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    Omar m'a tuer
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Omar m'a tuer" et de son tournage !

    Un film brut et intense tourné à la façon d'un thriller

    Un travail de reconstitution brillamment réalisé...

    Pour la magistrale interprétation de Sami Bouajila

    A l'initiative de Bouchareb

    Cela faisait plusieurs années que le projet était en gestation. A l'origine, c'est Rachid Bouchareb qui devait réaliser Omar m'a tuer. Mais après le succès d'Indigènes en 2006, le cinéaste a été très sollicité pour différents projets et a préféré se contenter de produire le film.

    Roschdy Zem à la réalisation

    Roschdy Zem s'est vu proposer le rôle-titre d'Omar m'a tuer. L'acteur a finalement opté pour diriger lui-même le film, sur la base d'un scénario écrit par Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle. C'est le deuxième long métrage qu'il réalise après Mauvaise foi, tourné cinq ans plus tôt en 2006.

    Retour sur l'affaire Raddad

    L'affaire judiciaire Raddad a défrayé la chronique au début des années 90 et a fait couler beaucoup d'encre depuis. Un bref rappel des faits : le 24 juin 1991, le corps de Ghislaine Marchal, une riche veuve, est retrouvé dans la chaufferie de sa villa en Alpes-Maritime. La femme, âgée de 65 ans, avait été sauvagement rouée de coups de couteau. Sur une porte de la cave avait été inscrite, avec du sang, la phrase "Omar m'a tuer". Un peu plus loin dans la pièce, une autre inscription, "Omar m'a t"... On suspecte immédiatement son jardinier, Omar de son prénom, Raddad de son nom de famille. Celui-ci est arrêté et placé à la prison de Grasse.

    Une longue procédure judiciaire

    En février 1994, soit trois ans après le meurtre de Ghislaine Marchal, Omar Raddad est condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire. Le jardinier continue de clamer son innocence et tente de faire passer l'affaire par la Cour de cassation, en vain. Sa culpabilité est fortement mise en cause par l'opinion publique, notamment à cause de la troublante faute d'orthographe dans la phrase "Omar m'a tuer". De ce fait, en 1996, le président Jacques Chirac, qui dispose du droit de grâce, décide de lancer une procédure de remise en liberté pour Raddad. Ce dernier sort définitivement de prison en 1998. Le célèbre avocat Jacques Vergès tente de faire définitivement innocenter le jardinier. Plusieurs investigations et expertises sont effectuées. On retrouve sur les lieux du crime deux ADN masculins, qui ne correspondent ni l'un ni l'autre à celui d'Omar Raddad. Néanmoins, la Cour de révision, en charge du dossier, décide en 2002 de ne pas rejuger l'homme, qui reste toujours coupable aux yeux de la justice bien que bénéficiant de la grâce présidentielle.

    Lacunes d'un dossier baclé

    Plusieurs éléments dans l'enquête ont laissé perplexe Roschdy Zem et suscitent de nombreuses interrogations. Après des recherches fouillées, le réalisateur explique que plusieurs éléments du dossier contiennent de grosses irrégularités. Ainsi, aucune trace de sang n'a été détectée sur les vêtements qu'Omar Raddad portait au moment du crime. Ses empreintes n'apparaissent nulle part sur les lieux du crime. Les gendarmes se sont débarrassés de l'appareil photo qui contenait des clichés pris par la victime peu avant son décès. Son corps a été incinéré moins d'une semaine après le meurtre, alors que de nouvelles autopsies auraient dû être effectuées. Aucun membre proche de la victime n'a été interrogé sur son agenda le jour du meurtre. Enfin, détail des plus énigmatiques, Ghislaine Marchal n'aurait pas pu écrire les deux phrases "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" de manière lisible, avec les lettres bien détachées, vu qu'elle était plongée dans l'obscurité de la cave.

