, mais lorsqu'il est entré dans l'appartement, le masque est tombé et l'émotion était là", se rappelle-t-il.
Le réalisateur Nicolas Brossette a imaginé le scénario de 10 jours en or après avoir entendu le récit d'une de ses amies. Cette dernière, elle-même commerciale en déplacement (comme Marc Bajau, interprété par Franck Dubosc), lui raconta sa rencontre dans un hôtel avec un homme étonnant lui ayant fait parvenir sa carte de visite avec son numéro de chambre inscrit sur le verso. C'est à ce moment que le cinéaste s'est demandé ce qui pourrait contraindre cet homme à changer de mode de vie. De là émergea l'idée d'un enfant, seul élément perturbateur à même de le faire sortir de sa solitude.