Voici mesdames et messieurs en exclusivité un film, que dis-je, un chef d’œuvre du 7ème art, qui à lui seul a remis en questions tous les fondements du cinématographe : The Room. Sortit en 2003 et réalisé par ce qui était à l'époque un illustre inconnu, qui s'élève aujourd'hui au rang de Légende du cinéma : Tommy Wiseau, également producteur, producteur exécutif, scénariste et acteur principal de son petit bijou bien à lui.
Et il n'y va pas avec le dos de la main morte, car Wiseau nous bombarde dès le départ de son jeu d'acteur, jamais égalé à ce jour. Vous savez, ce jeu d'acteur dont on entend parler dans les histoires pour enfant. Ce mec a réussi à inventer (volontairement selon ces dires, involontairement selon la vérité) un style tellement nouveau, tellement différent de ce qui ce faisais, qu’il est impossible de ne pas être perdu dès les premières phrases. Tommy, ou Johny dans le film, se met en scène de manière magistrale, tant dans les scènes de dialogue que dans les scènes sensuelles, qui parviennent à exprimer le vide intersidéral qui se dégage de ce film. Les scènes ne sont pas longues, mais les cadres et les mouvements des comédiens permettent (malheureusement) de profiter de chaque secondes, chaque images, chaque pixels d'entre elles.
Et ça recommence. Encore. Et encore... Mais là ou Tommy Wiseau a fait très fort, c'est qu'il parvient à dialoguer avec ses congénères dans un accent nouveau, jeune, plein de vie. Cet accent vous bercera les oreilles et vous transportera dans un autre monde, un monde, ou Jean Claude Van Damme lui-même n'égale pas ce niveau de langue, qu'il califirait d'aware.
Ce qui est magnifique c’est que pour un *hum hum petit budget de 6 millions de dollars, qui est quand même une bonne petite somme pour un film indépendant, le film fait des efforts pour que tout reste au niveau 0 (et encore, c’est une insulte au niveau 0). Tout, je dis bien tout dans ce film est mauvais, le scénario, le jeu d’acteur, les dialogues aléatoire, etc… Le scrip-t tient sur une feuille de papier format livre de poche pour nain qu’on aurait rétrécit et passé devant une loupe, elle-même devant un microscope. Et pour ce qui est des dialogues… Disons que si un singe avait écrit aléatoirement des mots du dictionnaire, qu’il les avait mis dans un chapeau et qu'un aveugle sourd et muet unijambiste daltonien les avait piochés au hasard pour former des phrases en jonglant avec, elles auraient eus plus de sens que celles du film.
La base du film c'est que ( /!\ Attention GROS spoiler /!\ ) : la copine de Johnny le trompe avec son meilleur ami. Mais si un film reste sur sa base pendant 1 h 30, c’est qu’un problème c’est glissé dans le scénario, qu’une erreur 404 est survenue dans la tête de Tommy Wiseau au moment d’écrire le film et que la connexion n'est jamais revenue. Les scènes s’enchainent lentement, le scénario n’avance pas, les personnages non plus car ils ne sont pas écrits, ou plutôt ils sont écrit de manière a ce qu'ils donnent l'impression de ne pas l'être (ça ne veut rien dire).
Et pourtant… Malgré son incroyable tallent à ne rien réussir dans tout ce qu’il entreprend… Ce film est drôle. Mais vraiment drôle. Il y a des personnages inutiles qui vont et qui viennent dans la pièce (le film se passe quasiment dans cette pièce, la fameuse « Room » du titre), des scènes qui se suivent sans qu’aucun élément ne les relies, alors que d’autres reviennent plusieurs fois dans le film, comme les dialogues entre la mère et la copine de Johnny ou les scènes de cul (qui sont chiante… Ils ont réussi à rater les scènes de sexe, qui doivent occuper un tiers du film), et des moments d’émotions pure dont seul Mr. Wiseau a le secret.
« The Room » est le cocktail magique pour une soirée entre pote. Sérieusement, regardez-le. Tout le monde doit voir ce chef d’oeuvre, ne serait-ce que pour dire « Je l’ai vu ». Il faudrait aussi songer à le montrer dans toutes les écoles de cinéma comme exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire dans un film. Au vu de la critique, on pourrait croire que c’est vraiment chiant, mais il n’en n’est rien. Il vaut vraiment le coup d’oeil, c’est le genre de film qu’on doit voir pour y croire.