    Libre adaptation

    Le scénario d'Omar m'a tuer s'inspire de deux ouvrages. Le premier, Pourquoi moi ?, a été écrit par Omar Raddad lui-même. L'ex-jardinier y livre un témoignage personnel sur la terrible épreuve qu'il a vécu durant plusieurs années de procès et de captivité. Le second, Omar : la construction d'un coupable, est de Jean-Marie Rouart, essayiste, romancier et chroniqueur français. Il s'agit d'un livre-enquête qui dénonce l'énorme défaillance de la justice au moment de cette affaire criminelle, ainsi que le lynchage médiatique dont a été victime Raddad.

    Sami Bouajila m'a tuer

    Roschdy Zem a tout de suite pensé à Sami Bouajila pour interpréter Omar Raddad. Les deux hommes ont collaboré ensemble sur Indigènes et Hors-la-loi et entretiennent une longue amitié.

    Un cinéaste impliqué

    Pour mieux préparer le tournage d'Omar m'a tuer, Roschdy Zem a lu les deux ouvrages Pourquoi moi ? et Omar la construction d'un coupable sur lesquels les scénaristes se sont appuyés, ainsi que des rapports du tribunal, des procès verbaux, et des conclusions d'enquête jamais officialisées. En outre, le cinéaste a rencontré Omar Raddad, son avocat Jacques Vergès, ainsi que Maître Henri Leclerc, le défenseur de la partie civile.

    Rencontre entre Zem et Raddad

    Roschdy Zem et Omar Raddad se sont rencontrés juste avant l'écriture du scénario final. Leur échange a duré plus de quatre heures. Pendant les deux années qui ont suivi, les deux hommes ne sont pas revus. Une fois le scénario définitivement bouclé, Roschdy Zem est retourné voir l'ancien jardinier afin de lui poser des questions précises sur certains faits. Zem affirme avoir eu affaire à un homme dénudé de toute rancœur malgré l'immense injustice qu'il a subie.

    Une non-culpabilité avérée

    Roschdy Zem affirme ne pas avoir suivi le procès Raddad dans ses moindres détails. Jusqu'à ce que naisse le projet d'adaptation cinématographique, l'acteur-cinéaste est resté détaché de tout ce qui a pu se dire concernant cette affaire. Après s'être documenté et avoir mené ses propres investigations pour Omar m'a tuer, Zem a pu constater "des éléments qui laissent à penser que Raddad pouvait être innocent existent et sont au moins aussi nombreux que ceux qui mènent à la conclusion de sa culpabilité."

    Récit d'un immigré devenu ennemi public

    Roschdy Zem affirme que la réalisation d'Omar m'a tuer ne tient pas du révisionnisme ni du règlement de comptes vis-à-vis de la justice française. L'acteur-cinéaste a voulu simplement décrire le parcours d'Omar Raddad, immigré marocain qui avait d'énormes difficultés à s'intégrer sur le territoire français. Maitrisant mal la langue, il a été d'autant plus mis en difficulté lors du processus judiciaire visant à le rendre coupable du meurtre de Ghislaine Marchal. Zem insiste sur le fait qu'il s'agit simplement de raconter l'histoire d'un homme simple aspiré dans un énorme mécanisme médiatico-juridique.

    Refus de la commisération

    Roschdy Zem a voulu éviter plusieurs écueils dans la réalisation de son film, notamment la surcharge de pathos et l'apitoiement. De ce fait, pour éviter que le spectateur ne soit dans la compassion totale, plusieurs séquences du film laissent à penser qu'Omar Raddad pourrait avoir véritablement commis le meurtre de Ghislaine Marchal. Le réalisateur espère ainsi semer de l'ambiguïté autour de l'ancien jardinier : "Maître Vergès dit que Raddad est un homme étonnamment calme, froid, étrange même et que c’est sûrement pour cette raison, que certains le croient coupable."

    Mais qui est Omar ?

