Au-delà du sujet qui a ému tout un pays, le film m'a très peu touché, et c'est plutôt un mauvais point.
Malgré sa sincérité, Roschdy Zem oublie presque le côté humain et préfère se concentrer sur cette enquête, ou plutôt devrais-je dire sur cette "erreur judiciaire" qu'il ne cesse de nous marteler.
A cause d'un parti pris évident, le réalisateur perd parfois toute objectivité : avant de faire de cette enquête un combat acharné, Zem mise sur le pathos pour obtenir notre adhésion. Désolé, mais je ne mords pas à l'hameçon.
1h30 de réquisitoire et de plaidoyer qui n'apportent rien de neuf, merci mais j'ai déjà vu des dizaines de documentaires à ce sujet. Christophe Hondelatte en sait lui-même quelque chose.
La mise en scène, très pauvre, qui frôle parfois le théâtral, fige complètement le film et le fait sombrer dans un académisme franchement dérangeant et barbant.
Hormis les quelques déplacements de Podalydès qui mène l'enquête, tout est statique.
Une réalisation peu objective et une mise en scène minimaliste : Omar m'a tuer repose alors uniquement sur l'interprétation de Sami Bouajila qui n'a pas hésité à perdre 18 kilos pour incarner son personnage.
Même si la performance de l'acteur est à souligner, le personnage en lui-même reste bien trop flou, sans vraiment de relief, et attire trop peu notre empathie.
Au final, c'est bien plus le personnage de Podalydès qui nous convainc, en véritable défenseur d'une cause noble. Il est au centre des préoccupations et sans lui, sans son livre, l'affaire Omar Raddad serait sans aucun doute tombé dans l'oubli.
Roschdy Zem réalise donc un film maladroit, bancal, bien trop sage, figé dans la démonstration, sans vraiment d'ambition, et dans le seul but de dénoncer cette injustice, cette erreur judiciaire qu'on connait déjà.
C'est bien trop léger pour marquer les esprits et pour nous convaincre, et surtout ça ne suffit pas à en faire un film clé.