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    Au fond des bois
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Au fond des bois" et de son tournage !

    Origine

    Une rencontre de pensée, née de la lecture de chroniques régulières dans "Libération", (r)éveille au réalisateur le travail d'une éminente historienne, Marcella Iacub et sa verve savante et provocatrice. Des échanges qui vont suivre, surgit une histoire datant de 1865, celle de Timothée Castellan."L'idée immédiate et presque entière d'un film possible" apparaît à l'esprit du réalisateur. Le scénario se construit alors sur la base d'archives d'où est imaginé le développement de l'histoire tout en conservant les principes mêmes. Et quelques nouveaux éléments viennent se greffer, comme le fait que Joséphine sorte de cette histoire avec un enfant.

    Le choix des retrouvailles

    Entre Benoît Jacquot et Isild Le Besco, un courant naturel s'échange, de ceux où les gestes et regards peuvent suppléer les paroles. Il y a quatre films en commun dans le rétroviseur et une envie réciproque toujours intacte. Ainsi, lorsque le réalisateur commence à imaginer ce rôle, le choix se révèle d'instinct, évident. " (...) tant la personne d’Isild, que la comédienne qu’elle est, ont des points de connivence avec le personnage de Joséphine. (...) Son tempérament et son jeu nourrissaient, à leur tour, l’écriture même du personnage."

    Rencontre convainquante

    Suite au refus de plusieurs comédiens français craignant l'image que renverrait le film au public, le choix du personnage de Thimothée s'est alors tourné vers l'étranger. Benoît Jacquot a repensé à un acteur aperçu dans La Sangre Brota, film argentin qui reçut le Prix du Public à la Semaine de la Critique cannoise en 2008. Il finit de se laisser convaincre quant il découvre à quel point Nahuel Perez Biscayart s'intègre à Timothée, "son envie d’entrer dans ce film comme l'étranger qu'il interprète."

    L'importance du décor

    A l'instar de son précédent Villa Amalia, la nature joue dans le monde de Benoît Jacquot un rôle majeur. Ici, elle doit être "la plus préservée et la plus vaste possible" pour retranscrire au mieux le côté "homme des bois" du personnage principal. Elle se teinte également d'une personnalité à part entière, "des lieux qui n’obéissent jamais à une géographie plane", comme une métaphore de l'instabilité des personnages. Une volonté qu'ils "soient sans cesse en train de monter ou de descendre, que leur chemin soit toujours escarpé et que revienne en permanence, comme un refrain, l’idée d’ascension ou de chute". La meilleure combinaison des exigences artistiques et financières a amené l'équipe du film à choisir l'Ardèche comme terre d'accueil idéale.

    L'expérience du tournage

    Le tournage a, pour Benoît Jacquot, une valeur primordiale. Ce moment où la "pellicule est impressionnée" revêt à ses yeux d'une aura presque magique. Cette étape capitale "doit être le moment pour le cinéaste où il doit y croire, l'instant où les acteurs doivent eux-mêmes croire et faire croire à un état qui est plus ou moins hypnotique et somnanbulique". A propos de cette expérience-ci, il confesse avoir ressenti "un engagement physique de toute l'équipe" à un point nouveau, décisif "à la réalisation de ce voeu, de cette croyance en la fiction".

    Musique

    Vierge de toutes collaborations précédentes, c'est pourtant à Bruno Coulais que Benoît Jacquot a pensé pour composer une musique pour laquelle il avait déjà une idée en tête. "Avant même le tournage, je lui ai demandé d’écrire un concerto pour violon en pensant à un concerto de Berg, A la mémoire d’un ange. Il l'a écrit comme une pièce en soi et je l’ai découverte une semaine avant le tournage (...)." Une expérience que le réalisateur ne regrette en rien. "Cette partition, très riche, très contrastée, m’a permis de voir mentalement le film avant même de l’avoir tourné."

    Double croyance

    Parler de croyance avec Benoît Jacquot revient bien souvent à parler d'amour, tant il a fait de multiples études du sentiment amoureux à travers ses films. Lui l'entend selon une double acception. Il y a d'un côté, la croyance dans le lien amoureux, "croire celui ou celle qui vous dit je t’aime, cette croyance absolument fondamentale est la source du romanesque, de toutes les joies et de tous les drames car elle n’est jamais une certitude." Et d’un autre côté, il y a la croyance du spectateur à l’égard de ce qu’on est en train de lui montrer, "ce qui est le plus déterminant au cinéma car il est impossible, me semble-t-il, de voir un film sans croire !".

    Une langue étrange

    Difficilement compréhensible, la langue que parle Timothée a été imaginée comme un mélange de provençal, de patois languedocien, d’espagnol et d’italien. Le résultat répond aux critères bivalents du réalisateur : "une langue méridionale où le français apparaisse, de temps en temps, pour être à la fois une langue familière, audible et intelligible pour un spectateur français, et aussi étrangère, insaisissable, venue du fond des temps".

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