    Omar Raddad est né au Maroc. Il est venu en France pour rejoindre son père, lui-même jardinier. Selon Sami Bouajila, qui incarne le personnage, il s'agit de quelqu'un de casanier : "Lorsqu’il n’accompagnait pas son père au travail, il ne sortait pas de sa chambre, au foyer ! C’est ce genre de personne." En outre, l'acteur explique que Raddad était quelqu'un d'authentique car plein de simplicité. "Une forme de pureté, sans amour-propre", précise-t-il.

    Du poids en moins et un accent en plus

    Pour mieux camper son personnage, Sami Bouajila, d'origine tunisienne, a perdu beaucoup de poids et a appris le marocain. Il a aussi travaillé l'accent très prononcé qu'Omar Raddad possédait au moment de l'affaire. Bouajila précise que l'élocution du personnage est essentielle pour comprendre son ingénuité.

    Vaugrenard personnage fictif

    Le scénario d'Omar m'a tuer met en scène un personnage fictif, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, librement inspiré de Jean-Marie Rouart. Joué par Denis Podalydès, Vaugrenard conserve de Rouart son tempérament parisien et son attitude de dandy. Les auteurs du film souhaitaient que ce protagoniste ne soit pas considéré comme un héros en quête de justice et de vérité. Vaugrenard est dévoré d'ambitions, et son objectif premier est de faire sensation avec un livre en forme de thriller haletant. Il lui a été adjoint une assistante afin de créer des situations de dialogue.

    Rouart, de la fustigation à la consécration

    Après avoir écrit son livre sur Omar Raddad, Jean-Marie Rouart a été évincé du Figaro où il travaillait en tant que directeur littéraire et a été traduit en justice. Il est aujourd'hui Officier de la Légion d'Honneur. Ce journaliste a rencontré Denis Podalydès en amont du tournage afin de lui donner des éclairages sur l'affaire Raddad.

    Un mot sur les mouvements de caméra

    Roschdy Zem a décidé de faire cohabiter deux esthétiques différentes pour Omar m'a tuer. Pour les séquences autour du personnage de Pierre-Emmanuel Vaugrenard, la caméra est posée sur pied ou sur rails. Les mouvements y sont donc plus fluides. Pour les séquences autour d'Omar Raddad, l'appareil a été porté à l'épaule, créant confusion, instabilité et fébrilité.

    Tournage dans des lieux authentiques

    Certains scènes d'Omar m'a tuer ont été tournées dans l'appartement où Raddad a véritablement vécu avant son arrestation. L'ex-jardinier s'est d'ailleurs rendu sur le tournage en tant qu'observateur.

    Qu'en pense le vrai Raddad ?

    Interrogé à propos du film, Omar Raddad affirme que cette oeuvre "raconte la vérité de A à Z." L'homme espère également qu'Omar m'a tuer servira peut-être à faire réviser le procès qui lui a été intenté. Venir sur les lieux du tournage a été pour lui une expérience éprouvante : "C’était comme revivre une deuxième fois ces événements", confie-t-il.

    Une vision à la limite du supportable

    Après avoir vu le film sous sa version définitive, Omar Raddad affirme que plusieurs scènes ont été difficilement soutenables. Parmi elles, celle qui décrit les événements du 2 février 1994, jour où il a été condamné à 18 ans d'emprisonnement ferme. Durant la lecture du verdict au tribunal, sa femme avait été victime d'un malaise et son père ne pouvait plus contenir ses larmes. Raddad affirme que la séquence la plus importante à l'égard du public est celle où les médecins légistes changent sans raison la date du décès de Ghislaine Marchal. Elle permet de comprendre que les détails élémentaires de l'enquête ont été inexplicablement altérés.

    Où se cache le vrai coupable ?

    Aucune piste pour débusquer le véritable auteur du crime n'a été pour le moment suivie ni même sérieusement envisagée. Denis Podalydès avoue qu'il ne peut s’empêcher de penser que "si Omar Raddad est innocent, cela veut dire qu’il y a un coupable qui se frotte les mains, là où il est. Pendant que Raddad attend toujours que la Justice lui rende ce qu’elle lui a enlevé. Et cette pensée est insupportable", conclut-il.

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